André Ginel, le dernier secrétaire général du Syndicat des Psychologues de l’Éducation Nationale (le SPEN), m'informe qu'il contacte tous les anciens, dont je fais partie, afin de leur communiquer l'invitation de la commission "éducation" du Syndicat National des Psychologues (le SNP auquel le SPEN avait décidé de s'inclure sous forme d'une de ses "commissions") à fêter à Pélussin dans la Loire la récente création du statut des psychologues de l'éducation nationale.
C'est avec grand plaisir que je participerai à cette manifestation hautement symbolique, presque 40 ans après mon adhésion au SPEN et 27 ans après mon entrée parmi ses instances dirigeantes. Et c'est avec grand plaisir que j'y rencontrerai, j'espère, avec les pères fondateurs qui m'y ont précédé, nombre de mes anciens camarades du CA et amis.
Je garde bien sûr un excellent souvenir de cet engagement de jeunesse qui m'a enrichi personnellement. J'en ai tiré profit certes par l'amitié et la camaraderie, mais aussi par l'aspect hautement formateur de la confrontation des points de vue et des analyses lors de nos débats et de l'exigence des élaborations mentales et de leurs réaménagement qu'elle nécessite et entraîne.
Je pense qu'André, puis Anaïs qui a pris la relève à la commission du SNP et enfin Annie l'actuelle responsable qui a suivi ont en main quelques archives...de ce long et laborieux combat pour une naissance difficile...avec une reconnaissance toujours quelque peu voilée et distordue par de fortes résistances toujours actives à la lecture des derniers textes.
Pour ma part j'ai récemment sauvé in extrémis du feu deux ou trois documents essentiels, imprimés sous forme de plaquette, datant de 1992 quand j'étais responsable de la commission "statut-formation" du CA du SPEN. Ils ont été élaborés à mon initiative par notre commission, adoptés par le CA après amendement et portent sur notre "Projet de Décret portant statut particulier des psychologues de l’Éducation Nationale".
On pourra constater le caractère novateur de ce projet qui a soulevé bien des résistances alors qu'il visait simplement à donner place à l'intime psychique et à ceux qui le prennent en compte et ont pour fonction symbolique de le mettre au travail d'une place de psychologue, y compris dans l'éducation nationale. Dans l'éducation nationale où le psychisme et ceux qui représentent et mobilisent le travail de sa division, du fait qu'il y a un Autre qui agit plus ou moins librement en chacun de nous, n'ont pas à avoir forme voire domestication scolaire déformante et réductrice au lit de Procuste des instances de maîtrise .... à qui cet Autre... aspect ferait ombrage. Depuis Freud, même si on sait que par sa découverte de l'inconscient, "le Moi n'est plus maître en son logis", il continue pour autant à se manifester par ses résistances pour garder l'exclusivité de sa maitrise en tentant de rejeter, refouler et mettre à son pas ce qui ne l'est pas, évitant magistralement ainsi d'avoir à évoluer en adaptant le sien.
Le nouveau statut des psychologues de l'éducation nationale, garde encore des bouts de cordon de cette naissance aux forceps. Il porte encore la marque symptomatique de cet effet de fortes résistances institutionnelles d'ordre corporatiste structurel : niveau de recrutement avant l'obtention du titre de psychologue, formation profilée à la psychologie de l'éducation qui exclut la (diabolique?) pratique clinique et la prise en compte de l'aspect subjectif dynamique et conflictuel du psychisme, absence d'échelle hiérarchique propre et non pédagogique du corps, subordination du psychologue à l'IEN dans le premier degré).
Ayant retrouvé la plaquette originale du SPEN dont j'assume la paternité, je l'ai scannée et vous pourrez la trouver à la rubrique "Projets de statut" du menu " Quelques écrits syndicaux" (1) du présent site.
M.B.
Écrire commentaire