A la FNAREN


SYNDICAT DES PSYCHOLOGUES

DE L’EDUCATION NATIONALE

10, rue St-Maurice

69580 Sathonay-Village

                                                                                                              Le 18 novembre 1994

 

 

 

Le secrétaire général

                                                                                                          à la  FNAREN

 

 

Chers Collègues Rééducateurs,

 

           Vous avez bien voulu nous adresser aux fins de soutien éventuel, une "charte que les rééducateurs ont élaboré pour les Réseaux d'Aides Spécialisées aux élèves en Difficulté". Votre travail se veut prendre en compte les textes officiels ainsi que la spécificité de chaque intervenant dont les psychologues.

 

            Nous vous remercions de votre envoi que nous avons examiné avec grande attention.

 

             Nous ne pouvons souscrire à votre proposition de soutien d'une charte qui, par son existence même, donnerait corps et lettre à des réseaux d'aides par trop administratifs et entretenant la confusion des démarches, rôles, statuts et missions des membres de ces structures dans lesquelles les psychologues ne sont, ne peuvent et ne veulent être inclus ou rattachés.

 

              L'organisation administrative des réseaux d'aides, leur mode de gestion et de rattachement à une école, à son directeur et à l' IEN, leur conception uniformisante selon une même logique pédagogique d'organisation des démarches d'aide sur signalement et recensement des "besoins" que votre charte accrédite et ne remet pas en cause, n'étaient destinés au départ en fait ne devoir concerner que les "aides à dominante pédagogique" et les "aides à dominante rééducative", comme le dit très explicitement la circulaire de 90.

 

               L'aide psychologique, dans le cadre et en vue de laquelle ne peut que nécessairement s'inscrire toute mission et intervention institutionnelle ou individuelle du psychologue,  n'y figure donc effectivement pas.

D'une autre nature, elle s'inscrit dans une autre logique et une autre éthique que celles de l'élève et de l'aide pédagogique spécialisée dont elle ne saurait continuer d'être considérée et gérée comme une composante : celles de la dynamique du sujet et de son désir profond.

 

                L'intervention du psychologue suppose, même en institution publique éducative et même en collaboration avec les réseaux, une organisation de mise à l'écoute susceptible d'accueillir et de mettre au travail de parole la demande de consultants, libres de leur démarche d'accès personnel et direct à un psychologue mis publiquement à leur disposition. Un psychologue, réellement libre de garantir l'usage de son titre et de ses compétences par responsabilité du choix de sa démarche et de ses modèles de référence, ne saurait être tenu, comme le projettent les réseaux, de servir d'instrument aux uns pour des actions et des interventions dont les autres, usagers non co-demandeurs, seraient dès lors les simples objets (Objets de "signalements", de prescriptions de "mises en examen", de suivis, d'arrêts pour le compte et à la seule demande d'un  pouvoir collectif tiers).

 

            

                  En conséquence de la loi qui réserve l'usage du titre de leur profession de psychologue, les psychologues du SPEN revendiquent un titre, un statut, un corps, un recrutement interne et externe aux DESS, une place, un rattachement et une mission de psychologue et non plus de sous-psychologue scolaire à mi-chemin entre l'enseignant et le psychologue, comme c'est le cas dans les réseaux.

 

               Vous trouverez, ci-joints pour information avec notre charte éthique des psychologues, des documents que nous avons publiés contre notre mise en réseaux d'aides pédagogiques et rééducatives spécialisées.

 

               Veuillez croire, chers collègues, à l'expression de nos meilleurs sentiments.

 

 

                                                                                                              Pour le secrétaire général

                                                                                                              Le secrétaire national délégué

 

                                                                                                                Michel Berlin


 


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