La loi de santé incite de nouveau à prendre soin du patient dans sa dimension psychologique...

                Par un communiqué du 10 avril 2015, signé de son secrétaire Général Jacques Borgy, le SNP (Syndicat National des Psychologues) se félicite de l’adoption par l’Assemblée Nationale d’un amendement de rétablissement de la prise en compte des aspects psychologiques des patients dans le code de la santé.


           

                 

                       Le SNP n’avait cessé d’exiger ce rétablissement depuis que la loi HPST, votée sous la présidence de Nicolas Sarkosy, avait supprimé en 2009 cette disposition pourtant introduite en 1991.

 

                       Six années d’efforts ont été nécessaires pour rétablir officiellement et de manière explicite dans la loi, la prise en compte de la dimension humaine (donc psychologique) du patient ou du malade dans les établissements de santé.

 

                      Les députés viennent en effet de rappeler que « les établissements de santé ont à prendre en charge des personnes et pas seulement des pathologies ». Cette prise en compte de la personne dans sa dimension psychologique va également mobiliser la nécessité d’une organisation des soins mettant en œuvre des personnels compétents pour le faire.  Et donc comme l’a souligné Mme Bernadette Laclais « l’amendement vise à affirmer le rôle des psychologues dans les établissements de santé ».

 

                        En effet, si chaque soignant est en principe évidemment amené dans son action soignante à prendre en compte la personne dans le malade, la prise en compte, l’analyse, la mobilisation et le traitement de la dimension psychologique de l'humain ressortit de la spécificité de la formation et du rôle du psychologue.

 

                        
                       Refouler cette dimension comme ce fut le cas depuis 2009, c’est certes refouler les psychologues qui sont spécifiquement formés longuement pour la prendre en compte et "travailler" avec et par son expression. C'est à dire la reconnaître et la faire "travailler", évoluer.  Mais c’est aussi et surtout refouler cette part intérieure, sensible, subjective, personnelle, souffrante qui sous-tend et anime en propre chaque personne, jusque et peut être encore plus dans sa maladie. Il n’y a en effet pas que des pathologies et des corps souffrants dans les établissements de santé. Il y de l’humain. Et là où il y a de l’humain il y a nécessité de l’entendre, de le prendre en compte et de prendre soin psychologiquement de cette dimension. Et c'est même un métier que de le faire. Un métier qui nécessite certes des connaissances et un savoir faire, mais aussi et surtout un savoir-être. Le tout résultant d'une formation dite ... précisément psychologique.

 

                         Le psychologue est là pour ça, et même, ce qui le singularise  c’est qu’il n’est là que pour ça selon un rôle, une démarche, une formation et un cadre de relations de parole qui lui sont professionnellement spécifiques.

 

                        La suppression en 2009 de la nécessité légale de prise en compte de la dimension psychologique des patients n’avait pas manqué de m’évoquer l’oubli de l’aide de « nature » psychologique dans les « réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté » en 1990. Dans les deux cas psychologues et dimension psychologique subjective sont victimes de la tendance défensive au refoulement de tout ce qui vient mettre en défaut l’illusion de puissance et de maitrise de l’Homme, c’est bien connu. Mais si c’est bien connu, il est toujours néanmoins surprenant de vérifier qu’il faut toujours « ramer » pour le faire réapparaitre.

 

                            Tant il est vrai que quand on a mal aux dents, on voudrait pouvoir l’oublier… jusqu’à ce qu'on ne puisse parfois alors plus faire autrement.  Mais précisément il n'y avait pas à renforcer dans la loi cette tendance défensive d'évitement et de rejet , mais bien au contraire permettre voire favoriser légalement d'éviter ... d'en arriver là.

                          

                         Cette réintroduction dans la loi de la nécessité de prise en compte des aspects psychologiques de l'Homme que reste le patient malade et souffrant est une bonne chose.

 

                          Reste maintenant à réintroduire la psychothérapie dans les fonctions du psychologue énumérées dans la fiche "métier" de ce professionnel. On sait qu'avec la disparition de la nécessité de prise en compte de la dimension psychologique du patient avait aussi disparu un peu plus tard la psychothérapie de la liste des fonctions du psychologue alors que cette psychothérapie est consubstantielle à tous ses actes professionnels mêmes, en ce qu'ils visent à promouvoir des évolutions et des modifications mentales à titre d'effet de soin.

 

                                 

 

                                                                                                                                                M. Berlin

 

 

 

                 

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0