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L’Islamisme fréro-salafiste : une dangereuse idéologie totalitaire et suprémaciste à l'assaut infiltré de la cohésion de nos démocraties

 

 

L’Islamisme fréro-salafiste : une dangereuse idéologie totalitaire et suprémaciste à l'assaut infiltré de la cohésion de nos démocraties.


           L'islam est une religion qui concerne des millions de musulmans dans le monde de différentes ethnies et nationalités. Pour la plupart, ils aspirent sans doute à vivre de façon civilisée leur vie et leur foi dans la bonne entente, la paix, et la tolérance avec les autres humains qu'ils respectent même s'ils ne partagent pas les mêmes croyances.
           

 

           Il est à bien différencier de l'islamisme fréro-salafiste. Car, celui-ci, est une idéologie politique, totalitaire, haineuse et intolérante, originée, subventionnée et pilotée insidieusement de l'étranger. Cette idéologie politique prend une interprétation moyenâgeuse, fondamentaliste, conquérante et belliqueuse de la religion islamique comme support, prétexte et instrument politique panislamique de domination mondiale. Suprémaciste, elle projette d’éliminer, avec la démocratie, les libertés et la laïcité, toute autre courant de l’islam et toute autre religion, en instaurant la charia du moyen âge comme seule loi universelle. Elle porte ainsi atteinte à nos libertés et à la sécurité de notre État de droit.

 

 

            Il n'y a donc pas fondement à faire d'amalgame victimaire entre religion islamique et islamisme par confusion prétextée entre musulmans et islamistes d'une part, islamophobie et anti-islamisme d'autre part Se borner à condamner et stopper la partie émergée des terrorismes armés qui émanent tous de cette idéologie totalitaire guerrière, à laquelle ils se réfèrent, ne suffirait pas. Reste aussi à condamner, interdire et stopper en amont, la diffusion propagandiste prosélyte sur notre territoire national républicain de l' idéologie sectaire, incitative de haine, de crimes, d'exclusions, de dominations, de fractures sociétales et d'illégalités, dont se réclament les intégrismes fréro-salafistes qui ne cessent de chercher à étendre leur endoctrinement.

 

                   

    

             J’ai eu jadis à travailler les mécanismes psycho-sociologiques de la genèse et du fonctionnement du totalitarisme. Je l’ai fait du point de vue de la psychanalyse pour mieux comprendre moi-même ce qui m’interrogeait. Notamment à propos du nazisme, au niveau de la séduction déresponsabilisante sur laquelle se basait l’endoctrinement à une cause pourtant aliénante et maléfique. Une passion d’obéir dans le cadre d’un sentiment d’appartenance unitaire narcissisant m’est apparue.

 

  

         On connaît tous l’exemple surprenant du Nazi, bon père de famille doté d’une personnalité en apparence « normale » côté cour. Mais qui n’hésite pas à fusiller et brûler peut-être sans plaisir mais sans la moindre culpabilité, côté jardin inattendu, des milliers voire des millions de Juifs haïs et déshumanisés par l’effet grégaire déresponsabilisant du partage exaltant d’une idéologie qui le "commandait".

 

   

 

          Le ressort en est le renforcement des narcissismes individuels, humiliés et dévalorisés,  en défaut de repères et d’idéaux symboliques forts, par identification imaginaire à un Moi collectif Idéal hypertrophié, unifié par une cause commune.  Le moi idéal est imaginaire. Il représente chez nous tous les traces d’une toute puissance infantile en principe perdue en cours de maturation structurelle. La fonction paternelle de séparation et d’orientation symbolique du désir,  est intervenue pour remettre l’enfant à une place décentrée qui lui fournit la perspective d’autres objets et modèles d’idéaux. Symboliques ceux là, et non plus imaginaires, materno-centrés et sans limites comme du temps où l’enfant, encore mal décollé de sa mère, pouvait s’imaginer en être orgueilleusement comme le seul petit roi. Cette trace, c’est alors comme celle d’une sorte de paradis perdu.  Celui que l’identification idéologique collective donne précisément l’illusion trompeuse et quasi « magique » de pouvoir retrouver.

 

 

              Du point de vue psychanalytique, il s’agit donc toujours d’une forme de psychologie des foules. Dans la foule (l’église, l’armée ou le parti, prototypes selon Freud plus ou moins en risque structurel auto-centré de dérive fanatico-intégriste ou sectaire) prévaut un lien d’identification imaginaire idéal qui relie (religo) les Mois idéaux appauvris, blessés, et en souffrance de chacun. Ce lien d’identification est inconscient.  Il opère par la mise en "comme UN" d’un même objet de rejet diabolisé et d’un même objet d’amour élevé à la dignité de La grande cause ; celle d’un Dieu, d’un Dictateur ou d’un Guru. Ce Moi Idéal unifié et valeureux du collectif prend avec fierté la place des Moi Idéaux individuels dévalorisés.

 

           

  

              D’où le substrat religieux politiquement instrumentalisé pour ce qui concerne l’islamisme. Le mythe d’avant le traumatisme narcissique de l’appauvrissement du Moi, par sa nécessaire division d'avec un grand tout imaginaire rêvé, aurait été placé pour lui d'après les écrits propagandistes fréro-salafistes, aux temps anciens du Prophète et de l’instauration unitaire mythique d’un grand Califat, dans un retour passionnel à une interprétation stricte et littérale du Coran. Ce retour intégriste obscurantiste a une visée grandiose compensatrice et rassurante. Elle est même en surenchère orgueilleusement suprémaciste. Du coup, la "cause" propagandiste du « malheur » de la division subjective et d'une certaine in suffisance intérieure et sociale qui en résulte, ressentie comme humiliante, est attribuée à l'Autre, posé comme un objet de haine et proclamé « ennemi » à détruire. En l’occurrence l'Occident, ses libertés et ses "lumières", les "mécréants",  les juifs mais aussi les ... autres musulmans, les chrétiens "croisés"et, bien sûr et à fortiori, pour eux les impensables et intolérables, "libres penseurs"qui ne croient en aucun dieu ni diable.

         

             Ça remonterait, d’après ce qu’en disent les textes islamistes, à un amalgame de toutes les défaites de la construction imaginaire mythique d’un empire islamique universel. Depuis les croisades, en passant par la perte du Califat en Turquie et, plus récemment, l’effet humiliant de la défaite lors de la guerre des six jours et de l’édification de l’État d’Israël en Palestine.

 

            Du point de vue psychanalytique, il s'agit tout simplement d'un défaut de prise en compte et d'élaboration symbolique de la castration qu'une identification idéale collective permet de contourner de façon perverse ou paranoïaque. Dès lors, c’est toujours la méchanceté agressive de l’Autre, ressentie et supposée projectivement par ceux d'où elle provient en réalité, qui justifie des exactions de revanche et qui exonère ainsi à bon compte les esprits de toute culpabilité dans l’exercice individuel, néanmoins responsable et condamnable, de jouissances sadico-agressives et dominatrices. Celles-ci sont soutenue et légitimées par l’idéologie narcissique "folle" du collectif en dérive imaginaire idéale. Car celui-ci promeut une rédemption imaginaire qui valide socialement le maintient inchangé de ce mauvais intérieur en le justifiant et le "purifiant" pour une partie, en le projetant chez l'Autre pour l'autre partie. L'Autre, on le voit, est pour l'endoctriné fanatisé, la simple projection imaginaire de celui qu'il est lui-même au fond de lui mais qu'il hait et rejette.

 

 

              On sait que le "scandale" de la psychanalyse pour la belle âme, c’est qu’elle fait apparaître, prendre en compte et mettre au travail que, dans le psychisme, fut-il le plus "intelligent",  le Moi n'est plus "maître en son logis".  Le psychisme est divisé. Il a une autre dimension que la pensée consciente. Elle est subjective et inconsciente. Il y a une dynamique conflictuelle en nous qui brise nos velléités infantiles "entières" de toute puissance et notre aspiration consécutive orgueilleuse à être "à l'image de dieu".

 

 

                 Un Autre en nous parle, agit et nous détermine à notre insu.

 

 

             Il y a donc, chez l'Homme, de la division interne et du conflit par lequel le Moi peut se sentir dévalorisé et appauvri de n'être pas tout puissant comme il le voudrait. La volonté n'est pas seule et ne peut pas Tout.  L’idéologie, dans sa visée imaginaire totalitaire, est unifiante. Elle donne le sentiment apaisant de sortir du conflit, de la division et des souffrances qu'ils entrainent.  Elle fait, on le sait bien, marcher fièrement au pas, comme un seul Homme, sous insignes et uniformes. Religieux ou militaires.  Elle a pour paradigme de flatter l’orgueil (Moi Idéal) par le rejet haineux de l’Autre. Extérieur comme intérieur. Un Autre qui viendrait faire division, conflit et fissurer tout rêve infantile de toute puissance. C’est donc, selon notre rapport personnel à l’Autre en nous, souple ou rigide, perméable ou hermétique, qu’elle peut, par sa propagande séductrice exaltante, nous prendre dans ses effets, un peu, beaucoup, passionnément ou ... pas du tout.

 

          La dérive totalitaire suppose donc toujours le nécessaire croisement de conditions intérieures individuelles et de conditions sociales extérieures.

 

 

              
               Dans cette psychologie des foules, le risque est donc que le Moi idéal imaginaire de chacun des sujets qui composent la foule, puisse évacuer imaginairement une certaine souffrance de leur division interne mal symbolisée et valorisée en s’identifiant en un grand Tout Idéal unifié par la mise en commun d'un même objet d’amour et d'un même objet de haine ... diabolisé et déshumanisé.

 

                
  
          On voit bien dès lors en quoi c’est une illusion séduisante et fortement attractive pour tout endoctrinement d'ordre sectaire (qui cherche à faire de l'Un par coupure de l'Autre et d'avec le pluralisme et les autres comme dans toute secte). Ça promeut un possible court-circuit, sans nécessaire traversée laborieuse de la voie névrotique douloureuse et déprimante de la culpabilité, de la mauvaise conscience, de l’inhibition, de l’insuccès, de la mauvaise image de soi.

 

 

 

             Mais qu’en est-il de l’islamisme? Et de sa visée totalitaire suprémaciste ?

 

 

 

            Il est la version totalitaire de mouvements fondamentalistes politico-religieux salafisto-fascistes en concurrence pour dominer sans partage et donc de façon suprémaciste « tout » l’islam. Ils le font en imposant par prosélytisme, propagande et, au besoin pour partie, par les armes et le meurtre terroriste, l'universalisme de LEUR interprétation fondamentaliste pourtant singulière. Ils veulent fracturer pour cela les populations où des musulmans vivent à côté des non-musulmans, éliminer ou rassembler tous les courants musulmans différents et au-delà, dans la perspective idyllique de l’instauration d’un Califat mondial où la Charia règnerait en maître absolu incontesté sur tous les sujets convertis ou assujettis au même courant d'une même religion, couper les musulmans de toute possible intégration à l'école et aux valeurs diabolisées de la République et de tout l'Occident, puis, in fine soumettre le monde entier et tout autre courant de pensée philosophique ou religieux à cette seule idéologie unitaire conquérante posée comme Moi Idéal imaginaire détenant de Dieu la Seule Vérité.

 

               Moins totalitaire que ça, tu meurs, c'est le cas de le dire...

 

                Il s’agit de finir par éliminer chez nous toute insupportable laïcité républicaine porteuse de liberté, d'égalité et de fraternité, qui tolère la pluralité religieuse, l’existence des athées, l'égalité homme-femme en droits et devoirs, la liberté de conscience, celle du culte et du choix sexuel. Car c’est, pour eux, en tant qu'Autre différenciateur et divisant, ce qui vient contrarier leur rêve absolutiste totalisant. La stratégie de conquête et de rupture invoquée par les écrits idéologiques comprend certes le terrorisme, le prosélytisme suprémaciste et l'occupation de l'espace public par les signes religieux ostensibles de conquête et de ralliement, mais aussi par la "dissimulation" stratégique recommandée en territoire "mécréant" pour réussir, par entrisme associatif et politique, à enfoncer un coin vers la charia dans un État de droit et des valeurs qu'elle contredit.

 

 

              La "guérison" narcissique "rédemptrice" - en l'espèce par la promesse implicite de devenir une sorte de "surmusulman" dans une grande comme "Unauté" idéale imaginaire - devient alors à portée de main. Et c’est ce que promet la propagande active ou passive d’un prosélytisme d’endoctrinement idéologique, ne supportant aucune critique au prétexte facile trompeur d'Islamophobie. Rejeter l'islamisme, cette idéologie conquérante totalitaire qui nous menace est un droit et un devoir citoyen de défense de la démocratie. Ce n'est pas islamophobe au sens victimologique et intimidant d'un amalgame instrumentalisé avec un prétendu racisme anti islam ou anti musulmans. Celui-ci, n'aurait pas sa place en démocratie laïque.

 

                
               Cette vision suprémaciste et sa diffusion propagandiste ne constituent-elles pas, en elles-mêmes, déjà un délit au regard de notre droit Républicain égalitaire et laïque? Car il y a en elles,  contrairement à nos valeurs et à notre droit, incitation abusive inacceptable d'inégalités, de haine, d’intolérance et de meurtre, comme le montrent les études universitaires effectuées par le Prof Bernard Rougier (cf bibliographie), sur la lecture du contenu des ouvrages religieux choisis et diffusés. Ils le sont selon la prévalence propagandiste choisie d'une orientation fondamentaliste fréro-salafiste. Les mises à part vestimentaires et sociales, voulus agressivement marqueurs et étendards prosélytes de la rupture visée, en affichent ostensiblement, dans l'espace public, les effets stratégiques de conquête.

 

 

                  La France de la laïcité et des lumières, celle qui garantit la liberté de conscience dans les limites de la loi, celle de Voltaire et de Victor Hugo, la France de la Déclaration des droits de l’Homme et de nombreux prix Nobel, n'est surement pas à sous-estimer. Elle a déjà su s’émanciper jadis d’un absolutisme féodal, puis, plus récemment, se libérer d’un nazisme envahissant. Elle saura bien se libérer encore de cette nouvelle menace totalitaire islamiste. 

 

 

              Elle a toujours su se retrouver démocratiquement unie pour défendre résolument, avec patriotisme, les hautes valeurs identitaires de sa devise républicaine nationale. Des valeurs historiques, nobles et généreuses, dont l'intégration, dans des conditions éducatives émancipatrices et économico-sociales encore plus justes et égalitaires, devraient pouvoir suffire, par la grandeur attractive de leur qualité humaine et l'espoir des idéaux qu'elle fournit, à offrir à chacun, musulmans pas moins mais pas plus que les autres, la nécessaire fierté citoyenne et humaine de se sentir fraternellement et socialement pris en compte, reconnu, valorisé et "grandi".

 

 

                  Elle saura donc encore, on peut lui faire confiance, trouver les moyens psychologiques, juridiques, politiques, économiques et citoyens de rendre inopérante l’avancée insidieuse de cette nouvelle menace d'endoctrinement obscurantiste et rétrograde. Sans pour autant tomber, par effet miroir, dans le risque réactionnel sécuritaire irréfléchi, peut-être au fond provoqué, d'un contre-pied totalitaire d’ordre populiste ultra nationaliste qui serait lui aussi régressif.

 

               

 

               

 

                                                                                                                                                  Michel Berlin

 

 

Éléments de bibliographie :

 

 

Fethi Benslama : Un furieux désir de sacrifice : le surmusulman –Seuil mai 2016

 

Michel Berlin – L’illusion totalitaire : une passion d’obéir article publié dans le n° 3 de Tabula, revue de l’association de la cause Freudienne- voie domitienne et sur le présent site : (https://michelberlin13.jimdofree.com/ecrits-de-psychanalyse/l-illusion-totalitaire/)

 

Contardo Calligaris– La séduction totalitaire, in Cliniques Méditerranéennes n° 31/32, 2ème semestre 1991

 

Sigmund Freud -1921 – Psychologie collective et analyse du Moi in Essais de psychanalyse - Payot

 

Roland Gori - Un monde sans esprit : La fabrique du terrorisme -    Les liens qui libèrent– 2017

("Faute d'un nouveau "pacte d'humanité", porté par des idéaux politiques humanistes et démocratiques, le nouveau "carburant révolutionnaire" du terrorisme djihadiste risque d'absorber, sous le couvert du "religieux", les désespoirs, les humiliations, les colères, les révoltes d'un monde disloqué et fragmenté. Il constitue le recyclage le plus fou des colères révolutionnaires sans possibilité véritable de révolutions. Il nous faut comprendre, au-delà des sentiments d'horreur, de sidération et de colère que nous éprouvons à leur endroit, de quel vide politique et culturel émergent ces théofascismes, et en quoi ils obturent les espérances traditionnelles mises dans les révolutions.")

 

Gilles Kepel : La fracture –Gallimard – France Culture – 2016

 

Jacques Lacan : Le séminaire : Les formations de l’inconscient séance de mai et juin 1958 - Seuil

 

Bernard Rougier (Sous la direction de) : Les territoires conquis de l’islamisme – Presses universitaires de      France (PUF) 2020

 

Extrait d’un arrêt du 13 juillet 2001 de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) déboutant un parti politique Turc (sic ?) voulant instaurer un communautarisme religieux avec des particularités juridiques prenant en compte la charia. Cet arrêt ne fait-il pas jurisprudence, et donc loi, dans toute la Communauté Européenne? 

 

(« « 72.  A l’instar de la Cour constitutionnelle, la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictés par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l’évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l’instauration de la charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu’ils résultent de la Convention, comprise comme un tout. Il est difficile à la fois de se déclarer respectueux de la démocratie et des droits de l’homme et de soutenir un régime fondé sur la charia, qui se démarque nettement des valeurs de la Convention, notamment eu égard à ses règles de droit pénal et de procédure pénale, à la place qu’il réserve aux femmes dans l’ordre juridique et à son intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément aux normes religieuses. (…) Selon la Cour, un parti politique dont l’action semble viser l’instauration de la charia dans un État partie à la Convention peut difficilement passer pour une association conforme à l’idéal démocratique sous-jacent à l’ensemble de la Convention. »

 

124.  La Cour ne saurait perdre de vue que des mouvements politiques basés sur un fondamentalisme religieux ont pu par le passé s’emparer du pouvoir politique dans certains États, et ont eu la possibilité d’établir le modèle de société qu’ils envisageaient. Elle considère que chaque État contractant peut, en conformité avec les dispositions de la Convention, prendre position contre de tels mouvements politiques en fonction de son expérience historique. »

 

 

Anne Laure Zwilling in « Les territoires conquis de l’Islamisme »

 

 

          « C’est par la diffusion d’une normativité que se repère l’imprégnation salafistes dans les publications.  (…….)  L’étude du contenu des ouvrages musulmans en français révèle une convergence de dynamiques qui contribuent à l’établissement de la domination, ou de l’exclusivité d’un islam traditionaliste rigide. Cela fait apparaître deux lignes de pensée problématiques.

 

 

             La première est une reprise de théories anciennes de l’islam, par exemple la non-liberté de religion, l’inégalité entre hommes et femmes, l’intolérance envers les mécréants. Il est irrecevable dans le contexte français d’exiger la mise à mort de certains personnes (adultères ou homosexuels), de justifier l’esclavage, d’interdire de quitter l’islam sous peine de mort, d’appeler à la disparition des non-musulmans et des juifs en particuliers. Tout cela entre en conflit direct avec les principes de respect de la vie et de la liberté d’opinion qui fondent le droit français : on trouve cependant des ouvrages qui prônent de tels principes.

 

               La deuxième ligne de pensée problématique est celle de l’opposition islam/Occident. Cette théorie de la rupture, tirée d’une reprise simpliste de l’opus de Samuel Huntington ( Le Choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997), est mise au service d’une croisade idéologique, comme on le constate notamment dans la présentation que font les Editions Nawa de leur projet éditorial. Les ouvrages publiés en français donnent à voir de façon croissante un islam absolutiste et normatif, crispé autour de la confusion du spirituel et du temporel que décrit le sociologue Reda Benkirane (Islam, à la reconquête du sens, Paris, Le Pommier, 2017). (……..) Cette imposition insidieuse d’une forme particulière d’islam prive les lecteurs d’interprétations autres, pluralistes et non figées, de leur religion. »

 

 

 

- Dans un article de Gérard Delfau publiées le 21/09/2020 dans l'hebdomadaire Marianne et intitulé : Séparatisme :"Sur le trerrain des rapports du pouvoir politique avec les religions, Macron va de fausses routes en impasses".

A propos des moyens de surveillance et de police pour veiller à ce que la religion ne vise pas illégalement à détourner le citoyen de ses droits et devoirs : les règles de fonctionnement qu'impose la loi, sont exposées dans les débats préalables tout au long de six parties appelées "Titres" .

L’une de ces parties, dénommée "Police des cultes" (Titre V, articles 25-36), fournit un cadre toujours opératoire aux rapports entre Pouvoirs publics et religions.

Ainsi l’article 34 stipule : 

"Tout ministre d’un culte qui, dans les lieux où s’exerce ce culte, aura publiquement par des discours prononcés, des lectures faites, des écrits distribués ou des affichettes apposées, outragé ou diffamé un citoyen chargé d’un service public, sera puni d’une amende de 500 à 3000 Fr. et d’un emprisonnement de un mois ou un an, ou de l’une de ces deux peines seulement." 

Ailleurs, article 25, il est précisé que, si les réunions de célébration des cultes peuvent se tenir librement, "elles restent placées sous la surveillance des autorités dans l’intérêt de l’ordre public".

 

 

 

 


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