Libéraliser encore plus le commerce  privé des puissants sur le dos de l'intérêt public et des plus faibles ?

                      La marche en avant triomphante de la logique du tiroir-caisse et de la consommation de masse

    

                      Dans un article de blog du 13 juillet 2015 (1) le quotidien Le Monde rapporte que certaines ONG dénoncent, chiffres à l'appui, le lobbying des milieux d'affaire multinationaux dans les discussions en cours pour établir un grand marché transatlantique.


                              

 

                               Sauf extrême naïveté ou hypnotisme fidèle du "croyant" en un libéralisme juste et humain, qui aurait pour objectif l'épanouissement et le bien-être altuiste de l'Homme, on s'en serait quand même douté que le soi-disant néolibéralisme pur et dur à l'américaine ne conduit pas vers une sorte d'auto-équilibre qui irait en fin de compte bénéficier à l'Homme en rééquilibrant "naturellement" les "forces" acéphales du commerce....C'est à dire celles qui tendent à remplir toujours plus, et quels que soient les moyens,  le tiroir-caisse... Un tiroir-caisse mis aux commandes de cette logique.  Mais il tend à se globaliser toujours plus pour en fin de compte plumer toujours mieux et plus le consommateur-client-pigeon, avec de moins en moins de "garde-fou", tiers garants de la "loi" sociale et de l'intérêt public. On sait bien que de nos jours la "tendance" économique de ce système débridé tend à accroitre les inégalités et les injustices et à réduire le sujet à un simple agent ou produit économique évaluable à merci.

 

                               Car à quoi sert la loi, ce tiers dont l’État est garant, sinon à permettre en effet la liberté de chacun (c'est dans notre devise) mais en la bornant. Car la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Elle ne saurait être, en une sorte de néo féodalité "commerciale" avec la complicité d'oligarchies politiques de fait, celle du plus fort contre celle du plus faible. Celle du renard lâché dans le poulailler aux seules fins, dites en l'espèce "naturelles" ou "modernes", de toujours plus et mieux se goinfrer sans autres contraintes que celle, éventuelles de la rivalité avec d'autres renards cupides.

 

                               Selon cet article en effet, des négociations secrètes seraient menées à huis clos dans le seul intérêt des multinationales . Rassemblant plusieurs sources de données à partir de 597 réunions sur deux ans, un rapport publié le 14 juillet par les ONG Corporate Europe Observatory (CEO) et SumOfUS, estime que 88% des "parties prenantes" consultées par la commission européenne en marge des négociations de l'accord étaient des lobbys d'affaire alors que les groupes d'intérêts publics, comme les ONG ou les associations de consommateurs ne représentaient, eux, que 9% de ces rencontres...

 

                                Mais ce qu'oublie de dire cet article, c'est que dans une organisation démocratique et donc en principe civilisée de la société où le bien, la sécurité et le confort de vie de l'Homme seraient pris en compte et même primeraient, c'est l'état représentant en principe le pouvoir majoritaire du "peuple" "souverain et non plus celui de la seule oligarchie au pouvoir, qui doit veiller à garantir l'intérêt public pour le maintenir au-dessus des intérêts particuliers, fussent-ils puissants, commerciaux et multinationaux...

 

                           Aux côtés des ONG défendant le "consommateur" les États, ont-ils encore leur mot à dire dans ces "accords" commerciaux".  Vont-ils vouloir et pouvoir défendre l'intérêt public face aux manigances de ces puissants intérêts privés, qui sous couvert de libéralisme, voudraient toujours moins de contrainte réglementaire au déploiement de leurs puissants intérêts financiers privés.

 

 

                          Je ne connais rien à l'économie, c'est une matière que je n'ai jamais abordée, ni au Lycée, ni à la fac. Et dans ce domaine on entend souvent une chose et son contraire en matière d'organisation et de prévisions, c'est dire que probablement au fond des théoriciens, leur propre implication affective d'humains en fonction des déterminants de leur histoire propre, joue de tout son poids d'insu. Comme dans beaucoup d'autres domaines sans doute.

 

                        Mais de plus, au-delà des implications personnelles propres, il me semble qu'en sa qualité d'activité humaine sociale, ladite économie n'échappe pas à sa dépendance aux systèmes et modalités de relations interhumaines.  Et dans ce domaine que je connais mieux, on sait bien que toute relation "duelle", c'est à dire limitée à un jeu de forces antagonistes, sans tiers en position d'arbitre et de garant de la loi, serait vouée à une opposition mortelle incessante sans autre fin que la disparation de l'un, de l'autre ou des deux protagonistes....

 

                       Certes le libéralisme, dans ses fondements, est censé promouvoir une dynamique vers l'accroissement de biens et de richesses, laissant néanmoins ouverte la question politique et sociale de leur juste répartition. Ce tropisme rencontre dès lors le contre pouvoir de la réalité de l'existence d'autres "intérêts" qui viennent jouer dans un autre sens. Il importe alors dans ces "conflits d'intérêts" contradictoires que l'Etat, en tant que tiers garant de la règle du jeu pour le bien public dans le cadre du rapport démocratique des forces politiques, ne se dérobe pas ou ne s'auto-élimine pas, en se mettant du seul côté partisan des uns ou des autres....dans ce grand conflit dialectique d'intérët. 

 

                     C'est alors ce qu'on appelle un libéralisme démocratiquement régulé.... A ce propos, il me semble que la sévérité de la crise actuelle avait conduit à invoquer, de parts et d'autres de notre traditionnel clivage politique,  la nécessité politique structurale d'un "sage" retour à plus et mieux de "régulations"!

 

                     Où en est-on de ce vœu pieux? Y en a t-il eu, ici ou là, un commencement de mise en œuvre? Y aurait-il de puissantes oppositions ou de subtiles complicités sous-jacentes qui bloqueraient les choses, un peu comme en Grèce face au principe, pourtant évident, juste et équitable vu de tous les autres pays "tiers", d'une logique et socialement nécessaire contribution fiscale proportionnée des .... puissants et riches armateurs, parait-il paradoxalement exonérés d"impôts?

 

 

 

                  

            

                                                                                                                                                

 

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