Introduction

Main-basse sur la parole - L'a quand - Tableau de JaBrun : ami, peintre et psychanalyste
Main-basse sur la parole - L'a quand - Tableau de JaBrun : ami, peintre et psychanalyste

 "Je porte en moi un secret que j'ignore, je vous le donne, mais taisez-vous"

                                                                                                                                                                                                                                                                                         Freud

                   

                              Ces  textes ont pour la plupart fait l'objet d'un travail exposé dans le cadre de l'Association de la Cause Freudienne - Voie Domitienne (ACF-VD) initialement, puis de l’École de Psychanalyse des Forums du Champ Lacanien (EPFCL)dont j'ai été membre par la suite. Cette école a été fondée notamment après la crise et la scission de 1998-1999 dans l'ECF (Ecole de la Cause Freudienne),  par Colette Soler (ci-dessus), Normalienne et Philosophe, venue à la psychanalyse et formée par Jacques Lacan.

 

                      Ce sont soit des communications dans le cadre de présentations de travaux de cartels, soit des interventions à des rencontres de travail, des séminaires ou des colloques. La plupart ont fait l'objet d'une publication.

 

 

 

 

  Place de l'analyste, selon J. Lacan

 

                               Il faut que nous tenions la place vide où est appelé ce signifiant qui ne peut être qu'à annuler tous les autres, ce (moins Phi, signifiant de l'objet du désir) dont j'essaye pour vous de montrer la position, la condition centrale dans notre expérience.

 

                              Notre fonction, {...]  c'est qu'il faut savoir remplir sa place, en tant que le sujet doit pouvoir y repérer le signifiant manquant. 

 

                              Au dernier terme, à l'horizon de ce qu'est notre fonction dans l'ana­lyse, nous sommes là en tant que ça - ça, justement, qui se tait, et qui se tait en ce qu'il manque à être.


                          Nous sommes au dernier terme, dans notre présence, notre propre sujet, au point où il s'évanouit, où il est barré. C'est pour cette raison que nous pouvons remplir la même place où le patient, comme sujet, lui-même s'efface...."

 

 

                                                       Autrement dit encore

 

              Du fait de la division du psychisme par le langage produisant un sujet de l'énoncé et un sujet de l'énonciation entre les lignes du dire qu'il sous-tend, l'analyste, dans la relation analytique sous transfert, occupe la place de l'Autre du Sujet. Un place d'où son message lui revient sous forme inversée de vérité sur lui même.

       

              Lacan rappelle, dans les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, que de ce cette place, le dialogue analytique n'est pas une conversation entre deux personnes échangeant de moi à moi comme dans une psychothérapie usant de suggestion et d'exhortation, mais que l'analyste ne doit pas perdre de vue que c'est à la "belle derrière les volets" que le moi vient de fermer par résistance et symptôme, que son interprétation doit s'adresser. Parce que cette belle, derrière ses volets fermés, derrière la fermeture de son inconscient sous l'effet de la résistance du moi, telle le sujet de l'inconscient et du désir, pousse à (désire) les ouvrir, elle, les volets ... Le sujet, lui, désire toujours trouver une issue pour "s'en sortir" comme on dit.

 

              Or, comme le sujet est l'effet de coupure du langage, c'est par le support du langage que la psychanalyse lui fournit cette issue.

 

              Comme le souligne en le rappelant Colette Soler dans la vidéo ci-dessus, la psychanalyse reste quelque chose de subversif pour la pensée qui pense, y compris donc pour la philosophie classique qui pose le je qui (se) pense et raisonne en gouvernant d'un côté et le corps, les passions, les affects, les pulsions et les émotions de l'autre. La psychanalyse, en ouvrant l'association libre de ce qui ne peut ou ne pourrait se dire à la cantonade mais seulement dans l'intimité d'une relation confidentielle et singulière, vient convoquer cet inouï, quasi insupportable aux prétentions d'une maitrise par la raison mise ainsi en défaut, qu'il y a une parole insue dans la parole même du sujet qui parle.

 

             Comme le disait Freud, elle fait apparaître et sentir, cette division subversive que le Moi n'est pas maître en son logis. Il y a une alternative disait lacan : "je pense ou je suis". C'est à dire "là où je pense,  je, le sujet de l'inconscient que je suis, n'est pas" exprimé. Il est en souffrance. En souffrance d'advenir à se dire autrement que par le réel de son symptôme.  Mais que cette parole, pour peu qu'elle se libère et s'exprime, peut faire ainsi advenir la division d'un sujet dans le sujet qui parle.

 

             C'est assez insupportable pour les prétentions de maitrise narcissique du Moi de tout un chacun qui y résiste en s'y opposant ou en le méprisant et plus particulièrement pour le philosophe qui pense, comme d'ailleurs par exemple les récentes attaques violentes, méprisantes et dévalorisantes de Michel Onfray à l'endroit de la psychanalyse et des psychanalystes qu'il considère comme des charlatans inefficaces ont pu l'exemplariser.

 

 

 

 

 

 


L'acte analytique

 

 

 

 

Ce qui le définit

 

 

 

                          Un acte analytique se définit d’abord par la règle fondamentale qui fait accueil à tout "ce qui vient à se dire”. Ce cadre impose que soit assuré le secret, sans restriction aucune, de ce qui se trouve ainsi révélé. De la même façon, il doit être assuré que l’ouverture de cet espace d’énonciation se développe hors du contrôle et de la surveillance qu’induisent les idéaux du surmoi. Il s’agit bien, pour le praticien, de ne pas mettre en jeu un savoir préexistant et d’accepter toutes les organisations de pensées y compris celles contraires à son propre idéal d’analyste.

 

                          C’est cette liberté d’association qui organise la responsabilité du lien ainsi mis en jeu. Cette responsabilité engage donc deux parties l’analysant et l’analyste.

                          Un temps est nécessaire à cette mise en jeu. C’est celui qui conduit une plainte ou une souffrance à formuler sa demande. C’est celui au cours duquel se déploie le plus souvent une fiction médicale ou une fiction de savoir. La demande se pare des attraits de la maladie ou de l’ignorance. Cette période préliminaire est de durée variable. Elle peut être longue et même s’interrompre au moment même où elle pourrait aboutir à produire un analysant. Il peut s’y constater des effets que certains pourront nommer psychothérapiques. Mais c’est l’acceptation de prendre en compte la part qui est la sienne dans le malheur dont il se plaint qui va faire d’un individu-sujet un analysant.

                              L’analysant, à qui l’on doit un anonymat, demeure en position centrale et, à ce titre, il ne saurait être considéré autrement que comme responsable et partie prenante de cet acte de parole. C'est pourquoi, d'analysé qu'il était qualifié autrefois, on le désigne désormais sous le nom d'analysant qui signe la responsabilité
de son engagement subjectif.  Dans ce sens, une psychanalyse ne peut être prescrite, imposée ni suggérée par un tiers. Elle suppose une mise en jeu de celui qui restera le seul à pouvoir affirmer s’il y a eu ou non pour lui de l’analyse dans l’aventure où l’engage sa démarche. Une telle démarche ne saurait en retour être figée par la complaisance qu’il y aurait à installer le demandeur dans une place infantilisée de victime ou dans une place de malade.

 

 

 


La force du destin : c''est la réalisation symbolique de l'inconscient!

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