Libres citoyens d'une République laïque.

 

Avant tout citoyens libres, égaux et fraternels d’une République laïque !

 

 

                

 

 

              Nous sommes en principe avant tout, constitutionnellement, les libres citoyens fraternels et égaux d'une République laïque. Ne pas l'oublier. C'est à dire les citoyens d'un pays de séparation des "églises" et de l’État. Un pays où heureusement, selon  l’article 1er de la Constitution, nul ne saurait se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. Nul ne saurait non plus, donc, au nom de sa religion, s'affranchir de la loi. Celle qui, émanation démocratique d’un peuple souverain, est commune et prime dans notre État de droit. C'est donc en principe le côté "pacifiant", unifiant et supérieur de cette loi républicaine commune, et du sentiment d'identité nationale valorisante qui devrait logiquement l'accompagner, qui nous "relient" (religo racine de religion) tous nationalement les uns aux autres, sous la même identité française, pour former notre nation, au-dessus de nos, dès lors "petites", différences philosophiques, politiques et religieuses, voire politico-religieuses de niveau symbolique inférieur.

 

                De plus la liberté des uns s'arrête là où, en principe, commence celle des autres. La loi ne promeut donc pas la totale liberté du bon vouloir de chacun, mais elle la limite et la régule pour permettre le vivre "civilisé" ensemble.

 

 

               C'est pourquoi, je persiste à penser et dire que, pour préserver politiquement et de façon responsable l'unité nationale et la valeur républicaine supérieure de ce qui nous relie tous en tant que Français, ces sous-différences intimes, donc d'ordre strictement privé et personnel, n'ont pas à s'afficher exagérément dans l'espace public, de façon symptomatiquement ostentatoire, provocante et agressive, sous forme de "couleurs", d'insignes, d'uniforme ou d'emblèmes dans une logique implicite sous-jacente démonstrative de rivalités et d'affrontements claniques en surenchère prosélyte, voire sous forme de signes ou symboles, brandis publiquement, d'allégeance salafiste extrémiste et de propagande implicite gratuite à tous ceux qui se proclament ennemis islamistes de notre civilisation occidentale, patrie des droits de l’Homme et héritière du siècle des lumières. Ces derniers, hostiles à nos libertés, à notre évolution mentale et à notre laïcité, nous ont déclaré une guerre de conquête politico-religieuse en commettant ou commanditant des meurtres barbares terroristes sur notre territoire national. Ils auraient de plus prétention totalitaire à soumettre tout l'Islam à la loi de leur interprétation fondamentaliste.

 

                Une conviction religieuse c'est quelque chose d'intime et de personnel dont l'intensité et le sérieux, sauf symptomatologie hystérique théâtrale ou prosélytisme stratégique passif à bon compte n'ont pas besoin de démonstration publique ni de surenchère d'affichage...C'est plutôt l'inverse. Au plus l'inscription intérieure de l'intime est faible, fragile et incertaine, au plus le souci du qu'en dira-t-on et le besoin d'en faire beaucoup par de l'enfumage d'affiche et du théatralisme censés donner le change se manifestent extérieurement dans la sphère publique. C'est ... infantile et symptomatique bien sûr. Comme pour tout symptôme ça révèle et dit par ce que ça cache : à savoir le contraire de ce que ça donne à voir. Car, au plus ça se montre, au plus ça dit implicitement la faiblesse ressentie de la force de l'intériorisation de la croyance intime. C'est bien connu et chacun peut le repérer facilement autour de soi. Ça vaut pour toute religion... mais pas que.

 

               C'est dans ce contexte politico-religieux conquérant, belliqueux et oppositionnel, que le vêtement religieux, dont le voile ou le foulard islamique pour les femmes ou le plus récent "burkini", ont pris et sont ressentis agressivement avoir pris notamment signe et sens identitaire de l'affirmation publique socio-politique à effet prosélytique intrusif de ce fondamentalisme religieux expansionniste contra-républicain et contra-occidental.(1) Cet 'insigne" identitaire n'est, d'une part pas partagé comme tel par tous les musulmans dits "modérés" et d'autre part il est certes à la fois pour partie communautairement rassembleur et valorisant, mais il est aussi socialement divisant voire clivant parce que symptomatiquement différenciateur et hostile aux valeurs d'égalité du mode de vie occidental, comme chez les bandes d'adolescents en rupture provocante.

 

                 Dès lors, tout vêtement ou uniforme religieux, de quelque religion que ce soit, affiché de façon ostentatoire provocante dans l'espace public peut être interprété et ressenti, dans la logique régressive d'une surenchère identitaire religieuse, comme véhicule prosélyte de l'idée implicite provocante sous-jacente de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles intégratives communes ou s'en différencier en signe d'affirmation et d'opposition hostile. Il ne peut dès lors que risquer de s'inscrire, dans le cadre de notre état d'urgence et de la période de "guerre" et de troubles que nous vivons, dans le sens d'une logique communautariste de rivalités et d'affrontements identitaires en risque de troubler l'ordre public de l'union nationale par le danger de la menace contre la cohésion de cette union et du bien vivre ensemble nos valeurs communes patriotiques et humanistes supérieures qu'il constitue.

 

 

              Il importe que ces choses soient dites et entendues et que nos représentants politiques se montrent symboliquement à la "hauteur' de ce principe constitutionnel de séparation, sans se présenter ou se revendiquer dans leur fonction publique sous l'insigne voire l'allégeance spirituelle de tel ou tel "Dieu" et de telle ou telle religion, prétexte et support potentiel à de l'instrumentalisation politique ou du prosélytisme fondamentaliste contre les valeurs républicaines de notre nation.

 

              Pour le dire sous un angle d'attaque plus psycho-social, il importe peut-être qu'à travers les symptômes de crispations et de replis identitaires que traverse notre société ultralibérale en perte de sens et de valeurs subjectives plus porteuses et élevées que celles de la compétition économique inhumaine de tous contre tous dans une pseudo-"loi" déboussolée et dictatoriale d'un "marché" acéphale orienté par la seule cupidité, nous puissions retrouver nos valeurs humanistes, culturelles, philosophiques et scientifiques. Des valeurs qui nous portent et nous réunissent dans des idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité et de progrès scientifique et social où l'Homme, plus refoulé, nié ni déconsidéré dans l'identité originelle profonde de sa dimension de sujet, retrouverait enfin ce qu'il est vraiment et ainsi toute sa place, sa valeur et un sens enthousiasmant à sa vie.

 

                

 

                                                                                                     Michel Berlin

 

(1) Par arrêt du Conseil d'Etat du 26 aout 2016 le port du "burkini" ne saurait être interdit dans l'espace public sauf atteinte illégale aux droits fondamentaux.

 

Ce qui m'amène au commentaire suivant sur mon compte Facebook :

 

(2)"Sans commentaire!  Ouf! Ceux qui en ont "besoin" vont pouvoir encore, selon notre droit actuel ainsi éclairé, brandir impudiquement en public l'étendard intime hystérique de leur libre "conscience"... Ils pourront le faire aussi bien en alimentant des logiques à effet de de prosélytisme politico-religieux fondamentaliste que dans l'expression de celle, douloureusement symptomatique, des replis, des provocations et des affrontements identitaires religieux qu'on observe ici et là.
Si on ne traite certes pas le symptôme psychologique par le droit,  il nous reste politico-socialement et psychologiquement à faire advenir, favoriser et soutenir des conditions sociétales et humanistes plus favorables au dépassement subjectif de l'affrontement inévitable de ces logiques symptomatiques de replis. Il nous reste à favoriser une évolution psycho-sociale vers des valeurs symboliques culturelles de sens, de niveau d'évolution et d'effet identificateur plus valorisant et unifiant que celui qui, fixé par la loi matérialiste du marché, ses ratés et ses dérives, met en souffrance et en désordre notre monde actuel ainsi déboussolé."

 

(3) Le burkini, comme le voile, est le manifeste politique islamiste utilisé, dans le cadre d'un prosélytisme "passif", pour rendre visible et tangible dans l'espace public, une conception salafiste politisée radicale et littérale du Coran. Celle-ci, en surenchère conquérante, imposerait partout de se faire remarquer en exhibant la "marque" apparente d'une surreligiosité prétentieuse et impudique de soumission pudibonde de la femme... Cette conception, pour nous inégalitaire et "ringarde", d'une femme supposée tentatrice vénale d'un "pauvre" pervers machiste incapable de maitriser ses désirs sexuels, ne s'accorde ni vraiment avec l'esprit égalitaire de notre Etat de droit républicain ni avec notre évolution sociétale occidentale.

                                                                                                        

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