A l' Inspecteur d'académie du Vaucluse


 

SPEN 84    

                                                                                                                                         Le 23 mars 1992

 Le Secrétaire départemental

 

à

 

Monsieur XXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Inspecteur d’académie de Vaucluse

 

 

 

Monsieur l’inspecteur d’académie,

 

 

  Votre circulaire départementale relative aux réseaux d’aides aux élèves en difficulté (IENA n° 77 du 23.01.92) impose, notamment aux psychologues, des pratiques forcées d’observation psychologique « in-situ » dont les enfants devraient être les objets, ainsi qu’une organisation des actions d’aide par le détour systématique de « fiches de signalements  et de catégorisations », préalables bureaucratiques quelque peu "policier", qui dépossèdent les familles de leur droit d’accès direct et autonome au psychologue et qui dépossèdent les psychologues du choix de leurs méthodes et démarches, ainsi que de leur responsabilité d'organisation de l’analyse des demandes.

 

 

Le SPEN attire votre attention sur le fait que les dispositions nationales (circulaire sur les réseaux, circulaire sur les missions des psychologues scolaires) déjà excessivement bureaucratiques n’impliquent pour autant pas stricto-sensu la rigidité d’une telle organisation. Nous souhaiterions pouvoir discuter sa relativisation et sa mise au conditionnel des diverses méthodes et pratiques psychologiques légales en usage, à l’occasion d’une audience que nous avons l’honneur de solliciter.

 

 

Le SPEN rappelle sa position selon laquelle, pour des raisons tant éthiques que techniques, l’intervention psychologique auprès de l'enfant se fonde sur la demande consultative de sa famille, son analyse et son élaboration, à l’occasion d’entretiens avec des personnes, qui, en tant qu’êtres de parole et de langage, ont la possibilité d’exprimer, de faire entendre et analyser leur psychisme, hors d’une position aliénante d’objets d’observation et de catégorisation.

 

 

Pour le SPEN, familles, enfants, jeunes et enseignants devraient pouvoir être respectés dans leur droit d’accéder d’eux-mêmes et directement à titre de consultants, même en service public, à des psychologues publics susceptibles de leur garantir l’efficacité d’une écoute, d’un lieu de parole et d’aide de qualité qui les reconnaissent dans leur vie privée et leur identité de sujets.

 

En démocratie, ces modalités humaines d’organisation de la psychologie ne nous semblent incompatibles, ni avec le service public en général et celui de l’éducation nationale en particulier, ni avec les dispositions législatives et règlementaires existantes relatives aux libertés publiques dans le nécessaire respect de la demande des familles concernées ainsi que de l’intimité de leur vie privée donc de l’aide psychologique et de son éthique.

 

  Le SPEN souhaite pouvoir en parler avec vous dans les meilleurs délais. Dans l’attente il vous prie d’agréer, Monsieur l’inspecteur d’académie, l’assurance de sa considération distinguée.

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      M. BERLIN

                                                                                        Secrétaire départemental du SPEN

 

 

 


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