Au médecin conseil de Dexia Sofatis


 

 

Michel Berlin

Psychologue Clinicien

Psychanalyste

                                                                                                                            Avignon le 29/09/2000

 

 

Mme Nxxxx   RXXXXX

Médecin Conseil Dexia Sofaxis

18020 Bourges Cedex

 

Madame,

 

              J’ai bien reçu votre proposition de collaboration au programme REPÈRE de réinsertion professionnelle, ce dont je vous remercie.

 

                  Le projet de restaurer la dynamique vitale de sujets en souffrance dans leur désir et leur élan par l’offre d’un suivi psychologique dont ils seraient parties prenantes et bénéficiaires directs (leur famille, leur employeur et le corps social restant des bénéficiaires indirects) me parait louable et fondé, à condition d’en permettre réellement l’efficace selon la singularité éthique et technique qui le conditionne et dans le respect de la non subordination du psychologue au médecin.

 

                   En effet malheureusement, plusieurs éléments déterminant les modalités de votre intéressante proposition de collaboration m’apparaissent ne pas convenir à l’indépendance de droit, à l’éthique, ainsi qu’aux objectifs, démarches, et références de la pratique professionnelle de psychologue clinicien.

 

                   Si le psychologue clinicien – psychanalyste fondant son travail sur l’incontournable demande personnelle des intéressés a, en tout premier lieu en effet, à faire expliciter et analyser cette demande comme conditions d’un possible suivi, les « objectifs » dudit suivi ne peuvent néanmoins, pour des raisons tant éthiques que techniques tenant à la structure et au fonctionnement du psychisme, que viser, par l’écoute et l’interprétation, un mouvement de subjectivation d’ordre privé de cette part intime d’inconscient resté en souffrance dont les effets de soins par remobilisation et évolution  psychique (seulement évaluables subjectivement par le patient lui-même) sont indirects et ne viennent que « de surcroît ».

 

                     Autrement à quoi bon faire appel à des psychologues ?

 

                     Quel sens symboliquement « gauchi » pour le patient prendrait alors son travail psychologique avec le psychologue s’il s’inscrivait dans le champ de « conseil » et de subordination du médecin ? Vous n’êtes pas sans savoir pourtant que selon la loi et le code de la santé, les psychologues exercent une profession autonome de sciences humaines qui n’est légalement ni une profession de santé ni une activité d’auxiliaire médical.

 

                      Alors pourquoi tenter d’induire en erreur les patients et les psychologues en signifiant le contraire ?

 

           Veuillez agréer, Madame, mes salutations distinguées.

 

 

                                                                                                                                 Michel Berlin

 

 


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