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Le Coronavirus et nous : des cons finis démasqués?

 

Le Coronavirus et nous : des cons finis démasqués ?

 

 

Cette crise du Coronavirus, elle aussi mondialisée,  aura servi de révélateur. Mais fera-t-elle enseignement? On est en droit de l’espérer.

 

Révélateur des travers d’une économie marchande débridée vendue à coups idéologiques d'éléments de langage soigneusement étudiés et choisis par de doctes "experts" servant la soupe pour préparer nos cerveaux crédules à se convertir et se fidéliser à la nouvelle religion capitaliste de "la loi du marché" qui fait fureur.

 

Pour elle, on nous a dit qu’il fallait laisser faire les "marchés" (qui ne pourraient que faire le bien de presque tous en accroissant les dividendes de quelques uns) et renoncer à bien de nos règles, droits sociaux, autonomies industrielles et services publics? Car ils seraient devenus soudainement ringards et surtout trop coûteux et contre-productifs. Seule une logique commerciale d’entreprise d’intérêt privé favorisant le retour préhistorique à la "consommation" de services de moindre qualité et au libre "chacun pour soi" devait désormais compter. Car seuls le libre profit et la cupidité débridés seraient des valeurs susceptibles de mobiliser les humains …en dynamisant leurs affaires. Exit l’État régulateur tiers garant de l’intérêt public mais empêcheur de faire de trop bonnes affaires en rond sur le dos des idiots utiles de consommateurs con-vertis.  Il fallait lui substituer la jeune et moderne dynamique ultra libérale des intérêts privés. Privatiser tout ce qui rapporte gros et collectiviser le reste, en veillant bien sûr, bonne comptabilité du tiroir-caisse oblige, à ce que ça coûte de moins en moins....  On nous dit que même le MEDEF y serait favorable. Tu m'étonnes...

 

Exit dès lors toute valeur qui ne serait pas "commerciale". Donc aussi, à ce titre et par défaut de "dividendes" à court terme privatisables , la Recherche, la Santé, l’Éducation publiques et l'environnement qui « grèvent trop nos impôts » et plombent nos coûts de production récitaient inlassablement les fidèles convertis. Tout privatiser, marchandiser et délocaliser il fallait.

 

Et nous voilà, comme des cons finis, confinés dans la politique aveugle d'une idéologie des dividendes à deux chiffres mise "à la barre"  sous la coupe d'une nouvelle gouvernance managériale des écoles de commerce qui pille toujours plus la planète en s'asseyant sur l'humain, avant que d’être confinés tout court devant le coronavirus, si tant est qu’on reste encore en vie.

 

Du coup, d’autres envies semblent se faire jour. Celle d’un retour à un meilleur ordre.

 

Que touche-t-on du doigt ?

 

D’abord qu’avec le confinement de la Chine nous avons perdu notre industrie et sommes démunis et dépendants du fait même de cette servitude volontaire vendue et adoptée. Celle qui nous a conduits à accepter la logique socialement régressive du marché du service et du produit le moins coûtant.

 

Nous apprenons notamment que, à côté d’une foule d’autres choses, la plupart des « principes actifs » de nos médicaments viennent de Chine et que, même au pays de Pasteur, on pourrait donc venir à en manquer. Comme nous manquons de gel hydroalcoolique et de .... respirateurs.

 

Mais, cerise sur le gâteau, alors que la pandémie fait rage, nous n’avons pas de masques. Ni de réactifs pour faire des tests et dépister les personnes infectées avant qu'il ne soit trop tard.

 

Et les causes de cette absence démasquent le marcher sur la tête de l’idéologie commerciale censée nous servir de direction et de valeurs.

 

Comment ?

 

Une tribune du Monde (1) publiée le 24 mars 2020 nous révèle que cette pénurie découle aussi, dans le cadre d’une logique marchande importée des USA et visant égoïstement à la prétendue vertu d’un toujours moins d’État, d’un classique transfert de responsabilité du public vers le privé.

 

Au milieu des années 2010, une décision, certes peut-être « excellente » sur le plan comptable des finances publiques, fut prise d’enlever à un organisme spécialisé (l’Eprus) la gestion centralisée des masques pour l’externaliser à des milliers d’acteurs privés, tout en délégant naïvement la protection nationale des personnes à leurs employeurs.
Ainsi "libéré" le "marché" (noir?) du masque et de bien d'autres choses produit ce que nous constatons. Et ce n'est pas fini!

 

C.Q.F.D. comme aurait dit feu mon ancien professeur de mathématiques.

 

                                                                                                                       Michel Berlin

 

 

 

(1) (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/24/penurie-de-masques-la-faute-logistique-de-l-etat-francais_6034188_3232.html) 

 

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