Crispations identitaires et religieuses, xénophobie : quête de sens et d'Idéal.

                          

               Les crises identitaires, sorte de retour du refoulé de notre époque moderne, qu'elles soient de nations, de religion, de peuples, de famille, de sexe…, de profession, de directions de partis politiques, de quartier, de conditions sociales, agitent, perturbent voire terrorisent notre monde mondialisé …en crise. Elles le font à titre de dégât collatéral des effets psychosociaux de la nouvelle logique d’un tout libéral économique et financier sans lois … autres que celles, inhumaines, d’un marché financier féroce, sauvage et acéphale qui en est le support.  On laisse ce marché tendre à prendre le pas et la main sur les démocraties et le pouvoir institué réglementé des hommes et des peuples. Et c’est ce laissé tomber, idéologiquement complice de replis défensifs dans le pouvoir d’organisation du sens de sa vie par l’Homme, qui participe sans doute du délitement de la fonction symbolique, et donc des repères identifiants et valorisants qu'elles permet d'intérioriser, du gouvernement et de la vie des peuples. Il n’y a plus de sens de niveau supérieur qui dynamiserait. On s’y perd. C’est « le marché », imprévisible et capricieux, qui déciderait… Nous vivons les effets pervers collatéraux de la crise humaine permanente du nouvel ordre affairiste mondial du capitalisme financier qui tend à déshumaniser l'homme pour lui fournir l'idéal de la machine à produire ou consommer.          

 

                                                      --------------------------

 

 

Je renvoie le lecteur désireux de poursuivre à ma communication publiée sur ce site sous le titre « L’identité en question, question d’identité »(1). Je m’en suis inspiré pour parler de ce qu’il me semble se manifester et se développer dans nos sociétés mondialisées de nos jours. On le constate et on en entend parler de plus en plus dans les médias. Il semble y avoir là quelque chose de grippé qui ne tourne pas ou plus rond et part en dérive. Comme une sorte de babélisation du monde dans des bras de fer haineux et des conflits identitaires exacerbés à support religieux, politique, clanique ou nationaliste dont on craint l’issue dramatique!

 

En compensation probable des effets d'une certaine misère sociale et subjective, sur fond de crise, de chômage massif et de bouleversements internationaux, on assiste en effet de nos jours aussi bien à la montée en puissance des identités communautaires et d'une certaine radicalité religieuse qu’à la recherche protestataire et parfois simultanée des singularités identitaires individuelles exacerbées comme chez l’adolescent, ainsi qu’à un retour moyenâgeux du développement des rivalités sur fond implicite de « guerres » de religions. Ces "religions", bien souvent, sont dès lors instrumentalisées comme tenant lieu d’insignes ou de « couleurs » identitaires idéales, dans une recherche intolérante de suprématie par mépris, conversion voire élimination du différent. Ces insignes identitaires, ces "couleurs" d'images qui s'affrontent ou sont prêtes à le faire, semblent devoir venir soutenir l'identité imaginaire idéale des égos et renforcer ou faire suppléance aux failles (2) de l’intériorisation opérante de repères symboliques subjectifs de niveaux supérieurs, mais moins "vendeurs". 

  

           Ceux-ci, sont sans doute passés à la trappe ou mis en défaut et au second plan dans une civilisation médiatique de l'audimat où prévalent l'image, le paraître, la "com." le prêt à penser des éléments de langage ... sur les valeurs, plutôt intimes et sans visibilités spectaculaires, du sujet parlant et de l'intersubjectivité.

           

 

 


 

 

 

Pour le clinicien que je suis, ça ne manque pas de m’interroger et m’évoquer ce qui se passe au niveau relationnel quand il y a repli symptomatique de la relation symbolique intersubjective vers ce qu’on appelle la relation duelle imaginaire. C’est-à-dire une certaine faille du symbolique à soutenir le sujet désirant pour limiter et encadrer son imaginaire douloureusement blessé du risque défensif régressif de son hypertrophie narcissique idéale. Je dirais que ça évoque une sorte de « dé-nouage » social et individuel de cet imaginaire, des repères symboliques auxquels il devrait pouvoir être et rester arrimé, pour pérenniser leur rôle de support du sujet. Mais il y a semble-t-il délitement de ce symbolique, de ses effets de sens et de promotion de la pensée, des liens sociaux qu’il permet et des projets politiques à long terme qu’il pourrait promouvoir.

   

On sait que ce mode de relation, où prédominent le narcissisme et l’illusion de l’idéalité, est voué à la méprise identitaire, à la confusion et au dérapage vers la lutte agressive haineuse de prestance sans fin. On sait par exemple avec Lacan que c’est avec le stade du miroir que l’enfant (qui ne parle pas encore vraiment) jubile de l’anticipation de la subjectivation de son identité en voyant son image dans le miroir. Cette image, image de son corps, sous le regard d’un parent qui la nomme,  est dès lors en place de matrice de son égo à titre d’idéal narcissique.  Dès lors, ajoute Lacan (Le stade du miroir), le sentiment d’unité de la personne par le moi,  se trouve profilé sur une ligne imaginaire de fiction (image, reflet), qui est ainsi illusoire, trompeuse et vouée à l’idéalité.

 

Cette étape est certes nécessaire, mais pas suffisante à la construction évolutive de la personnalité. Il faudra ultérieurement en passer par une étape douloureuse mais structurante de « castration » et de sentiment de perte d’être (le moi idéal imaginaire, le sentiment d’être pour quelqu’un la septième merveille du monde, l’enfant merveilleux tout puissant qui va combler sa mère) pour entrer dans le manque et le désir d’avoir. Ce qui conduit sur le chemin extérieur de la recherche d’idéaux, symboliques ceux-là (Idéal du Moi et non plus Moi Idéal), qu’une société civilisée peut fournir et inciter à trouver, si tant est qu’elle n’aie pas perdu elle-même ses propres idéaux et repères symboliques.

 

  Par exemple, on a noté que les petits enfants de ce stade du miroir, tentés de chercher et voir confusément leur reflet dans l’autre, pleurent quand c’est cet autre qui est frappé … même par eux, selon une ligne identificatoire imaginaire et trompeuse de l’ordre de : « l’autre c’est moi » et « inversement ». Pour eux, de là où ils en sont, cette identité virtuelle toute nouvelle est dangereusement fragile. Elle est menacée par la rencontre avec les autres car il n’y a pas encore de place symbolique pour un autre vraiment autre. Un autre qui ne serait alors plus projectivement menaçant mais différent d’un soi qui le serait symboliquement vraiment , en une nomination identifiant spécifiquement chacun dans la pérennité de sa valeur et de sa place propres.

 

Si l’autre c’est moi, alors je risque de disparaitre dans l’autre qui me ravit ma place mal assurée. On en est réduit dans cette logique imaginaire à : "c’est moi … ou l’autre" ! Et, dans cette confusion de structure, en voulant détruire l’autre, puisque le Moi, narcissique au possible, voudrait prendre toute la place, c’est Moi qui suis menacé de disparition…. Les conditions intérieures de paix, de sérénité et d’assurances identitaires sont vraiment encore mal assurées là où dominent imaginaire et narcissisme.

  

C’est un peu ce à quoi on assiste actuellement à plusieurs niveaux dans notre pays, en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde, me semble-t-il. Les crises identitaires, sorte de retour du refoulé de notre époque moderne, qu'elles soient de nations, de religion, de peuples, de famille, de sexe…, de profession, de directions de partis politiques, de quartier, de conditions sociales, agitent, perturbent voire terrorisent notre monde mondialisé …Elles le font à titre de dégât collatéral des effets psychosociaux de la nouvelle logique d’un tout libéral économique et financier sans lois … autres que celles, inhumaines, d’un marché financier féroce, sauvage et acéphale qui en sont faits interactivement les supports.  On laisse ce marché tendre à prendre le pas et la main sur les démocraties et le pouvoir institué et réglementé des hommes et des peuples. Et c’est ce laissé tomber, idéologiquement complice de régression dans le pouvoir d’organisation du sens de sa vie par l’Homme, qui participe sans doute du délitement de la fonction symbolique du gouvernement de la vie des peuples. Il n’y a plus de sens. On s’y perd. C’est « le marché » qui déciderait…

 

  Bien souvent de nos jours, les replis défensifs individualistes, claniques communautaires prédominent faute de mieux, sur fond de misère sociale engendrée par une crise économique structurelle quasi permanente et de pertes de repères du sens et des valeurs humaines de la vie dans une société de l'image et du paraître déboussolée où seul l'argent, l'acquisition avide de "biens" de consommation et notamment le dernier gadget du progrès technologique sont rois.   Les organisations sociales, d’ordre philosophique, syndical ou politique, par l’appartenance auxquelles les sujets pouvaient « lutter » et chercher à trouver ou reprendre à la fois une manière de "penser" leur vie, une valeur propre ainsi qu'un un espoir, avec un idéal et une identité collective support de leur identité propre, ne fonctionnent plus vraiment car elles sont délaissées, comme le politique, dans une certaine impuissance par rapport à l'image, à l'immédiateté attendue et à la toute puissance économique anonyme prônant des valeurs désubjectivantes (donc ressenties comme violence faite au sujet) en ce qu'elles réduisent un sujet instrumentalisé et objectivé  à ses "évaluations" comptables et productives.

 

  Une puissance économique lointaine incompréhensible, mystérieuse,  injuste et acéphale, celle des « marchés financiers », qui telle une nouvelle divinité obscure idéologisée est mise aux commandes. Elle semble devoir réintroduire, avec son cortège de « cassage » dépressif et social de tout un pan de l’humain,  la néo-barbarie voulue d’une absence de lois qui protégerait l’Homme des méfaits de son instrumentation objectivée. Cette néo- barbarie internationalisée est déshumanisante car, par son crédo rentabiliste et évaluateur à outrance, elle ne laisse plus aucune place au sujet derrière le consommateur ou l’agent de production. Le sujet, c’est-à-dire ce qui fait le fond vivant, sensible et dynamique de l’humain, est alors socialement méconnu et méprisé.  Il est rejeté par les nouvelles gouvernances, à la mode oligarchique et évaluatrice complice, avec une violence, déguisée sous chemise blanche et costume-cravate, mais réelle, ne serait-ce que par ses effets déshumanisants, déprimants et destructeurs ressentis. Celles, par le nouveau crédo idéologique outre atlantiste et financier de qui tout doit être réduit, objectivé dans du chiffrage comptable et dénaturé à l’image commercialisée mais simpliste de l’entreprise marchande.

 

Elle le fait au profit des « besoins » idéologiques commerciaux d’une nouvelle féodalité libre–échangiste mondialisée, concurrentielle et insensée, sans foi ni loi, mais pourtant structurellement mise aux commandes d’une logique inéluctable mal régulée de toujours plus de profits à moindre coûts, par-dessus ou avec la complicité aveugle, voire bienveillante, des gouvernances nationales ainsi rendues politiquement impuissantes. Le peuple, le citoyen déboussolé, l'électeur dégoûté, toujours là néanmoins sous le simple consommateur de plus en plus rassasié par son gavage de pseudo produits du bonheur, le sentent bien.  Et les bas-côtés du chemin de ce « néo-modernisme » mondialisé, soi-disant inévitable et qu’il ne faudrait pas mieux réguler pour lui laisser toute la main, sont hélas, là aussi structurellement, jonchés d’une multitude grandissante de laissés-pour-compte qui n'y trouvent parfois plus, ni identité valeureuse reconnue socialement, ni dignité…ni repères à se construire et à se promouvoir, ni espoirs ou idéaux autres que celui de se faire embrigader et exploser en « martyrs » d’une cause vengeresse. Cette cause de prétexte religieux, qui voit projectivement le mal à combattre et éradiquer en tout ce qui n'est pas "Elle", est érigée symptomatiquement sur un mode paranoïaque en idéal fanatique haineux et meurtrier.

 

     Le moins qu’on puisse dire, avec le double sens qu’une lecture psychanalytique ferait entendre, c’est que c’est mal barré. Dès lors en effet, par ce délitement d’une meilleure prise de tous dans une loi symbolique de niveau supérieur qui porterait le sujet en le reconnaissant, et réordonnerait les places, les valeurs, les désirs, les idéaux partagés, c’est la "babélisation" défensive par les replis identitaires, communautaires, claniques, religieux, xénophobes et leur cortège de haine projective destructrice et de rivalités vertigineuses de cour de récréation qui, tant bien que mal, a tendance à éclore et se développer, faute de mieux (3), un peu partout.

 

  J’ai été amené à retourner sur ces questions de souffrances narcissiques et de conflits identitaires défensifs qui me trottaient dans la tête depuis pas mal de temps, à partir d’un fait anodin récent. 

 

Je m’étais proposé comme modérateur d’un forum d’anciens de mon Lycée quand je fus confronté à la nécessité de devoir réguler la mise en jeu de ces conflits et souffrances identitaires qui traversent notre société et dont l’explosion couvait sans doute à bas bruit, à mon insu, sur notre forum.

 

 Dans le cadre d’une actualité médiatique de « réforme » de l’orthographe, un ancien camarade de terminale que je connais bien, poste un texte humoristique de décalage des sonorités des mots à partir de leur dés-orthographie. C’est du délire gentillet censé faire rire, comme dans un jeu de mots par la prime de plaisir qu’il procure en se délitant de la règle à laquelle en même temps il se réfère pour s’en affranchir en riant comme par un pied de nez. Mais dans son « délire » dirigé ne voilà-il pas qu’il conclut «  Bon je m’arrête car j’ai mal allah tête » ! Alors là : toucher risqué du point sensible de crispation identitaire de l’ordre du tabou et du sacré pour certains.

 

Je reçois aussitôt en effet un coup de fil d'un des co-responsables du site qui me dit que ça va faire réagir et qu’il faut censurer. Je n’y crois pas vraiment et suis prêt à m’irriter de cette entorse d’auto censure à faire à la liberté de parole. Une liberté fructueuse que je voudrais idéalement pouvoir soutenir dans un forum « ouvert », quand : réaction immédiate sèche d’un autre camarade, confirmant ce que craignait mon interlocuteur.

 

Le message de ce camarade se place d’emblée sur un plan politique xénophobe outrageusement polémique et diffamatoire. Sa réponse, s’en prenant nommément à des origines et appartenances religieuses de personnes politiques,  est orientée contre l’attaque identitaire dangereuse et inacceptable que constituerait la banalisation laxiste de cette dangereuse réforme de l’orthographe véhiculée par le message incriminé.  Nous avons dû dès lors «censurer» les deux messages. La mort dans l’âme pour ma part qui, très attaché à continuer de vouloir vivre libre et debout, suis pour la non extension obligée des « tabous » et des « sacrés » de chacun, dans un espace « laïque » de démocratie relativement neutralisé à préserver des crispations identitaires et projections paranoïdes haineuses de chacun et donc de l’imposition publique de leurs « interdits » sectaires privés et partisans qui divisent avec haine et intolérance notre société.

 

Je voudrais pouvoir sourire, penser et parler librement d’Allah, Mahomet, Judas, Jésus, Dieu, Yahvé, Krishna, Bouda … le père Noël, sans qu’on m’accuse de blasphème ou de "théophobie", moi qui tiens à ma liberté de ne pas croire. Je voudrais pouvoir parler avec un musulman sans être pris pour un antisémite et inversement rire avec un juif sans être taxé d’islamophobe. Je voudrais que la religion, que les religions, quelles quelles soient, dans le strict respect de la liberté de conscience et du "for intérieur" intime de ceux qui les pratiquent dans des lieux privés, restent autant que possible une affaire discrète et privée qui ne s'affiche pas dans des logiques de provocation rivale et de surenchère conquérante qui font violence. Je veux continuer à manger du bœuf même s’il est sacré là-bas à certains, du cochon même si d’autres se l’interdisent et ne pas être tenu de me rabattre tristement sur le poisson carré de cantine le vendredi.  

 

Y-a-t-il des perspectives pour s’en sortir et lesquelles?

 

      Je ne développerai pas ici, ni les voies politiques de meilleures et plus justes régulations économiques, ni les voies d’une véritable restauration démocratique d’un pouvoir politique responsable, sincère et non corrompu, ayant des projets élaborés et novateurs qui offriraient des perspectives attractives voire enthousiasmantes. Elles sortent largement de mes compétences. Mais néanmoins, en tant que citoyen, comme tout un chacun, je me dois d’avoir quelques idées personnelles, hypothèses ou parfois sans doute « croyances »… temporaires. Réflexions de citoyen seulement et non pas certitudes 'expertes" à brandir et opposer qui annuleraient l’autre.

 

      Déjà, si on se laissait tous moins prendre à la tendance médiatiquement accentuée par notre époque de laisser réduire l'identité de l'être à son paraître, c'est à dire à son image, à ses "insignes" religieux, vestimentaires, comportementaux, normatifs et quantifiés "affichés", au mépris du sujet qu'il est et reste au fond dans son discours, le piège du miroir social et de la norme, facilitateur de ces questions de crispations et replis identitaires religieux dommageables en serait peut-être modifié.

 

Bien entendu aussi qu'il nous appartient de ne pas perdre de vue que les différents replis identitaires, qu'ils soient d'ordre communautaire, patriotique, nationaliste, religieux etc..., bien qu'ils risquent de conduire à des excès et des conflits par intolérance et rivalités pour la suprématie (phallique imaginaire), sont pour autant des solutions alternatives trouvées par les sujets face à leur angoisse et à leur risque d'effondrement dépressif dans le cadre des effets d'une certaine violence symbolique d'un ordre social économiquement mondialisé et financiarisé qui tend à mépriser, rejeter ou écraser les valeurs humaines et subjectives profondes pourtant à l'origine fondamentale de toute "richesse".

 

    

 

    Pour ce qui est de la souffrance identitaire qui cause le replis, quel que soit le contexte social, en revanche, on sait bien qu’il faut, c'est incontournable, que le sujet y mette du sien dans le travail de subjectivation de la question douloureuse de son identité et de sa valeur ressentie. Pourquoi?  Parce que par l'effet de la coupure d'avec le réel qu’occasionne la fonction symbolique du langage (le symbole n'est pas la chose ainsi "perdue", coupée de représentation), coupure qui constitue sa « castration » et une faille identitaire structurelle, il n’y a pas de signifiant à lui donner ou lui « vendre » qui pourrait le signifier totalement de l’extérieur en tant que sujet. Il y a simplement une faille, une béance, un trou et il est nécessaire de le soutenir, l’accompagner dans la mise au travail opératoire structurante d’avoir à faire avec. Son identité se construit depuis et par l'opérateur même que cette faille...ainsi positivée, devient.

 

      Et précisément, c’est là tout l’apport de la trouvaille psychanalytique qui s’intéresse à la naissance et à l’épanouissement du sujet par l’opérateur symbolique de la fonction dite « paternelle ». Par le truchement opératoire intériorisé de cette fonction paternelle dite de nomination (Nom du père et père du nom pour le dire savamment) : une faille, une béance, un trou ne laissent pas forcément pour autant « raplapla » sans valeurs et sans identité, mais produisent, on dit même « CAUSENT », la plupart du temps un effet sujet. C’est la loi symbolique des Hommes selon laquelle comme nous l’a dit Freud « Là où c’était, je dois advenir ».

 

     Mais, en effet, les chemins sont multiples, difficiles, semés d’embûches, de détours, de contours, de symptômes et de replis régressifs qui marquent que ça ne va pas toujours de soi et qu’il n’y a pas nécessairement réussite. On sait aussi qu’il y faut du temps, de la patience, de l’amour et du soutien parental et un contexte social et symbolique facilitant pour transmettre et soutenir, si on en a soi-même bénéficié, l’épreuve du travail de cette évolution intérieure…

 

                                                                                                                                                                                                                            Michel Berlin

 

 


Écrire commentaire

Commentaires: 0