Photo MB - Chapelle St-Sixte Eygalières
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"La psychanalyse n'est pas un moyen de se faire aimer" ...  

                                                                                       Freud : lettre à Arthur Schnitzler

 

Biographie

 

 

           On ne naît pas psychanalyste, bien sûr....Mais on peut le devenir et l'être, de temps en temps pour un analysant sous transfert en séance, au terme d'un assez long parcours sinueux de maturations et de réaménagements internes rarement linéaire ...

 

 

              Je découvre avec étonnement et admiration l'univers de la psychanalyse au service militaire après deux années de MPC en fac des sciences à Marseille St-Charles.

          

            Puis, je  la retrouve à Aix en fac de psycho où je vais préparer le diplôme de psychologie scolaire en 1976 après le purgatoire d'une sorte de "choc" réorganisateur de 6 ans d'enseignement spécialisé comme "suppléant éventuel" puis "remplaçant" auprès d'enfants et d'adolescents dits déficients intellectuels dans un internat public à caractère social pour des enfants, dits "cas sociaux", séparés de leur famille ou placés en famille d'accueil.

                   

            J'exerce au début en GAPP (1) en Avignon comme psychologue de l'éducation nationale, titulaire d'une licence, d'une maîtrise de psychologie et d'un diplôme de psychologie scolaire de l'université d'Aix-Marseille 1.

 

           Puis, en CMPP (1 bis), comme Psychologue Clinicien et psychothérapeute titulaire d'un diplôme universitaire de 3ème cycle professionnel en psychologie, DESS de psychologie clinique et pathologique de l'université d'Aix-Marseille 1. .

 

           J'exerce aussi par la suite en cabinet libéral comme Psychanalyste, membre de l’École de Psychanalyse des Forums du Champ Lacanien (EPFCL), et, pour un temps,   délégué régional élu (du "pôle 3 : Arles, Avignon, Nîmes, Montpellier, Narbonne, Perpignan") de cette école.

 

          Je suis désormais actuellement en retraite et, consécutivement, en un certain retrait de toutes ces activités. Ce qui ne m'empêche pas de continuer de m'y intéresser, à l'occasion et chemin faisant, en amateur tout en "cultivant mon jardin" ici et là, et de rester enregistré à l'ARS de mon département sur le registre ADELI des professionnels du soin et de la psychologie (au titre de psychologue et de psychothérapeute avec le n° 13935731).

 

           Marié, trois filles,  grand père de 5 petits enfants. Octogénère.

 

           J’ai aussi effectué en privé à Marseille, en sus de ma formation de base, une formation clinique sous forme d'une supervision clinique psychanalytique post universitaire pendant environ huit ans avec le Pr Claude Miollan avant d'entreprendre d'entrer en analyse avec lui aussi... et d'exercer en CMPP comme psychologue clinicien et en cabinet libéral à temps partiel comme psychanalyste.

 

            Ne me résolvant pas à accepter l'injustice asservissante d’une sous-place détournée faite aux psychologues et au sujet dans l’institution éducative,  je m'étais lancé dans une démarche syndicale. Elle m'avait mené d’une fonction de secrétaire départemental à celle de secrétaire national dans le cadre de l’ancien SPEN (Syndicat des Psychologues de l’Éducation Nationale) voire même, pour un temps très bref, secrétaire général adjoint. Il s'agissait d'un petit syndicat autonome et purement professionnel qui ne s'occupait que de ses affaires de psychologues. Nous n'avions bien sûr aucun permanent salarié, aucune décharge de service et à fortiori ... aucune subvention. Notre budget se limitait à la rentrée de nos cotisations. Nous n'avions, nous, prétention à parler, ni pour, ni à la place de, quiconque d'autre que nous-mêmes. Notre liberté faisait la force de notre indépendance.

           Par la suite, privilégiant toujours la logique professionnelle en décalage oppositionnel à celle des grands syndicats d'enseignants hostiles à reconnaître et tolérer une place statutaire propre et indépendante aux psychologues et à la psychologie, mais néanmoins prétendant souvent parler pour nous et nous représenter, j’ai été parmi les principaux artisans de l’intégration du SPEN, syndicat « maison » propre à une seule institution, au SNP le Syndicat National des Psychologues (cf. discours d'ouverture du congrès d'Avignon (2)): syndicat professionnel autonome et unitaire de psychologues, défendant la logique et l'éthique d'un exercice authentique, transversal et indépendant de la psychologie regroupant tous les psychologues, libéraux et salariés de France.

           Puis, délaissant la voie et la possible "carrière" syndicale, je bifurque alors vers une formation psychanalytique durant plus d’une dizaine d’années environ dans le cadre de l’ECF (École de la Cause Freudienne) et de l’ACF - Voie Domitienne (Association de la Cause Freudienne) d’abord, puis de l’EPFCL (École de Psychanalyse des Forums du Champ Lacanien) ensuite, après la scission de 1999. 

 

           Parallèlement, après l'obtention du DESS de psychologie clinique et pathologique et les huit années de supervision clinique post universitaire (3), j’avais obtenu un poste de psychologue en CMPP (Centre médico-psycho-pédagogique) pour y exercer des consultations psychologiques et des psychothérapies analytiques d'enfants et d'adolescents. Devenu par la suite analyste praticien, membre de l'EPFCL,  j’avais ouvert un cabinet de psychanalyste pour adultes en Avignon, à titre d’activité secondaire.

 

            J'ai aussi collaboré quelques années avec une collègue psychanalyste membre de mon école de psychanalyse et quelques autres, à la fondation, puis au début du fonctionnement d'une "Maison Bleue", lieu d'accueil de la petite enfance et de mise au travail de parole des relations parents-enfants à l'Isle sur la Sorgue, dans la ligne conceptuelle des "maisons vertes" créées au temps de notre jeunesse par Françoise Dolto. 

 

 (1) GAPP : Groupe d'Aide Psycho-Pédagogique intervenant sur le secteur d'un ensemble d'écoles maternelles et élémentaires et composé d'un psychologue scolaire et de deux rééducateurs ; un psychopédagogue et un psychomotricien. ( Les GAPP ont été remplacés par les RASED ; Réseaux d'aides spécialisées aux enfants en difficulté)

 

 (1 bis) CMPP : Centre Médico-psycho-pédagogique

 

(2) Discours d'ouverture au Congrès d'Avignon du SPEN (Syndicat des Psychologues de l'Education Nationale)

 

(3) Le contrôle dans la formation des psychologues cliniciens (Les émergences de l'inconscient dans la situation de contrôle, leurs impacts formateurs) - Claude Miollan - L'Harmattan - Paris 2022

 

 


Faire une psychanalyse?

 

                       Franchir le pas d'aller s'adresser à un psychanalyste, comme dit Gérard Miller dans son film "La première séance", dont vous trouverez un extrait ci-dessous, c'est comme "aller voir l'envers du décors".

                                         

 

                          En effet, c'est aller "voir" cet envers du décors non pas comme on irait au spectacle, par curiosité et simple gout de savoir mais il y faut le désir décidé de franchir et dépasser une certaine souffrance de vivre pour aller mettre en jeu (et bien sûr surtout par un processus de liaison symbolique et de subjectivation, en "je" au fil "inter-dit" des mots adressés) ce qui s'y joue douloureusement par devers (1) notre plein gré et que, par ailleurs de toutes nos forces, on s'efforce de refuser de vouloir voir et prendre en compte.

 

                      C'est donc un travail à faire pour se réapproprier ce qui, du fond désirant insu de soi-même, pourtant "pousse" (pulsions), nous meut, nous anime et nous émeut, mais est néanmoins resté en panne, c'est à dire en souffrance, comme un courrier qui ne serait pas parti vers son destinataire....

 

                      Il s'agit avant tout du désir au travail, par et au-delà des symptômes. Dès lors, non seulement ça ne peut pas se "prescrire" d'une position d'autorité et de savoir extérieur (fut-il médical ou psychologique voire pédagogique ou judiciaire) comme un traitement médicamenteux, de l'orthophonie, de la kinésithérapie ou de la remédiation pédagogique (ce qu'on a toujours eu beaucoup, beaucoup de mal à admettre et accepter en médecine et dans l'éducation nationale pour ne pas instrumentaliser et asservir les aides psychologiques au service détourné d'un pouvoir de maitrise bureaucratique, médical ou éducatif) qui agirait d'eux-mêmes, mais le plus souvent, en effet, il faut y attendre de n'avoir presque plus d'autre choix. C'est ainsi... Je vous invite à écouter ci-dessous à ce sujet ce qu'en disent de façon très juste les analysants connus, interrogés par Gérard Miller, dans son beau documentaire.

 

                 Pour ce qui me concerne ma première séance fut marquée par un bon quart d'heure de retard de ma part, parce que, devant traverser tout Marseille du Nord au Sud, je rencontrai ce jour là des travaux barrant ma route par la Corniche  et donc une ... déviation (ça ne s'invente pas) par le centre ville sous la "bonne-mère". Je m'entendis dire comme premiers mots d'excuses qui prirent à mes oreilles tout leur double sens : "j'ai été dévié". La première vérité était support de l'autre.

 

                  

                   En effet, dévié subjectivement d'un moi-même perdu et flouté dans le symptôme, fallait-il entendre comme parole de vérité et perspective de ce qui allait se jouer. Une déviation (de l'ordre d'avoir cédé sur son désir pour la jouissance de cette "pauvre issue" qu'est le symptôme) dont j'étais, certes, responsable en tant qu'être parlant, mais pas coupable.... Toute la suite fut la trouvaille d'un chemin... la levée de la culpabilité et l'acceptation d'être, d'assumer et de réaliser, à la fois pleinement mais "que" "ce" que je suis.  "Une aventure qui ne vous guérit pas de vous-même, mais vous réconcilie avec votre propre histoire" comme dit Gérard Miller dans ce documentaire, ou encore une aventure au cours de laquelle vous allez enfin assumer, accepter, utiliser, faire symboliquement fructifier votre douloureuse insuffisance, pour en faire quelque chose qui cause dynamiquement votre subjectivité, et qui donc tisse désormais le fil de votre vie.

 

                 
                    "Faire de sa castration sujet" dit Lacan. Trouver enfin au fil des mots et des séances à faire de sa castration, en tant que malheur banal simple effet de la structure symbolique du langage inhérent à la condition humaine, un pousse à désirer, soit un opérateur du désir de vivre et la cause d'un soi qui ne nait que de ça et qui n'est que ça. A la fois pas grand chose mais beaucoup!

 

                                                                                                            M.B.

 


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