Notes sur l'angoisse

Trou noir dans l'espace-temps
Trou noir dans l'espace-temps

L’angoisse

 

 

« L’angoisse n’est pas le signal d’un manque, mais le danger du défaut de l’appui de ce manque ». « Ça n’est pas la nostalgie de ce qu’on appelle le sein maternel qui engendre l’angoisse, c’est son imminence, c’est tout ce qui nous annonce quelque choses qui nous permettrait d’entrevoir qu’on va y entrer ».

 

 

« Dans le jeu de la présence/absence (for/da) que l’enfant se complaît à renouveler, cette possibilité de l’absence, c’est ça la sécurité de la présence. Car ce qu’il y a de plus angoissant pour l’enfant, c’est que justement ce rapport sur lequel il s’institue du manque qui le fait désir, ce rapport est le plus perturbé quand il n’y a pas de possibilité de manque, quand la mère est tout le temps sur son dos et spécialement à lui toucher le cul. »

 

 

Et à un niveau plus élevé, au temps suivant, celui de la prétendue perte du pénis, de quoi s’agit-il ? Par exemple au début de la phobie du petit Hans ?

 

 

L’expérience ici nous apprend que l’angoisse en général dans le rapport avec l’objet du désir est tentation, non pas perte de l’objet, mais justement présence ou risque de présence, du fait même que l’objet ne manquerait pas. Ce qui est craint c’est la réussite d’avoir l’objet recherché.

 

 

L’angoisse n’est donc pas sans objet.  Bien que difficile à identifier, l’objet est là dans l’angoisse et sa fonction y est décisive.

 

 

L’hystérie n’est pas la névrose la plus avancée, mais bien au contraire la plus primitive, primaire. Elle est celle où le sujet est le plus proche du réel, de la place vide de l’objet, celle qui cause le désir.

 

Le rêve à répétition de l’homme au loup, est le fantasme pur, dévoilé dans sa structure. Il s’agit du rapport du fantasme au réel comme ce qui masque une béance, qui tamponne le réel.  L’horrible, le louche, l’inquiétant se présente toujours encadré, par des lucarnes qui situent ainsi toujours le champ de l’angoisse.

 

 

Si dans l’analyse la guérison vient de surcroît, il est bien certain que notre devoir est d’améliorer la position du sujet.

 

 

La place qu’occupe le – phi, celle désignée comme constituant un certain vide est la place de l’angoisse qui apparaît de tout ce qui peut se manifester à cette place et nous dérouter quant à la fonction structurante de ce vide, celle dont l’analyste est le support.

 

 

C’est ce reste, c’est ce résidu non imaginé du corps qui vient par quelque détour se manifester à cette place prévue pour le manque, c’est une dimension de l’angoisse effectivement que ce défaut de certains repères.

 

 

Deux conditions sont nécessaires à la production de l’angoisse :

 

1°) L’effet déficitaire du fait d’être devant une situation insurmontable de danger, « Hilflosigkeit » décrit par Freud, assez limité pour que le sujet puisse le cerner dans l’épreuve où il est mis. C’est ce surgissement du manque comme forme positive qui est source d’angoisse.

 

2°) C’est sous l’effet d’une demande que se produit ce champ du manque.

 

 

 

Le manque de manque d’objet génère donc de l’angoisse ou du trauma par perte de subjectivation.

 

 

L’angoisse de cauchemar est éprouvée à proprement parler comme celle de la jouissance de l’Autre. Le corrélatif du cauchemar, c’est l’incube ou le succube, c’est cet être qui pèse de tout son poids opaque de jouissance étrangère sur votre poitrine, qui vous écrase sous sa jouissance.

 

 

L’obsessionnel veut retourner à l’étape antérieure à la castration symbolique, au signe, à l’origine. Il cherche à retrouver le signe sous le signifiant et ainsi à rendre non advenue (annulation rétroactive) l’inscription de l’histoire. Il le fait par la mise en œuvre du doute selon lequel ; ce n’est pas sûr parce que ce n’est que du signifiant. Or, le signifiant révèle le sujet, mais en effaçant sa trace.

 

 

C’est angoissant pour le sujet que de lui donner une réponse comblante à sa fausse demande de sujet névrosé.

 

 

L’angoisse surgit lorsqu’il y a risque de comblement d’un certain vide à préserver pour qu’il puisse y avoir encore du sujet, pour que le sujet ne soit pas aboli, dissous dans le réel et par le réel.

 

                                                                                            M.B.