"Je porte en moi un secret que j'ignore, je vous le donne, mais taisez-vous"

                                                                                                                                         S. Freud

 

Le croyant, secrètement prétentieux et anthropocentrique, croit que Dieu a créé l'Homme à son image, par un travail d'ouverture et de décentration en analyse il pourrait plus modestement découvrir que c'est l'inverse.

                                                                                                              M. Berlin

 

      "Et ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique".

FNietzsche

 

"Un système symbolique (social) correspond  à une structuration spécifique du sujet parlant .  

                                                                                                            Jean-Louis Rinaldi, psychanalyste

 

                  "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" 

Bossuet

Le "fou" au niveau individuel et le système totalitaire dictatorial au niveau collectif, voient au miroir de l'autre l'effet boomerang du rejet diabolisé menaçant de leurs propres "démons" intérieurs. 

M. Berlin

 

Site de Michel Berlin

 

ancien 

Psychologue Clinicien - Psychothérapeute, Psychanalyste (membre EPFCL)

DESS de Psychologie Clinique et Pathologique - (Orientation Psychanalyse) - Aix-Marseille 1 

Diplôme Universitaire de Psychologie Scolaire - Aix-Marseille 1

Formation psychanalytique à l'Ecole de la Cause Freudienne et à l'Ecole de Psychanalyse des Forums du Champ Lacanien

 

N° ADELI : 139335731

 

- Retraité -

 

Hakuna Matata....                                                                                                                          Photo MB
Hakuna Matata.... Photo MB

 

      N'y aurait-il plus de sujet divisé en souffrance de mieux advenir à la réalisation de lui-même sous le costume moderne de l'homo neuro-cognitivo-economicus ? (1)

 

    De nos jours, sous le chant plus vendeur des sirènes dites de la "modernité" (c'est à dire le faux nez d'un néolibéralisme" financier, affairiste et débridé) et d'un faux calcul partisan d'une seule rentabilité économique en pôle position en guise de cause du désir,  la prise en compte psychodynamique de la profonde complexité subjective de "l'âme" humaine, autrefois jadis considérée comme le "nec plus ultra" de la psychologie clinique et du savoir constitué en ce domaine, tend à céder le pas au néo-comportementalisme et à la neuropsychologie. Ce serait bien plus "raccord" avec la "pensée" dans le vent du technocrate et celle du grand manager aux manettes. Certes, l'Homme a des neurones qui produisent des effets, sans doute plus ou moins efficients et mesurables. Mais n'oublions pas qu'il parle. Et que le langage structure et véhicule la complexité et la profondeur sensible de sa pensée.  Car cette entrée dans le langage comme fonction symbolique a des effets complexes, inconscients et subjectifs. Ils le vouent à se sentir sujet d'un manque symbolique originaire opératoire qui le cause sans cesse à être à jamais désirant et le voue singulièrement à avancer subjectivement et créer.

 

  Pour reprendre un mot du Professeur Roland Gori (1bis), un de mes maîtres formateurs à Aix et Marseille en psychopathologie clinique psychanalytique avec le Professeur Claude Miollan, de la psychanalyse et de la psychologie clinique psychanalytique qui s'occupent du sujet, celui de l'inconscient donc comme dit R. Gori "sous le costume", celui dont on sait depuis Freud qu'il vient déboulonner le Moi de sa prétention mégalomaniaque à vouloir rester maître en son logis, on peut dire qu'elles s'adressent à l'intime ("troué", "pas tout", affecté d'un manque d'objet) le plus secret de chacun. C'est à dire à celui (le "sujet" désirant de ce manque qui le cause) qui, par la fragilité dynamique de sa plasticité même faite d'insuffisance, de conflictualité et de manque à être, néanmoins symboliquement opératoire et créateur, est en souffrance "sous le costume" ... Bien en-deçà de l'apparence défensive et du visible objectivable et mesurable.  Et c'est pour lui donner l'issue constituante de la parole, comme ré articulation symbolique dynamique de sa subjectivité, en lieu et place d'un blocage répétitif inhibiteur et douloureux  dans le symptôme ou d'une sidération dans le trauma.


              Donc, vous l'avez compris : sous le déguisement du costume, en deçà de l'apparence et d'une certaine posture symptomatique de maîtrise défensive ou complaisante, voire d'une certaine "imposture" narcissique d'image ... plus ou moins socialement "normée", embellie, dévalorisée, marginalisée ou provocatrice, pour la psychanalyse et la psychologie clinique psychanalytique, c'est du sujet sous-jacent dont il s'agit. Celui qui jaillit de la blessure d'un manque originel, qui est de structure et symbolique, dû à l'effet de la prise de l'humain dans le langage comme fonction articulable de symbolisation. Une prise qui fait division conflictuelle et dynamique. En sa qualité de simple "effet" des lois du langage et de la pensée qu'il articule et véhicule, sans signifiant de clôture qui le nommerait, le sujet de l'inconscient par ailleurs en correspondance de structuration avec l'ordre symbolique du groupe social dans lequel il est inséré (1) et dont il est donc aussi l'effet créateur, ne peut se dire directement, sinon naître, se glisser, agir et se réaliser entre les mots du dire. C'est cette "place vide" devant la prise en compte et la mise au "travail" de symbolisation de laquelle il ne nous "faut" pas reculer qui, comme dans le jeu de Taquin, par sa mise en jeu, permet l'articulation subjective de la parole et de la pensée.

 

 

En effet, dans la parole du locuteur un autre discours que celui énoncé par le moi conscient, celui de l'énonciation, vient s'y insérer et se faire entendre à qui sait l'écouter. C'est celui du sujet de l'inconscient.  Ce sujet n'est qu'un effet de langage. Un effet d'un rapport de signifiants. C'est le manque, cette "place vide", qui est mis en fonction symbolique métaphorique dans la parole qui le cause.  Il y a une double articulation dans la parole dont découle une division psychique. Quand nous parlons, "ça parle aussi en nous" et on en dit donc toujours plus....

 

C'est à lui, sujet de l'inconscient, que, par une écoute spécifique qui l'interpelle et le mobilise dans ce qu'on appelle le transfert, la parole constituante est donnée. Et c'est, dans l'intime singulier et confidentiel du contexte clinique opératoire et mobilisateur de ce "transfert", que ce "travail de parole", par les liens psychiques subjectivants qu'il opère et le sens qu'il crée, promeut une modification évolutive de la personnalité.

 

 

Cette évolution, humaine, reste essentielle. Elle est loin de ne compter pour rien ! Même si du point de vue purement comptable déshumanisant tenant lieu de "valeurs" de notre époque marchande et gestionnaire, elle ne se compte pas (2) ou mal du fait qu'elle ne serait pas directement comptabilisable en livres de compte et "gérable" comme un simple produit de consommation (5) par les "grands" "managers" technocrates des services publics et moulte "consultants du même acabit promus idéologiquement, désormais et jusqu'à nouvel ordre, "à la barre" de tout.

 

Car cette évolution est qualitative et intérieure. Elle n'est évaluable seulement in fine que qualitativement (3) par des méthodes, issues de l'étude approfondie et structurale de cas non réduits à des chiffres, qui ne la dénatureraient pas. A l'inverse de ce que font certains de ses détracteurs (4) comportementalistes. Ils le font bien souvent pour satisfaire l'idéologie de leur fanatisme "scientiste" obsessionnel du chiffre, au service de leur résistance personnelle et ... de leur intérêt à mieux tirer ainsi avantage des prétendus de façon erronée, malveillante ou fantasmatique "mauvais résultats" de la psychanalyse et des psychothérapies psychanalytiques.

 

Mauvais résultats jamais scientifiquement prouvés, et, actuellement largement et clairement contredits par une multitude d'autres études scientifiques mondiales quantifiées, empiriques et randomisées (3) depuis (6) d'ailleurs qui font apparaître "scientifiquement" la psychanalyse et les psychothérapies d'orientation psychanalytiques comme non seulement pertinentes mais même avec (pour satisfaire les fans des chiffres) un fort "facteur d'effet", de l'ordre de 0,85 à 1,47 . 

 

Alors qu'en France au niveau des pouvoirs publics et des dispositions législatives et administratives on semble toujours, et avec une ringardise frileuse et dommageable qui interroge, être encore idéologiquement ( sous l'effet manifeste d'une idéologie dépassée, de ses dociles bras armés technocratiques et de puissants lobbys rejetant l'inconscient, ses effets et tout travail de remaniement en profondeur qui le prend en compte) resté à la dévaluation stratégique et malveillante de la psychanalyse. Cette pseudo-ringardisation fut faussement induite en son temps par la commande néo libéralement politisée d'une étude controversée et biaisée de 2004 de l'INSERM. Celle-ci fut pourtant depuis largement et abondamment scientifiquement réfutée et mise au rebut. De nos jours, la psychanalyse et les psychothérapies psychanalytiques retrouvent toute leur pertinence et leur efficacité aux yeux évaluatifs de la communauté scientifique internationale. Elles y apparaissent nettement efficaces, au moins autant que les autres approches et mêmes parfois plus efficaces dans la durée pour toutes les souffrances mentales et  affections psychiatriques (6). Elles sont de plus "scientifiquement" prouvées comme rentables au plan écononomique (6 bis). Et même, d'autres (6 ter) études poussant leur évaluation par l'analyse des différentes séances des diverses psychothérapies notamment comportementales ont montré que c'est par l'usage, à leur insu, d'effets de parole dans le transfert appelé par l'écoute, que parfois les autres psychothérapies produisent les effets d'évolution qui leur sont crédités. Alors que reste-t-il comme cause de leur rejet manifeste, toujours actuel voire de plus en plus accentué,  avec celui des psychologues cliniciens et des psychanalystes qui les pratiquent, par les politiques publiques et leurs "managers" administratifs ?

 

Car cette évolution intérieure, que la psychanalyse et la psychologie clinique psychanalytique promeuvent de façon durable voire définitive, s'opère par la remise en mouvement subjectif de ce qui faisait blocage, symptôme et souffrance. Elle a donc, de surcroît et indirectement, un effet à long terme de remaniement libératoire et évolutif d'ordre thérapeutique. Encore faudrait-il pouvoir s'ouvrir à le concevoir et l'admettre pour le percevoir, le prendre en compte et pouvoir alors l'évaluer (7)... 

 

Car pour paraphraser Nietzsche comment recevoir la danse si l'on est sourd à la musique ?  

 

                                                                                                                                        M B

 

 (1)https://www.gnipl.fr/2023/04/24/jean-louis-rinaldini-et-si-on-relisait-psychanalyse-des-foules-et-analyse-du-moi/

     https://www.universalis.fr/encyclopedie/individu-et-societe/3-l-ordre-symbolique/ 

L'organisation sociale est un système signifiant de langage, de relations, de culture, de représentations, de rôles qui envoie des messages, donne du sens aux choses et constitue un « ordre symbolique » dans lequel et par lequel d'une part l’enfant se construit en accédant à la pensée et à la parole et d'autre part ensuite les Hommes peuvent y trouver le sens de ce qu’ils vivent.  Il y a donc interaction  entre cet "ordre" social et ce que le Sujet humain, sujet de l'inconscient ici s'entend,  simple effet de langage selon la psychanalyse, est, pense, désire. 

 (1bis) Roland Gori - psychanalyste - Professeur émérite de psychopathologie clinique à l'université - Initiateur de l'appel des appels

  (2) Comme l'indique le déclassement national économique et social des professions d'éducation, de soins et de sciences humaines et particulièrement celle de psychologue et de psychothérapeute qui, pour l'exigence de base d'une haute formation de 3ème cycle universitaire à mettre à jour par l'exigence d'un doctorat professionnel,  est rémunérée au mieux seulement deux fois le SMIC en fin de carrière quand elle n'est pas scandaleusement maintenue comme emploi précaire non titularisé, par effet d'aubaine et de basse pseudo "rentabilité" administrativo-managériale comme effet pervers, en dérive non régulée, de l'idéologie mondialiste néolibérale affairiste dans une logique "gestionnaire" comptable acéphale, inadaptée (parce qu'on ne "gère" pas des personnes et leur psychisme comme des "biens" de "marché à vendre et consommer) mais prévalente. 

 https://www.change.org/p/ministère-de-la-santé-les-psychologues-doivent-être-au-cœur-du-dispositif-de-soutien-psychologique?utm_content=cl_sharecopy_26184913_fr-FR%3A3&recruited_by_id=5e200a30-bba8-11eb-9c93-6586790c4e8d&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=psf_combo_share_initial

 (3Brun Anne, Roussillon René, Attigui Patricia, Évaluation clinique des psychothérapies psychanalytiques. Dispositifs individuels, groupaux et institutionnelsDunod, « Psychothérapies », 2016, 512 pages. ISBN : 9782100720682. DOI : 10.3917/Dunod.attig.2016.01.

 (4) La psychanalyse, telle la blague caricaturale d'un sourd qui prétendrait croire pouvoir mesurer au nombre de notes la qualité d'une sonate ou au nombre de battements de cils son effet émotionnel,  serait perçue comme simple bavardage et charlatanisme parce qu'elle ne rentrerait pas dans l'idéologie normative Anglo-Saxonne de la "vérification par la preuve chiffrée" insérable dans des cohortes statistiques normatives. Ce qui, quadrature du cercle et superbe rationalisation défensive de l'angoisse haineuse irrationnelle de l'intériorité inconsciente qu'elle mobilise,  amènerait à rejeter, en  elle et avec elle, l'impossibilité chiffrée d'objectivation du  ... subjectif .... pour le "voir" (enfin extériorisé? et sans travail d'élaboration ad hoc) et le mesurer...quantitativement. Or, c'est bien, hélas, ce rejet défensif de l'intime inconscient "Autre" que tend actuellement à accréditer injustement l'Etat en dérivant officiellement, au mépris le plus total de la liberté des pratiques et des références théoriques, vers l'imposition administrative idéologique d'une psychologie d'Etat limitée au seul "dessus de la ceinture". Une psychologie, repeinte aux couleurs "pétentes" des "neurosciences"   qui, produit conjuratoire et lobbyiste d'un "refoulé d'Etat" estampillé comme tel, en éliminant toute possibilité d'élaboration subjective,  ne serait plus qu'éducative dans le cas de troubles d'ordre autistiques dits "neurodéveloppementaux" ou comportementale sous prescription paramédicalisante. Ou plus que comportementaliste aussi, sous la magie d'un peu d'eau ainsi quasi  bénite de façon "scientiste", car propre à l'évaluation chiffrée chère à la propension de nos administrateurs et "gestionnaires" les plus néolibéralement "modernes" à ne compter que sur les doigts, Elle serait de plus, par là, enfin imaginairement "aseptisée" et ainsi purifiée de toute pulsionnalité et profondeur psychique psychodynamique "diabolisée". Cette psychologie psychodynamique serait à évacuer car elle dérange l'aspiration inquiète du Moi "tout" des décideurs, sans doute sous l'effet d'un travers mal écorné de leur aspiration symptomatique profonde à la domination et à une certaine "suffisance", compensatoire au rejet de leur manque et "faiblesse" sensible qui les conduit dès lors au mépris de l'Autre qui les véhicule à travers celui des psychologues et de la psychologie clinique.

 

Ainsi cet Autre intérieur que représente, prend en compte et met au travail de transformation et d'épanouissement évolutif l'exercice clinique authentique d'une psychologie psychodynamique psychanalytique, est par eux néanmoins pour cela à refouler, isoler ou maîtriser - dominer. C'est ce qu'ils font avec la psychologie psychodynamique, sa clinique, son exercice et ses praticiens. Et ça prend dès lors ainsi, me semble-t-il, valeur pathognomonique du rapport corseté, méprisant et défensif qu'ils ont avec une autre partie en souffrance d'eux-mêmes. Autre partie sensible et inconsciente d'eux-mêmes dont le rapport de défiance et de maltraitance à l'autonomie des psychologues qui la représentent et l'activent en dit long sur la valeur humaine qu'ils lui accordent.

 

(5) Roland Gori à propos de l'évaluation dans la Recherche -  https://www.youtube.com/watch?v=u4C1bNyk400

(6)https://psychologues.org/actualites-single/webinaire-gratuit-le-17-mars-de-19h30-a-21hlevaluation-et-lefficacite-des-psychotherapies-psychanalytiques-et-de-la-psychanalyse.

(6 bis) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0014385520301110

(6 ter) https://vimeo.com/691815714

(7) L'efficacité de la psychanalyse - Gwenaël VINSENTINI - PUF Février 2021 

(https://www.puf.com/content/L’efficacité_de_la_psychanalyse_Un_siècle_de_controverses)

Selon l'introduction de cet auteur : "un grand nombre d’études prouvent scientifiquement l’efficacité des thérapies psychanalytiques et leur efficacité comparative égale à celle d’autres formes de thérapies. Mais, en France, ces résultats sont peu mobilisés dans le débat. La référence la plus citée reste le rapport d’expertise publié par l’Inserm en 2004, Psychothérapie. Trois approches évaluées.

 Commandée par la Direction générale de la Santé, une association de patients  et une association de familles de patients dans le cadre du Plan « Santé mentale » de 2001, cette synthèse de la littérature conclut, après deux ans de travail collectif, que la psychanalyse manque de preuves de son efficacité – troubles de la personnalité mis à part . Sans revenir sur les polémiques auxquelles a conduit la rédaction en partie politisée de ce rapport, on peut noter que ce dernier est rapidement considéré comme obsolète par de nombreux chercheurs. À partir des années 2000, en effet, le nombre d’études cliniques sur l’efficacité des thérapies psychanalytiques s’est considérablement accru, et leurs résultats ont globalement pointé vers un autre état des faits.

 Que l’on fasse de cette expertise de l’Inserm une arme contre l’approche psychanalytique  – ou, en un combat tout aussi exagéré, contre la démarche évaluative même dans le champ des psychothérapies  –, une appréciation historique et contextuelle des travaux disponibles reste indispensable, en France, dans ce débat aux enjeux majeurs. C’est moins connu des non-spécialistes, mais les psychanalystes mesurent statistiquement l’efficacité de leur pratique depuis 1917. Par ailleurs, depuis une vingtaine d’années, les études qui confirment l’efficacité de la psychanalyse souscrivent aux plus hauts niveaux de preuve en matière d’évaluation clinique".

 

__________________________________ 

 

Face à ces faits d'étude, la question qui vient naturellement est alors celle de savoir pourquoi se met-il de plus en plus ouvertement en œuvre, en France comme dans des pays Ango-Saxons, une sorte de "refoulé d'Etat" dans le développement lobbyiste sectaire d'une gouvernance bureaucratique pseudo-comptable à effet régressif déshumanisant. Serait-ce la culture par "effet de groupe" des "cabinets-conseils", envahissant désormais la haute fonction publique , et elle-même produit de celle de ses "hauts-consultants" tous de formation  certes élitiste "grandes écoles", mais non psychologique, bardés quasi congénitalement  de certitudes flattant la verticalité d'un ego en pole position et surtout complaisamment congruente avec un management néolibéral (chiffres et chronos - combien ça rapporte et combien ça coûte) à tendance mercantile chosifiante antipsychologique et inhumaine ?  Cette gouvernance, sourde et aveugle aux mécanismes et réalités profondes de la vie psychique, et donc de la clinique psychologique, tend à s'appuyer quasi religieusement sur la seule étude biaisée et obsolète de 2004 de l'INSERM. Celle-ci  dénigre le soi-disant manque de scientificité mesurable de la psychanalyse. Elle le fait  pour prendre idéologiquement et politiquement partie dans les débats scientifiques du domaine des  connaissances psychologiques universitaires, afin de proscrire l'approche et les traitements psychodynamiques psychanalytiques (notamment dans la prise en compte compréhensive et le traitement psychologique et psychanalytique de l'autisme) au seul profit, bureaucratiquement "prescrit" (selon quelle légitimité d'expertise et de "savoirs" contredisant précisément les bons résultats scientifiques et économiques des psychothérapies psychanalytiques tant au niveau du facteur d'effet que de la rentabilité économique?  d'autres approches, comportementales ou même seulement organiques, biologisantes et génétiques. Des approches niant la division du psychisme et, par l'effet de la "castration symbolique" propre à l'être parlant, l'existence d'une intériorité complexe et dynamique à entendre, sa prise en compte psychologique et sa mise au travail d'évolution et de remaniement .

 


 

                           La démarche clinique en psychologie

« Maintenant que la connexion avec la psychologie telle qu'elle se présentait dans les Études sort du chaos, j'aperçois les relations avec le conflit, avec la vie, avec tout ce que j'aimerais appeler psychologie clinique. » S. Freud (lettre à Fliess du 30 janvier 1899) 

              L’entretien et le suivi psychologiques, selon une démarche clinique originée et orientée par les découvertes de la théorie psychanalytique sur l'organisation et le fonctionnement normal et pathologique du psychisme, ne s'inscrivent pas sous ce signifiant équivoque de "clinique" dans le giron d'une démarche classiquement médicale, celle du médecin ou du paramédical, mais spécifient un mode relationnel intersubjectif d’écoute impliquée (1) au plus près de celui qui parle. Elle est néanmoins évolutive et résolutive des problématiques psychiques singulières. Celles-ci sont invitées,  ("causées", "mises en mouvement") à être adressées par le "creux", sorte d'appel d'air à la subjectivité mobilisée, "transférée", par l'effacement actif de cette écoute même. Ce "creux", c'est un manque (d'objet suturant) qui, chez l'humain, en se symbolisant (on l'appelle alors, avec Lacan, objet petit a) "cause" sa parole et met en mouvement son désir et sa pensée. Et c'est ce mouvement de pensée, par la mise en fonction de l'objet petit a (f(a)) qui va pouvoir venir faire pansement cicatrisant des effets ou de l'écho symptomatique d'une blessure traumatique originelle. L'entretien clinique convoque en fait puis accompagne le sujet à "faire de sa castration sujet" comme le disait Lacan. C'est à dire, à subjectiver son manque en le symbolisant.  Comme pour la psychanalyse, une évaluation de l'effet certain de l'évolution mentale opérée est possible, pour qui s'ouvre à la percevoir. Ce qui suppose logiquement de l'effectuer selon une démarche et avec des méthodes qualitatives adéquates qui ne dénaturent ni le psychisme ni son approche clinique relationnelle intersubjective et ses effets de soin qui viennent , de surcroît, accompagner ceux suscitant une évolution mentale par le travail subjectivement réorganisateur de la parole.

 

 

    Faut-il bien le re-préciser ici, le signifiant "clinique" en psychologie ne range pas strictement la psychologie dans le domaine médical, son monopole, ses pratiques et ses subordinations. Mais il désigne une méthode psychologique selon une démarche relationnelle, psychologique aussi, "au plus près" (et pas forcément du lit) de chaque sujet particulier. Sujet dès lors pas nécessairement "malade", "alité" ou souffrant de pathologie mentale à traiter de façon médicale ou médicalement prescrite et contrôlée.


             Le réel actif en tout un chacun de la dynamique d’une intériorité en douloureuse division conflictuelle, angoissante, inhibitrice, problématique ou traumatisante, les attentes qui en découlent, les désirs et les fantasmes qui en sont issus, se symbolisent en se pensant et en se parlant métaphoriquement à qui s’offre, en s'effaçant,  à les entendre et les laisser se dire.  Et ce faisant, dans le même temps, par l’effet symbolisant des liaisons internes opérées par ce travail de la parole, une évolution psychique commence à s’opérer.


             Cette démarche, selon cette orientation clinique, est un des libres (pour combien de temps encore?) modes d’exercice de la psychologie. Elle résulte de droit du libre choix d'orientation du praticien dans le cadre de la garantie légale qu'offre, sous sa seule responsabilité éthique, l'usage professionnel de son titre réservé.  



             Elle est transversale aux champs d’exercice de la psychologie où la finalité, propre à son exercice professionnel, reste de susciter des évolutions et des remaniements psychiques en se mettant à l'écoute du sujet. 

               
               Si la pratique clinique du psychologue a indéniablement et indirectement un effet de soin parce qu'elle suscite une évolution réorganisatrice du psychisme et permet chemin faisant de "mettre les maux de l'âme en mots", elle constitue néanmoins une activité disciplinaire autonome relevant de la psychologie en tant que discipline propre des sciences humaines.  Elle se doit donc de rester symboliquement et juridiquement indépendante des prescriptions et contrôles médicaux qui la dénatureraient en la subordonnant et en la profilant sous activité paramédicale et sous technicité "scientiste" plus conforme au modèle idéologique néolibéral d'entreprise mis à la barre (2)  ou au gabarit déformant des symptômes de tous les "managers" non psychologues qui la voudraient défensivement à leur image ou à leurs bottes.


                 L’accès à un psychologue indépendant et seul responsable de ses actes, doit donc rester libre et direct.

               La rencontre clinique n’est pas l’application technique extérieure d’un docte savoir dont le « consultant» serait l’objet en vue de l’évaluer ou le diagnostiquer.  Être objet de la "prescription" ou du désir de guérison d'un tiers ne facilite pas le devenir sujet du sien propre, à effet thérapeutique de surcroît... seulement. Elle n’est pas l’appréhension globale, même singulière, d’un individu dans son fonctionnement psychique pris, avec une distance diagnostique surplombante extérieure, comme « objet » d’examen et de savoir. Un objet qui serait dès lors extérieur à « l’examinateur » dans une démarche ne permettant pas de faire émerger sa subjectivité.


               Autrement dit, j'insiste, la finalité n’en est pas l’observation "entomologique" de l’extérieur en vue de l’extraction ou de l'application d’un savoir (même diagnostique) sur l’autre, ainsi objectivé et par là-même dé-subjectivé, au moyen de « tests », d'observations ou de mesures, ce qui, de plus, poserait la question éthique du destinataire de ce savoir et de son utilisation.


               Toute l’attention du psychologue, se laissant impliquer subjectivement, et donc singulièrement, dans la relation établie, est portée sur cette relation même qui se dit de façon transférentielle à lui. Elle est non reproductible de façon interchangeable ni scientifiquement quantifiable. Elle s'appréhende et s'analyse au cas par cas par l’écho en lui que produit l'intime intérieur de l'autre, sa souffrance, son plaisir, son désir, ses attentes, ses symptômes à considérer comme lui étant adressés, ainsi que leur élaboration et leur analyse, dans le cadre de cette symbolisation même.  Et c'est dans et par les effets de cette relation qu'une parole constituante, à effet d'évolution et de soin, émerge et se déploie. 

               S’il s’agit par exemple d’un enfant qui dessine (3), il n’est pas question de recevoir le dessin comme une énigme à déchiffrer au moyen de « clés » d’un savoir psychologique standardisé préétabli, comme le dit le professeur Claude Miollan à qui je dois l'essentiel de ma formation clinique et psychanalytique supervisée à Aix et Marseille, mais bien comme l’écoute sensible impliquée, depuis le risque d'une position d'ouverture sensible et démunie, d’un discours métaphorique qui s’adresse, ici et maintenant, au clinicien impliqué, attentif et réceptif à la relation qui s'établit et à l'analyse de la résonance que produit en lui cette relation.  Le discours de la dynamique de cette relation à entendre dépasse bien entendu largement celui du Moi conscient, de ses symptômes et des limites du seul "cognitif". A fortiori celui, tout aussi symptomatiquement inhibiteur, audible et mesurable au gabarit réifiant déshumanisé, étriqué et à court therme, de la simple pensée "moderne" du "manager-gestionnaire" de la seule productivité et de ses moyens. 

 

 

On voit donc que le principal "outil" du clinicien, ce médecin-passeur de l'âme, c'est lui-même. D'où la nécessité d'un long travail sur soi d'évolution psychologique ( Psychanalyse et psychothérapie personnelles, longue supervision) à poursuivre, pour pouvoir prendre en charge, sans le profiler à ses propres symptômes fussent-ils ceux d'un management néolibéral radicalisé purement comptable,  un travail intersubjectif humain suivi à effets thérapeutiques des patients ou analysants, à partir et en plus, de la haute formation universitaire théorique et pratique supervisée exigée par la loi. Mais ce travail est à améliorer initialement vers un doctorat (4) et à poursuivre encore et encore par la suite, pour le psychologue clinicien - psychothérapeute, comme pour le psychanalyste.

 

Le couac social injustement trompeur et déqualifiant, c'est que seule la formation universitaire de base exigée par la loi sur le titre de psychologue est "comptabilisée" en France dans les échelles de rémunération. Echelles comparativement déclassées qui n'ont pas évolué depuis des années (5) et auxquelles, par souci de justice, il faudrait ajouter, aux 5 ou 6 années de formation universitaire diplômante, les longues années supplémentaires de formation à la psychanalyse ou à la psychothérapie par une psychanalyse ou une psychothérapie personnelle et par de la supervision ensuite et un travail suivi en écoles correspondantes enfin dont se sont nécessairement tous dotés, à leur frais et hors temps de service, les psychologues qui pratiquent la psychanalyse ou la psychothérapie...Le tout, représentant au moins le niveau d'études d'une formation doctorale professionnalisée à bac + 7 ou 8 dont la juste officielle prise en compte  effective actualisée, au niveau salarial et positionnement hiérarchique indépendant, est justement revendiquée (6).

 

                                                                                                                                                         Michel Berlin

                                                                                                                              



 (1) C'est le psychologue aussi qui s'implique subjectivement sans toutefois s'identifier à son interlocuteur mais en élaborant la résonance émotionnelle et fantasmatique à ce qui lui est adressé qu'il accepte de laisser opérer en lui)

 (2https://www.gaucherepublicaine.org/respublica-societe/respublica-services-publics/le-metier-de-psychologue-un-rempart-de-la-democratie-en-temps-de-neoliberalisme/7429679
   (3) Claude Miollan : Perspectives cliniques sur les dessins d’enfants – Oxymoron N° 1 – 2009-2010 

( http://revel.unice.fr/oxymoron/index.html?id=3165 )

 

 (4) Selon les organisations professionnelles de psychologues actuellement en pourparlers avec le gouvernement, la formation initiale permettant l'usage professionnel du  titre de psychologue pourrait être rétablie comme c'était le cas avant du temps du DESS, dans le cadre de la nouvelle formation universitaire LMD (Licence, Master, Doctorat) à un niveau doctoral de 3ème cycle universitaire en psychologie, dans le cadre épistémologique des sciences humaines, comme c'est devenu le cas pour les psychologues anglo-saxons (USA, Canada) et comme le prévoyait initialement la loi de 85. Un niveau universitaire en sciences humaines à actualiser dès lors en conséquence vers l'obtention titrante d'un doctorat d'exercice en psychologie, au terme d'un clinicat supervisé dans leur discipline propre, pour les psychologues cliniciens.

 

(5)https://ffpp.net/psychologues-a-lhopital-la-ffpp-a-ete-auditionnee-par-la-dgos-le-18-mars-2022/

 Selon la FFPP, fédération d'organisations de psychologues,  qui, dans ses écrits, signifie clairement se positionner dans une démarche syndicale, qui pourtant ne dit pas son nom, en "négociant" les conditions d'exercice avec le gouvernement, "la grille salariale des psychologues, dont l’indice en début de carrière qui, en 1995, était supérieur de plus de 30 points aux kinésithérapeutes, IADE, IBODE est passé depuis à moins de 30 points des mêmes professions en 2021. Aujourd’hui, en début de carrière, un psychologue gagne moins qu’un infirmier."  Soit un déclassement relatif manifeste et objectif de 60 points!!! Ca en dit long sur le rapport défensif du pouvoir aux psychologues, à ce qu'ils mobilisent et libèrent d'humanité sensible intérieure qui, méprisé ou fui,  "devrait" rester rejeté ou sous cloche. . Régression sociale et financière patente avec contestation voire perte de l'indépendance et détournement pour ne pas dire dévoiement dans l'usage professionnel du titre réservé par subordination médicale, administrative ou pédagogique qui laisse encore beaucoup de pain sur la planche à l'organisation unitaire d'une défense professionnelle...plus courageuse et ouvertement offensive, moins servile, moins dispersée et plus déterminée à se faire respecter et devenir audible!. 

 

(6) Ainsi par exemple la levée de l'incongruité selon laquelle - à titre expérimental certes - certaines consultations psychologiques cliniques d'ordre psychothérapique autorisées à dose homéopathique alors qu'on s'alarme des effets désastreux du confinement contre la pandémie chez les jeunes et les étudiants, seraient remboursées - curieusement sous prescription médicale alors que l'exercice de la psychothérapie n'est pourtant pas paramédicalisé de droit - la somme ridicule impensable de l'ordre de 23 à 30€ la séance.... de 30 à 40 mn! Ce qui correspond à environ 11€ le temps équivalent d'une consultation médicale .... Soit encore  moins rémunéré qu'un acte de simple auxiliaire médical et considérablement moins qu'un acte de psychothérapie d'un médecin psychiatre, pourtant dans le même cadre légal de l'exercice professionnel d'un même titre de psychothérapeute! Il n'y a pourtant pas deux valeurs légales différentes du titre de psychothérapeute fondant à établir, comme c'est le cas ici, deux valeurs administratives et sociales de son exercice. Ni donc l'existence légale de psychothérapies instituées à deux vitesses et deux qualités : une, plus noble, qui serait médicale et l'autre symboliquement médicalement subordonnée et inféodée qui serait paramédicale. De qui se moque-t-on ainsi ? Qui méprise-t-on? De qu'elle place suffisante? Pourquoi? Et pour l'intérêt unilatéral de qui ?  Quel en est l'effet pervers au niveau du sens et  de la valeur sous-psychothérapique du travail psychothérapique pour les patients-analysants, les praticiens méprisés et la société ? C'est insensé, méprisant, néfaste et inacceptable. Les psychologues et leurs organisations vont-ils de façon divisée encore l'accepter et laisser ce dommageable détournement de leur place et du sens des pratiques psychologiques se développer et s'enraciner ? 

 

 

 


M. Berlin
M. Berlin

 

Des psychologues et une psychologie serviles et aseptisés, à l'image et à la botte d'une technocratie suffisante qui les voudrait au pas de ses symptômes et à la toise de ses refoulements ?

 

Technocratiquement solubles dans les dérives managériales idéologiques,  narcissiques, comptables et affairistes du moment ?

 

Ou à l'indépendance établie en garantie du sens et du tranchant de l'éthique des effets subjectifs et subversifs, de surcroît soignants, de remaniement évolutif profond de ce qu'ils sont et mobilisent vraiment ? 

 

 

  C'est selon! Selon l'engagement de tous ceux qui attendent, au fond d'eux-mêmes et parfois à leur insu, que la psychologie, celle des psychologues s'entend, apporte sa part singulière d'amélioration dans la prise en compte et l'épanouissement de l'humain sensible, dynamiquement conflictualisé et fragile en l'Homme. 

 

Et selon la mobilisation déterminée des psychologues qui la pratiquent, en faisant usage professionnel de leur titre réservé par la loi. Selon ce qu'ils pourront faire entendre et établir, sans céder pour plaire et croire ainsi se mieux faire accepter, sur leur devoir éthique d'engagement contre les forces obscures et les passions tristes mortifères. Celles qui tendraient à infléchir du côté du maintien facile de la jouissance des symptômes.

 

 

Peut-être du fait même que la jouissance, y compris celle des symptômes dont par ailleurs on peut se plaindre, c'est ce qui "résiste grave" à la loi. La nôtre s'entend. Celle du symbolique, qui est une loi de castration (bien qu'ouvrant le champ des possibles à partir de la mise en fonction opérante d'une privation et limitation) et non pas celle du garde-champêtre, du "gestionnaire" administratif ou, même celle du fameux marché et de tous ceux qui cherchent à en profiter .... Celle qu'une idéologie néolibérale mise en dérive tendrait, au nom d'une liberté individuelle idéologiquement de plus en plus fantasmée narcissiquement "souveraine" et "sans limites", c'est à dire hors castration,  à toujours plus dès lors vouloir "déréguler" et "laisser faire" ...  Si dans cette (idéo)logique débridée, l'Etat a pu apparaître comme l'ennemi contra-idéologique du néolibéralisme, au sens de celui dont le rôle de tiers, arbitre régulateur en garantie démocratique de l'intérêt public contre les excès de (toute) puissance cupide d'intérêts privés de quelques uns, vient contrarier, en la limitant, la liberté désirée totale du renard de faire main basse, sans aucunes contraintes, sur le poulailler, qu'en est-il du psychologue et du psychanalyste, eux qui ont pour effet (de soin) l'écornage de la toute puissance rêvée du narcissisme par la promotion subjectivante de la loi (du symbolique) dans le psychisme de tout un chacun? Pour l'amener ainsi, ce tout un chacun, à assumer son pouvoir de penser par lui-même et à se libérer ainsi du risque de tentation moutonnière ou servile de se laisser, par effet de groupe, plus ou moins robotiser à produire et consommer? Qu'en est-il donc alors du sujet et de la perte de sens dont on souffre plus ou moins tous actuellement par effet de structure dans un ordre symbolique sociétal "mondialisé", lui qui proclame et soutient le rêve narcissique du sans limite de chacun en tendant à réduire à peau de chagrin le tiers symbolique arbitre lorsqu'on sait que le sujet ne saurait naitre, ni être sans l'effet de l'ordre symbolique dans lequel il  s'insère ....

 

Ce sont les effets pervers de structure de cette actuelle idéologie dominante, qui, en signifiant symboliquement rejeter l'Etat comme tiers garant et empêcheur de laisser les "affaires" se faire sur le dos des pigeons toujours rendus plus "libres" de se laisser plumer, les marchés ( y compris celui dit du travail) de se réguler d'eux-mêmes, les consommateurs de consommer (ou d'être consommés) comme ils le sentent et le sujet privé d'être et de se sentir inséré dans des limites sociales de la loi qui écorneraient sa toute puissance narcissique et le rêve "souverain" de sa totale liberté, se constitue ainsi, de façon souterraine, en nouvel ordre symbolique... marchand. Un ordre à effet de sens de rejeter l'autorité tierce de la loi et par là-même, au niveau individuel et groupal le nécessaire soutien psychiquement structurant de la loi de la fonction paternelle. On en voit et ressent tous, à des degrés divers selon l'existence et la solidité des repères qui nous structurent, les effets psychiques et sociaux de souffrance et de délitement. Le lien social s'effrite, les repères et les limites s'estompent, les pulsions "sauvages" se libèrent, seuls ou en bande, les narcissismes et l'individualisme "hors castration"  prospèrent...sur fond de frustrations, de dépression et de révolte... 

 

A propos des psychologues, voici ce qu'en écrit Roland Gori dans un article reproduit sur le site du Groupe Niçois de Psychanalyse Lacanienne. 

(https://www.gnipl.fr/2022/08/11/roland-gori-les-psychologues-dans-la-toile-daraignee-des-nudges-du-gouvernement/)

"Les technocrates n’ont pas de doute, Gilles Deleuze écrivait : “ce pourquoi le technocrate est l’ami naturel du dictateur, ordinateurs et dictature (…)”. Grâce au quadrillage numérique et au treillis normatif que le pouvoir libéral autoritaire jette sur la population qu’il asservit, nul besoin de psychologues, sauf ceux qui demeurent solubles dans le dispositif. Quant aux patients ils seront invités à se caser dans les cellules que l’on appelait au Moyen — Âge de “malconfort”, pas assez haute pour que l’on puisse s’y tenir debout, mais pas assez large pour que l’on puisse s’y coucher.

 

 À moins que surmontant le goût prononcé des psychologues pour les divisions et les scissions, leur appétence pour l’individualisme et la saveur de l’autodestruction, ils parviennent à s’unir, à converger vraiment pour mener un combat autant juridique que politique acharné et sans délai".

 

C'est, pour ma part vers quoi je me suis engagé depuis le début de ma carrière et ... après, comme ce site en fait trace.

 

                                                                                                                           Michel Berlin

 

 


 

La psychanalyse ne catégorise pas

 

 

                 " La psychanalyse ne catégorise pas, ne crée pas de cohortes statistiques de ceci ou de cela dans tel ou tel pourcentage de la population. Elle a affaire à des sujets, rencontrés un par un ; leurs vies psychiques sont aussi différentes que le sont les visages. Les psychanalystes se refusent à ranger l’action, la pensée, la passion, l’émotion, l’affect, la vie, dans le Grand Livre de la Pathologie Mentale. Aussi, chaque pratique analytique est-elle une recherche originale, chaque analyste un chercheur sans recettes. La psychanalyse restera attaquée par les tenants de l’ordre établi, politique, technologique, commercial et religieux.

 

                   Cependant, il ne faut pas perdre de vue que ces assauts ne sont que des escarmouches dans une stratégie universelle de déconsidération de la pensée et de passage du statut de sujet citoyen à celui d’assujetti, consommateur et endoctriné. "

 

             Gérard Bayle, Société Française de Psychanalyse 

(Document paru en janvier 2006 sur le site www.oedipe.org)

 

 


 

La psychanalyse : un accouchement douloureux de la vérité intime de soi-même...

 


               "La vérité est toujours incommode à supporter. La psychanalyse nous apprend sur nous-même ce que nous préfèrerions ignorer".


               "Plus nous approchons de la vérité de notre histoire, plus nous avons envie de lui tourner le dos..."


                      Propos de Jacques Lacan rapportés par Gérard Miller dans son film "rendez-vous chez Lacan".(1)


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Ce Blog est la seule partie actuelle du présent site dont le contenu date pour l'essentiel de ma période d'activité dans les années 80 et 90. Il contient des réflexions éclairées par la psychologie et la psychanalyse à partir de l'actualité.

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