Une France debout pour dire non et affirmer ses valeurs républicaines


Samedi et Dimanche, comme je le pensais, toute la France debout et unie pour garder sa liberté de penser contre la dictature et la police religieuse des consciences, l'a dit et au besoin le dira encore et encore, sans se lasser ni sombrer dans la servitude d'un autre âge.

                          

                           Je reviens de l'immense rassemblement des Français en Avignon. Impressionnant, prenant, réconfortant. Par l'ampleur et la symbolique : ça évoque la libération.  Il parait qu'il en est de même dans toute la France et ça essaime en Europe et ... dans le monde. Nous représentons les droits de l'Homme et les lumières. C'est un héritage qu'il nous faut peut-être mériter et nous réapproprier en nous en montrant dignes. Nous devons certes le faire face au terrorisme, mais aussi face aux effets pervers de la mondialisation et des injustices déshumanisantes qu'ils produisent.

                        

 

                           Décidément, la France est un grand pays parce que les Français sont un peuple formidable qui sait se retrouver, se ressaisir, retrouver, promouvoir et défendre, jusqu'au bout s'il le faut, ses valeurs fondatrices essentielles de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité et de démocratie quand elles sont visées à travers leurs symboles.

 

                          On l'a tous éprouvé dans ces rassemblements.

 

                          Je disais mercredi que la tentative "fanatique" de mettre à un pas moyenâgeux notre liberté de pensée et d'expression était à côté de la plaque au pays de Voltaire parce qu'elle allait mobiliser notre résistance et produire l'effet de sursaut inverse.

 

                          Méconnaissance de l'esprit français et mauvaise analyse de la part des dictateurs commanditaires de ces attentats. Et ça n'a pas raté.

 

                          Quelle que soit leur religion, leur origine, leur opinion politique, leur sexe, leur richesse et leur classe sociale, les français, en grand peuple des lumières qu'ils sont, ont tenu à perpétrer et honorer l'héritage de leurs pères, soit étymologiquement celui de leur patrie. Du coup ils se sont ressentis être membres d'une "patrie", mot désuet qu'ils avaient perdu de vue et qui reprend sens pour la circonstance.  Et d'une patrie à défendre.

 

                          Ils n'ont pas manqué leur rendez vous avec l'histoire, toutes leurs diversités réunies sous une même et grande identité par la devise : liberté, égalité, fraternité. Nous avons eu aujourd'hui, une fois de plus aux yeux du monde entier, l'occasion historique de nous sentir fiers d'appartenir tous à quelque chose de plus grand qui nous grandissait encore parce que nous l'avions en partage bien au-delà de nos petites différences quotidiennes, qu'elles soient sociales, politiques ou religieuses.

 

                          Et ce rassemblement autour d'un non ferme à l'attaque terroriste de nos valeurs communes pour nous les confisquer, nous les fait redécouvrir dans leur grandeur et le lien fédérateur avec notre histoire. Par leur rôle de symboles, celui de notre République, elles nous représentent, nous réunissent, nous donnent notre identité et nous font retrouver une grande fierté. Un sentiment de valeur individuelle et collective aussi.

 

                         Nous sommes français, nous sommes européens, nous sommes citoyens du monde civilisé, unis contre la connerie innommable et la barbarie mortifère et ça nous le fait sentir profondément. Et ça nous fait du bien!

 

                         C'est ce sentiment de valeur et de lien que précisément, les "terroristes" issus de nos banlieues n'ont ni pu, ni su trouver chez nous. Ils en sont bien sur responsables. Même si, en dérive psychologique, ils ont tenté d'aller le chercher ailleurs et sur un mode imaginaire idéologique de toute puissance (1).  Un mode qui, faute de trouver des appuis symboliques, a fait une fixation  fanatique  quasi délirante. Une fixation qui les amène à  utiliser le prétexte fumeux et le déguisement grossier d'une religion haineuse, détournée à leur seul profit, pour tenter ainsi en les exonérant de toute culpabilité par rapport à leurs pulsions destructrices et à leur violence sanguinaire, de porter avant tout remède aux "pauvres types" sans avenir qu'ils se sentent être.

 

                          Mauvaise psychothérapie, on le voit!

 

                          Il nous faut analyser les mécanismes et les causes de ce contre-pied narcissique à une désespérance et un sentiment de non-valeur. Car il y a d'autres remèdes que la marginalité du fanatisme.

 

                          On sait bien par la psychanalyse, que les valeurs profondes de l'Homme (et de la femme bien sur) sont d'ordre "phallique" et qu'elles sont transmises, après l’œdipe par la fonction dite paternelle. C'est d'accepter une limitation de son imaginaire tout puissant, (ce qu'on appelle en passer par une "castration") dont le père ou son représentant- par ailleurs aimé et admiré-  est l'agent, qu'on en reçoit comme un plus symbolique qui nous vivifie et nous fortifie en héritage. Le père a ainsi ce rôle de transmission. A condition que cette "castration"  lui ait été transmise d'une part, qu'il ne recule pas à en être l'agent, ainsi qu'à en supporter et soutenir les effets de souffrance et d'agressivité qui en résultent contre lui avant que de se dériver vers l'issue d'un meilleur grandir.  Bref il faut que cette fonction paternelle ait pu opérer dans la famille et dans la société pour qu'elle ait quelque chance de s'inscrire et d'opérer dans le psychisme comme un tremplin qui promeut.

 

                           Il y a peut-être lieu d'en tenir compte pour que nos jeunes "paumés" trouvent d'autres remèdes que la délinquance, l'intégrisme et le fanatisme narcissiques à leur désespérance et à leur souffrance. Il s'agit peut-être enfin d'en tirer quelque conséquence psychologique avec quelques autres bien sur, politiques, économiques, éducatives, policières et sociales,  pour fournir du travail et des idéaux qui la grandisse à notre jeunesse et pour éradiquer à l'intérieur comme à l'extérieur le danger de ces foyers potentiels de terrorisme qui nous gangrènent.

 



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