Sujet de l'énoncé et sujet de l'énonciation...                                                                      La laïcité, la gifle et le voile.

 

  Sujet de l’énoncé – sujet de l’énonciation : une division à entendre 

 

Voici quelques messages à ce propos tirés récemment de ma page Facebook.

 

En commentaire de propos cités de Vladimir Poutine par un internaute selon lesquels : « Les dirigeants Français et Américains doivent expliquer au monde qui sont derrière ces attentats qu’on crée pour justifier les guerres hors des territoires nationaux au prix du sang des innocents. »

 

                     Qu'on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s'entend" disait Lacan...  Et ici, il y a le dire de Poutine qui en est l'énonciateur et puis le dire des diffuseurs de l'image. Dire très ambigu, selon moi, car qui est désigné par ce "on" du "ces attentats qu'on crée"? Qui les crée à part le groupe crimino-religieux qui s'auto-proclame EI? Les autres? Lui et ses amis? Les Français et les Américains dont il parle? Des aliens diabolisés? La projection de l'inconscient de ceux qui le disent et le croient?

Et puis, derrière ce dire équivoque de Poutine qui laisse possiblement entendre un message subliminal s'appuyant sur la théorie paranoïaque du "complot", il y a, tout aussi équivoque, implicite et subliminal, le dire énonciateur ou questionnant diffusant ce propos et l'adressant tel quel. A qui et pourquoi? Pour dire quoi? Aux fins de quoi?

                      Or, la théorie paranoïde du complot, on le sait et le voit, tend, comme sur le mode désormais bien connu utilisé par le pervers narcissique, à nier l’implication coupable et à inverser perversement les choses pour victimiser l'agresseur terroriste fanatisé et l'exonérer implicitement ainsi à bon compte de sa barbarie moyenâgeuse illuminée et de sa responsabilité condamnable, tout en condamnant à sa place l'agressé. Sorte de tour de passe-passe qui se voudrait magique qui mais qui ne fonctionne pas ici, pour tous ceux qui ne se laissent pas enfermer par cette logique paranoïaque.

 

                   Car il reste à l'auditeur destinataire, dont je suis en tant qu'un des lecteurs, à retourner le retournement. En effet il ne s'agit que d'une logique infantile immature de cour de récréation du style "c'est pas moi, c'est lui le vilain qui a commencé" que chacun a pu rencontrer ici ou là dans l'enfance de son parcours scolaire. Or, en droit « nul ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude ou de celle d’autrui » dit la loi. La nôtre.

 

En introduction à la lecture d’un article de Marianne intitulé « Les quatre principales questions que pose l’islam radical à notre Etat de droit »

 

                  L'Etat de droit est un de nos biens les plus précieux. Tout en garantissant la liberté de conscience et d'expression, il ne conduit pour autant pas nécessairement à une alternative entre l'angélisme d'une certaine Gauche ou la dérive totalitaire d'une certaine Droite.  Il ne mène pas plus à une paralysie de l'action. Celle-ci reste démocratiquement possible et nécessaire contre les manifestations publiques des idéologies rétrogrades et barbares qui sont reconnues contraires à nos valeurs républicaines et laïques ainsi qu’à nos droits par la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE).

 

                    L'analyse de ces magistrats tend à permettre de proscrire légitimement, en l'état actuel de notre droit, les manifestations provocantes et les signes prosélytes publics d'une idéologie islamiste fondamentaliste totalitaire qui symbolise et prône des valeurs et des actions contraires à notre droit et à nos libertés publiques. Elle rejoint celle que j'avais en son temps clairement osé publier sur Facebook et sur le présent site.  .

 

A propos de la gifle donnée à Manuel Vals en Bretagne lors de sa campagne électorale par un jeune de 18 ans.

 

                C'est un geste de régression barbare inacceptable en démocratie et donc fermement condamnable juridiquement et à ne pas banaliser. Pourquoi?

Au-delà de la justice qui devra s'en occuper à sa manière, sur le plan humain, il traduit le délitement de la fonction symbolique paternelle portée par ses représentants, familiaux, institutionnels et politiques. Celui-ci affecte notre nation et au-delà toute notre civilisation de l'image et du paraître.

A mal avoir pu tuer symboliquement le père pour s'en mieux servir subjectivement, on est en défaut de repères subjectifs intérieurs.

 

                   Dès lors on est soit conduit au risque pervers de se sentir comme soutenu par une complicité maternelle pour de l'agressivité meurtrière et de la délinquance hors la loi, soit condamné à vivre une situation névrotique de mal-être, de culpabilité et d'inhibition.  A moins qu'on ne (re)tombe dans une sorte de nouvelle "horde primitive" sans limites des replis communautaires infra nationaux censés imaginairement servir de support-alibi à une exonération de la loi commune, comme, semble-t-il, cet adolescent à la dérive régionaliste ultra droitière sans doute exacerbée...C'est la racine d'une forme de fanatisme inacceptable qui conduit au risque de retour à la barbarie tribale ou clanique et à l'éclatement de nos sociétés.

 

A propos d’une émission politique de France 2 au cours de laquelle Manuel Vals est interpellé par une jeune chef d’entreprise prônant le sens et l’effet libérateur de son voile islamique.

 

                  En matière de tactique politique et d'éléments de langage, l'accès aux codes sous-jacents est parfois très complexe. Et comme je le disais dans la publication précédente ("qu'on dise reste oublié derrière ce qui se dit.."), il ne faut surtout jamais perdre de vue, que derrière le signe d'un même énoncé, il y a des sujets différents énonçant des énonciations différentes. Et donc des messages codés très différents à entendre.

 

                 C'est le B.A.BA de la méthode d'écoute psychanalytique qui, devant le doigt qui montre la lune, ne se laisse distraire ni vraiment par le doigt, ni par la lune, mais se tourne plutôt vers ce que veut dire par là celui qui tend le doigt qui montre...Que voulait faire et dire vraiment Attika Trabelsi et ses amis en brandissant l'étendard religieux de son voile comme signe, prétendu contra-islamophobe, de l'expression associative militante d'une liberté de la femme, elle qui se laisse présenter de façon ambiguë comme ancienne normalienne, alors qu'elle n'est pas ancienne élève de l'école normale supérieure ayant réussi ce concours mais simple ancienne étudiante ayant suivi un enseignement dans cette école?

 

 

 

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