Libre choix des outils et démarches pour le psychologue en milieu scolaire

Circulaire 90-083 du 10 avril 1990

 

Missions des psychologues scolaires (Extraits)

 

 

 

                  " Le décret n° 90-255 du 22 mars 1990 fixe la liste des diplômes permettant de faire usage professionnel du titre de psychologue : y figure notamment le diplôme d'État de psychologie scolaire créé par le décret n° 89-684 du 18 septembre 1989.


                      Le décret n° 90-259 du 22 mars 1990 (voir J.O. du 23 mars 1990, p. 3559) détermine les conditions dans lesquelles les fonctionnaires et agents publics exerçant actuellement les fonctions de psychologue sont autorisés à faire usage du titre de psychologue dans l'exercice de leurs fonctions.

 


                      Ces dispositions fondent la spécificité de l'exercice de la psychologie en milieu scolaire et l'identité professionnelle des psychologues scolaires, déjà bien connues des enseignants et des usagers de l'école."

 

                           "Compte tenu de la spécificité de sa formation et des théories et pratiques qui fondent la psychologie, les interventions du psychologue scolaire concernent principalement :


                           L'évaluation de variables psychologiques et pédagogiques : il peut s'agir d'observations d'élèves " à risques ", du recueil d'informations à l'aide d'épreuves standardisées, de la conception et de la mise en œuvre d'opérations d'évaluation ; l'étude de variables cliniques liées à l'efficience scolaire des élèves et aux modalités de leur adaptation à l'environnement scolaire pourront également donner lieu à des observations utiles.


                            La participation à des activités organisées en faveur des élèves, des maîtres, des familles : le psychologue pourra, par exemple, conduire avec le maître, dans le cadre même de la classe, une collaboration en vue de résoudre un problème précis ; il pourra également proposer et animer des groupes de travail destinés à favoriser l'expression des parents et des maîtres"

 

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                       "Ces actions sont principalement conduites dans le cadre des réseaux d'aides. Elles comportent l'examen, l'observation et le suivi psychologiques des élèves en liaison étroite avec les maîtres et les familles. Elles visent à fournir des éléments d'information résultant de l'analyse des difficultés de l'enfant, à proposer des formes d'aides adaptées, à favoriser leur mise en œuvre.

 

                        La diversité des cas et des situations, celle des approches et des méthodologies impliquent, pour le psychologue, le choix de ses outils et de ses démarches, compte tenu des règles en usage dans l'exercice de sa profession."

 

 

 


 

Remarque :

 

                   A la lecture de ces dispositions il semblerait que la fonction de psychologue soit reconnue dans l'éducation nationale pour ce qui concerne sa spécificité tirée de la loi réservant le titre et pour ce qui concerne l'autonomie technique qui en découle.

 

                    Mais pour autant, derrière cette poudre aux yeux très bien rédigée pour rester dans le vague et l’ambigu et ne pas risquer un nouveau recours en annulation, rien ne précise de quelle spécificité et reconnaissance professionnelle il s'agit. Spécificité et reconnaissance professionnelles d'enseignant spécialisé ou de psychologue?  La circulaire se garde de dire clairement que ces dispositions tirées de la loi de 85 fondent la profession de psychologue en milieu scolaire.  Ce n'est pas dit ainsi. Et compte tenu de toute la suite où ne cesse d'apparaître la contestation institutionnelle de la place et du rôle de psychologue exerçant cette profession, si ça n'a pas été dit c'est que ce n'est pas ce que la circulaire voulait dire et que donc ce n'est pas ce que pensait et voulait l'éducation nationale.  C'est ce que montre par exemple très clairement l'argumentation produite dans le cadre de l'arrêt Berlin (il faudrait que je retrouve le document dans mes vieilles archives, si je l'ai conservé), selon laquelle les psychologues scolaires ne seraient pas psychologues puisqu'ils sont "instituteurs".

 

                    Pour ce qui concerne l'affirmation de  l'autonomie technique, la justice administrative a pourtant aussi jadis rejeté le moyen de ces dispositions, fourni  par le SPEN, pour faire annuler un ordre hiérarchique obligeant un psychologue de la Somme, à chiffrer son diagnostic d'évaluation de l'intelligence, au strict moyen de l'établissement d'un QI, alors qu'il existe par ailleurs d'autres méthodes et outils non chiffrés de diagnostic, se référent à d'autres théories du psychisme et de l'intelligence que les simples statistiques.

 

                   Allez savoir???? Une circulaire serait-elle de valeur juridique insuffisante par rapport à la prévalence d'un ordre hiérarchique? Ou sa rédaction suffisamment pas claire pour servir de moyen juridique? Tout commentaire ou information plus éclairés en la matière seront les bienvenus.

                                                                                                                                                   

                                                                                                                                          M.B.

 


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