Magnanville : Encore!
Une nouvelle fois nous sommes frappés d'horreur, gagnés par la colère et par la compassion pour les victimes devant les crimes odieux d'Orlando et de Magnanville.
Pauvre petit garçon de trois ans qui a vu ses parents assassinés devant lui et qui a assisté à l'assaut du RAID. La blessure
traumatique extrême va nécessiter de longs soins pour se cicatriser et se métaboliser.
Nous espérons bien, qu'au-delà des lampistes auteurs fanatisés de ces lâchetés indignes de l'humain, les véritables responsables idéologiques, commanditaires-incitateurs de ces meurtres tentaculaires, tels le cheikh Adnani "ministre des attentats", de la bande paranoïaque de "frappés" sanguinaires qui se fait appeler EI, seront un jour arrêtés et condamnés par un tribunal international. Comme ce fut le cas en son temps pour les criminels Nazis et d'autres dictateurs plus récents.
Car les membres d'un soi-disant Etat Islamique, organisé en une vaste tribu moyenageuse conquérante et inquisitoriale sur un mode totalitaire paranoïaque, prennent le support-prétexte d'une religion pour s'approprier la complicité criminelle d'un soi-disant Dieu féroce, bricolé projectivement à leur image, qui les "couvrirait" ainsi dans des exactions faites, excusez du peu et de la prétention narcissique maladive, "en son nom". Ils viseraient, selon cette logique totalitaire folle, car paranoïaque, carrément TOUT ce qui, projectivement diabolisé, ne serait pas EUX!
Ainsi, de cette façon, ils placent leur désir de toute puissance et la responsabilité que son assouvissement comporte en un Autre, extériorisé, qualifié pour la circonstance de Dieu. Et ils évacuent le plus mauvais d'eux-mêmes, les plus bas et vils instincts sauvages et impurs dont ils auraient quelque raison de se sentir coupables, en le projetant dans les "mécréants" ou "insoumis" (à qui ou à quoi ?) que nous serions pour eux. Simpliste, non? Ils s'exonérent ainsi à bon compte du poids de la conflictualité interne propre à l'humain et ce faisant de toute culpabilité face à leurs atrocités. Trop facile, non? C'est en cela qu'ils peuvent commettre des actes inhumains, car de cette façon et par ce mécanisme, à l'insu partielle de leur plein gré sans doute, le sens de l'humain, c'est eux qui l'ont perdu en pensant que ce sont les autres qui ne le sont pas et qu'ils peuvent donc les massacrer impunément comme du bétail.
Or, ça change tout, de se rendre compte et d'entendre qu'à Magnanville, derrière les deux policiers dont parlent les médias et derrière les deux "mécréants" projectivement déshumanisés qu'ils étaient pour leur fanatique meurtrier, ce sont pour nous et leur proche Jessica et Jean-Baptiste qui ont été sauvagement assassinés.
C'est, on le voit bien, par définition même "fou", au sens de psychotique, non? Et les acteurs de cette logique folle sont des
fanatiques agissant sur ordre effectif extérieur ou d'eux-mêmes ayant intériorisé cet "extérieur", sur un mode dès lors invisible et tentaculaire, à partir d'une incitation générale permanente,
criminelle pour l'humanité. Celle-ci leur permet de croire (c'est en cela qu'ils sont bel et bien responsables et condamnables)) pouvoir racheter leur minable et misérable existence en
accédant à la jouissance de cette toute puissance imaginaire de l'Union exaltante avec une CAUSE guerrière sanctifiée. C'est moyenâgeux en effet. La logique fantasmatique de ce fanatisme
dangereux, hors de nos modes de pensée et de nos "codes", est complètement à coté de la plaque pour les "civilisés" démocrates "libres" de penser, de contredire et de "croire" ou non que nous
n'avons pas à nous excuser d'être. C'est une logique de crime contre l'humanité au regard du droit. Pas divin, celui-là.
Ce sont des ennemis de notre civilisation en position d'infiltrés.
Face à cela, nous nous devons d'être solidaires et rassemblés autour de nos valeurs républicaines de liberté, d'égalité et de
fraternité bien sûr, et ce n'est pas le moment de se tirer des balles dans le pied dans des rivalités identitaires claniques. Car ça serait faire précisément leur jeu d'attiser les divisions en débat dialectique
pour faire éclater nos structures démocratiques de nos sociétés occidentales. C'est ce qui est visé par ce "terrorisme" stratégique qui voudrait pouvoir mettre tous les musulmans du monde entier
sous sa coupe et soumettre tous les autres à la dictature de leur pensée unique. Mais, de plus, nous avons le devoir de continuer notre travail de PENSER, sans sombrer hâtivement dans la contre
paranoïa haineuse hypnotique qui nous conduirait, pour suivre ceux qui voudraient surfer stratégiquement sur cette vague, à des amalgames à la six quatre deux et aux replis identitaires
défensifs, communautaristes ou hypernationalistes haineux contre tout ce qui serait différent. C'est à dire par repli narcissique sur une forme surdimentionnée d'égo et rejet paranoïde haineux de
l'autre, aussi bien l'altérité "étrangère" que l'autre en soi-même dont elle serait l'étrange projection...
Ceci, pour éviter la poursuite d'un certain chaos redouté ou même parfois un peu facilité et entretenu dans cet espoir, nous mènerait alors droit à ce qui est voulu par les terroristes, c'est à dire au totalitarisme, où l'alignement de tous à la pensée, bardée de certitudes sécurisantes liberticides, d'UN seul contre le pluralisme du débat démocratique, pourrait donner pour un temps une certaine illusion jouissive de toute puissance ... retrouvée.
Mais s'abriter dans un totalitarisme pour en éviter un autre serait une piètre solution. Reste à trier les "infiltrés" prêts à passer à l'acte de tous les autres victimes potentielles et à nous défendre en contre attaquant avec, notre droit, les armes et la capacité de penser de la Démocratie.
Michel Berlin
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