Ça pourrait nous laisser sans voix, tellement c'est bête ... et méchant. Ça reste bien sûr proprement inacceptable et à ce titre activement condamnable. Pas qu'avec des mots !
Nous ressentons de l'horreur, de la
compassion et le poids d'une profonde tristesse pour nos semblables victimes dans leur chair et leur esprit. Une pensée émue accompagne et soutient les familles en deuil et les nombreux blessés
dans leur corps et dans leur psychisme traumatisé. La bougie allumée devant notre drapeau en est, je trouve, une belle image.
Mais nous ressentons aussi de la colère qui va surement soutenir notre détermination à nous rassembler pour nous unir autour des valeurs de notre République. Pour nous unir aussi dans l'action.
Car une sourde détermination des citoyens est sans doute en train de poindre, car trop, c'est trop. Et, une fois de plus, c'est l'effet contraire à celui visé qui va se produire. On va s'en sortir, par le haut : renforcés dans notre unité, nos valeurs républicaines, notre rejet écœuré de ce totalitarisme mégalo jouissif et débile ainsi que dans nos liens internationaux. On ne s'attaque pas impunément à un grand pays comme le notre, qui plus est berceau des droits de l'Homme. Une nation qui dans la longue histoire de son évolution a connu bien d'autres ennemis et en a triomphé.
Et oui, hélas comme on pouvait s'y attendre compte tenu du désordre de la situation internationale entretenu au Moyen Orient, un fanatisme tout puissant de prétexte religieux "débile", étayé sur la crise identitaire des valeurs idéales de quelques paumés seulement et supporté par des arguments motivationnels religieux d'un autre âge et d'un autre niveau de civilisation, nous a encore frappés vendredi dernier. C'est comme un acte de guerre par sa violence et son effet massif, mais ça reste un crime de droit commun. Un crime certes commandité par quelques chefs dont on a les noms et un support idéologico-militaro-religieux plus ou moins fumeux et illuminé, mais néanmoins répréhensible et condamnable par notre droit international en tant que crime contre l'humain. Et non pas acte de guerre qui reste du seul ressort d'un État. Or, une bande armée totalitaire de voyous fanatiques qui cherche à conquérir le statut d’État par le viol, le pillage, la décapitation, la conquête territoriale, le terrorisme lâche et insensé, même si elle tente de sortir de son caractère tribal barbare moyenâgeux ou mafieux pour s'auto-proclamer "État" ceci ou cela, reste une simple bande de voyous et de malfaiteurs conquérants. Pas un État en guerre. Les terroristes ne sont pas des soldats : ça leur ferait trop d'honneur et ça les conforterait dans leur délire des grandeurs.
Le terrorisme conquérant, sur fond et prétexte religieux ou non, reste du grand banditisme barbare relevant de la justice de nos états de droits.
Au-delà du fanatisme "débile" de quelques pauvres types
illuminés en mal d'idéal ayant cédé à se laisser endoctriner pour tenter, comme je le disais, de retrouver quelque illusion de gloire à titre d'emplâtre à leur Moi dévalué et blessé en attente
mégalomaniaque de grandeur compensatoire à leur faille identitaire, il y a des idéologies mystico-religieuses totalitaires et des responsables à désigner nommément et à traduire devant les
tribunaux internationaux de nos civilisations démocratiques de lumières et de droit. Comme ce fut le cas pour les criminels du nazisme ou du Kosovo.
Tous les textes d'allure paranoïaque - fussent-ils soi-disant "religieux", ultra salafistes, philosophiques ou purement idéologiques, qui servent de support et de prétexte aux projections maladives d'une jouissance mégalomaniaque haineuse en incitant explicitement à éliminer l'autre, différent, étranger ou "insoumis" à l'obligation totalitaire de "mêmeté" par la violence, sont à condamner par le droit international comme incitation à crime contre l'humanité au même titre que l'ont été les criminels de guerre qui ont agi au nom de leurs prescriptions "folles".
Il s'agit bien de remettre en avant nos
"valeurs" républicaines et de civilisation comme idéaux identificatoires supérieurs à ceux que prônent cette bande d'illuminés. Là encore on ne devrait pas se prévaloir de la turpitude d'un texte
, auto-sacralisé ou non, fut-il un Coran mal lu et pris au pied de sa lettre moyenâgeuse, pour se croire et se sentir exonéré de toute faute et responsabilité criminelle meurtrière. Car comme je
le rappelais à propos des attentats de janvier dernier, être embrigadé sur un mode fanatique dans une idéologie religieuse folle paranoïde, n'exonère subjectivement pas de la responsabilité
individuelle, car ça ne rend pas pour autant psychotiques (donc irresponsables) ceux qui ne le sont surement pas. Ils restent responsables d'avoir jouissivement cédé sur leur humanité pour se
transformer en robots insensibles et froids d'une "secte" et de sa "cause".
Invoquer Dieu ou un quelconque Chef fut-il
prophétisé ne transforme pas le mal, interdit par la loi des Hommes au regard des droits de l'Homme, en un bien glorieux... Assassiner ses semblables au nom de Dieu, c'est se salir et c'est salir
son nom (le sien et accessoirement celui de Dieu) et lui faire injure. L'inverse total d'une purification.
Il importerait donc sans doute de renverser
la vapeur des valeurs et des croyances en cours chez ces fanatiques endoctrinés en le signifiant bien symboliquement et en le faisant clairement entendre haut et fort au niveau de la civilisation
mondiale. Ils n'en sont pas entièrement écartés, quoi qu'ils s'imaginent par ailleurs, puisqu'ils en adoptent quelques emblèmes de modernisme: genre Smartphones, vidéos, chaussures Nike,
ordinateurs, Internet etc...Toutes choses que n'avait bien évidemment pas "le prophète" avec qui ils sont néanmoins ainsi visiblement en grand écart.
Un acte criminel, même soi-disant au nom d'un Dieu pour la circonstance confisqué et follement bricolé, reste un acte criminel honteux et lâche qui, loin de mériter la gloire et le paradis, frappe son auteur d'infamie en le plaçant dans les rangs des "pauvres types" perdus de notre société humaine mondiale.
Certainement pas dans les rangs des héros, comme ils pourraient s'illusionner à tort de céder à le croire.
Il n'empêche que le monde entier civilisé doit s'organiser pour s'engager activement, par la diplomatie, les armes, l'adoption et la promotions d'autres valeurs et ... le dés-endoctrinement, à faire rentrer dans les droits de l'Homme et les valeurs humanistes ceux qui, au nom du droit d'un Dieu confisqué de façon pour le coup "blasphématoire" (dixit le Pape lui-même) au seul et bas profit de leurs projections maladives d'allure paranoïaque (appelons ainsi un chat : un chat), tentent ainsi sur un mode fanatique totalitaire déculpabilisant - j'ai analysé plus profondément tout ça dans un article (1)- de s'en exonérer. Ce ne sont pas eux les méchants, ce sont les autres ... qui le cherchent en ne se soumettant pas à leur pensée unique et en les renvoyant à un Autre mauvais et inconscient en eux. Celui qu'ils rejettent avec haine en le projetant sur autrui, parce qu'ils rejettent leur sensibilité et leur propre division interne qui contredirait de façon insupportable leur volonté infantile d'enfants merveilleux tout puissants. Et ainsi, déresponsabilisés au regard de leur conscience, ils n'assassinent pas en leur nom mais au nom d'un soi-disant Dieu et d'une "idéologie" qui les voudraient à leur place. Ben voyons! Simpliste, débile et "fou", non pas au sens d'irresponsable sans discernement, mais de fanatique, non?
M. B.
(1) L'illusion totalitaire : une passion de l'instrumentalité in "Écrits psychanalytiques".
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