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C'est la pensée libre et nos valeurs républicaines que les salafo-islamistes voudraient décapiter

Manifestation place de la République le 18/10/2020 en hommage à Samuel Paty, professeur de la République sauvagement décapité au nom de la guérilla islamiste, le vendredi 16 octobre 2020, en pleine rue, au sortir de son collège, à 16h57, à Conflans-Sainte-Honorine, en France, pour avoir montré des caricatures religieuses humoristiques dans le cadre d’un enseignement sur la liberté d’expression.

 

C'est la pensée libre et nos valeurs républicaines que les salafo-islamistes voudraient décapiter

 

 

 

 

   En France, nous ne sommes plus au moyen-âge depuis très longtemps. Encore faudrait-il s’en rendre compte et accepter sans haine ni jalousie cette réalité. Les guerres de religion qui nous ont déchirés sont ringardes et révolues.  Selon notre devise « liberté, égalité, fraternité » nous sommes en République laïque et démocratique. Le peuple libre est devenu souverain. C’est lui qui fait encore la loi. Et qui incarne l'intérêt public.  Et cette loi sépare les églises de l’État. Elle garantit à tous les citoyens, hommes et femmes, hétéro ou homosexuels, croyants ou non, riche ou pauvre une même dignité et une égalité en droit. Elle garantit aussi la liberté de conscience et d’expression dans les limites qu’elle fixe au regard de l’ordre public, dans le respect de l'universalisme républicain.

 

 

 

    Dans ce cadre de droit et de conception philosophique, la notion de blasphème n’existe pas. Il n'y a pas de "sacré" d'ordre divin en droit. Critiquer la religion, en débattre, en rire par humour, est fondé en droit, donc permis.  C’est mener une libre réflexion critique en prenant du recul par la pensée sans qu’il y ait offense fondée aux personnes qui croient. 

 

  

 

           De plus, en France, nul ne saurait se prévaloir de "lois" ou préceptes religieux pour se particulariser en s'exonérant des lois de la République ou les contrer.

 

 

             Que ça plaise ou non !   

            

 

          Revendiquer de façon intolérante le privilège totalitaire que tous se soumettent et que tout se profile au « sacré », au tabou, aux croyances, inhibitions ou rejets de certains, néanmoins libres de croire en leur for intérieur ce qu’ils veulent mais pas libres de l’imposer radicalement aux autres en territoire laïque, est infondé en droit d’une part, totalitaire et incongru voire « barbare » et régressif au niveau civilisationnel d’autre part.

 

 

             L’illustration d’un enseignement sur la liberté d’expression par des caricatures religieuses ne devrait même pas avoir à ménager préventivement, en école laïque, comme l’avait pourtant fait ce professeur assassiné, l’éventuelle excessive susceptibilité, sans doute symptomatique (1) mais très probablement politiquement instrumentalisée, de tel ou tel enfant ou parent dont l'identité fragile serait restée mal décollée de sa croyance.

 

 

             Il y a là, de la part des élèves et parents, effet militant d’un  radicalisme islamiste contra-républicain et illégal à combattre clairement. Et il y a de la part du professeur ou de l'école trop prévenants et intimidés et peut-être pas assez nationalement soutenu, signe insu de l’intériorisation d'un début de fracture conquérante de nos fondements républicains. C'est cette fracture que les islamistes veulent, par leur guérilla terroriste insistante, stratégiquement réussir à opérer sur notre territoire national.

 

 

            Va-t-on dès lors continuer longtemps de s'interdire d'interdire et stopper ce totalitarisme belliqueux de dévoiement religieux suprématiste et contra républicain, ses appels à la haine, au meurtre et au rejet de l’autre, ses manifestations propagandistes ? Va-t-on faire le dos rond et s'interdire de dire tout haut, de penser et d'agir librement nos valeurs de liberté, nos idéaux d'égalité et notre droit laïque, pour nous profiler lâchement à la toise de leurs menaçantes et illégales folies terrorisantes virales ? Va-t-on continuer de le faire par clientélisme, complaisance, "repentance" inhibitrice, réticence à limiter une liberté pourtant liberticide et meurtrière ou par peur coupable et intimidée de heurter et provoquer leur haine pathologique structurelle de l’autre, de toute façon déjà là ? N'est-il pas temps de retrouver, avec notre libre parole et notre ferme défense, la force tranquille de toutes nos propres marques en assumant de combattre sans intimidation leurs attaques, sur le terrain du droit et de la pensée.  N'est-il pas temps de réveiller et faire jouer symboliquement la force exaltante attractive des valeurs de "lumières" qui font notre différence et notre lien identitaire national de Français. Elles devraient suffire à pouvoir faire barrage mental à la contre-culture totalitaire « séparatiste » qu'ils infiltrent pour tenter de nous soumettre à leur rêve mégalo d'un Grand Califat mondial ?

 

 

 

 

            Car si ces parents ou leurs ancêtres ont choisi de vivre en France, il est à considérer que ce ne peut être que pour en partager respectueusement les valeurs, les droits et les obligationsIls ne peuvent s’en exonérer ni se référer à leurs contraires. Sauf à se condamner à l'illégalité. S’ils scolarisent leurs enfants en école laïque, c’est pour qu'ils s’y développent au mieux dans l'égalité, l'esprit critique, le libre arbitre et les savoirs universels que cette école, celle de la République laïque, est chargée de leur transmettre.  Et c’est d’intérêt public supérieur, primant tout intérêt privé, confessionnel ou non.

 

 

 

        Des parents militants religieux sont venus manifester, stigmatiser, diffamer, orchestrer et propager, sur les réseaux sociaux leur mécontentement haineux vindicatif contre l’enseignement par un professeur de la liberté d’expression illustrée par des caricatures du prophète. Il s'agit du professeur d'histoire Samuel Paty sauvagement décapité après avoir été voué au déclenchement activiste complice d’une vindicte de "fidèles".  Mais ni les uns ni les autres ne sont fondés à exiger, par violences, tentatives d'intimidation, incitation à la haine ou propagandes activistes diffamatoires contraires aux droits républicains, le profilage de notre société et de son enseignement public aux diktats et tabous de leur idéologie totalitaire moyenâgeuse.

 

 

 

       Ces actions de guérilla propagandiste sont condamnables parce qu’illégales. Tout comme l'idéologie intégriste qui les porte dont elles se soutiennent et se proclament. Les groupuscules qui les portent et les propagent  chez nous devraient donc être interdits, poursuivis et sanctionnés plus systématiquement à titre de message clair de recadrage républicain. Ceux de l'étranger, complices ou commanditaires des crimes terroristes perpétrés, mis en cause et poursuivis devant les juridictions internationales.  Il nous appartient collectivement en effet de mieux exercer ouvertement et sans culpabilité notre droit élémentaire à défendre nos idéaux républicains. Quitte à préciser en conséquence contra-guerrière le message et les termes du droit qui les porte.

 

     Se victimiser, dans ce contexte d’un totalitarisme qui fonctionne dans la prévalence de relations imaginaires en miroir, est de la manœuvre manipulatoire. C'est la haine de l'autre qui sert de lien unifiant et narcissisant aux totalitarismes. Cette haine éliminatoire barbare que les islamistes projettent sur l'autre, leur revient, par effet boomerang, sous forme inversée victimaire, comme dans une relation en miroir. Mais seuls les islamistes radicaux sont et devraient se sentir concernésPas les autres musulmans. Sauf s'ils s'y identifient, en partagent les valeurs d’intolérance et les desseins suprématistes ou se rendent passivement complices de s'y laisser stratégiquement amalgamer, sans pouvoir ou vouloir assumer ouvertement de ne pas s'y laisser piéger et de s'en différencier.  Car se victimiser et instrumentaliser cette victimisation : c'est de la stratégie manipulatoire islamiste. C'est pour endoctriner par propagande et pour intimider. C'est pour tenter de faire croire que les minorités islamistes représentent tous les musulmans et que ces derniers, à mobiliser et rassembler, sont tous attaqués par racisme de l'Occident. Tout cela par stratégie d'imposer le règne de la pensée unique partout où il y a de l’autre à éliminer. C'est à dire de la liberté, de l'égalité, de l'émancipation par l'art, la pensée libre et la science et donc de la différence.   

 

          Toute différence en effet, structurellement en elle-même, porte atteinte symbolique au sectarisme totalitaire. Elle est en soi pour lui une menace. Car elle écorne la jouissance de la complétude du Moi communautaire enflé en rouvrant la blessure d’insuffisance qu'elle pansait. Il s'en fait dès lors consécutivement, et à grand bruit propagandiste, une victime imaginaire. Tout le reste invoqué n'est que prétexte trompeur.

 

 

Comme un enfant roi, pourtant victime douloureuse de la "loi" de la structure symbolique qui l'identifie comme fils et non pas comme il se l'imaginait à tort mari de sa mère, se sentirait mis en danger insupportable par tout autre ... possible rival imaginaire, père compris ou amant compris, pour le seul trône familial qui ne saurait se partager... Dans une dictature, en effet, on ne peut dire et penser que ce que le dictateur, représentant le Moi Idéal idéologique grandiose collectif faisant lien communautaire, ... dicte de ce qu'il décide que l'on doit dire et penser. Regarder tel ou tel état totalitaire et dictatorial aux frontières de l'Europe, dicter aux journalistes, y compris étrangers, ce qu'ils doivent écrire et les seules questions qu'ils doivent poser.... Faut-il toujours se coucher devant le danger et l'intimidation outrancière de ces diktats mégalos ? Peut-on composer et ménager la fragilité de leur grande illusion ?

 

   Parce que les croyants radicaux fanatisés d'une l'illusion totalitaire tentent perversement, pour se déculpabiliser et enfler leur ego de groupe, de renverser leurs mauvais penchants haineux et violents en les projetant sur l'autre que nous sommes, méprisé et accusé à leur place, notamment d’islamophobie, il nous appartient de renverser le piège de ces renversements pour assumer d’oser remettre les responsabilités à l’endroit. Ce sont bien eux qui nous attaquent, nous combattent et nous assassinent parce qu’ils sont des meurtriers haineux hyper-égocentriques, rejetant structurellement leur angoisse de tout ce qui est « autre » et différent d’eux-mêmes. Et non pas parce que « les autres » que nous sommes seraient « méchants », méprisants, "racistes", meurtriers ou intolérants à leur égard et qu’ils en seraient, dès lors victimisés, légitimés à se venger. 

 

 C’est ce raisonnement tordu qu’il nous faut remettre à l’endroit en ne cédant plus aux sirènes culpabilisantes de leur stratégie victimologique. Ils ne sont victimes que de l'effet boomerang de leur idéologie barbare totalitaire.

 

   Ce n’est donc pas de notre prétendue islamophobie qu’ils sont victimes. Ce n’est, au fond, que du risque de leur confrontation douloureuse à l'Autre. Celle, pour eux imaginairement insupportable, de risquer au contact de notre différence, de devoir rencontrer comme tout un chacun, avec leur douloureuse division interne, de l'Autre dynamique mais fragilisant et non assumé en eux.

 

     

    

           L'école de la République est émancipatrice. A ce titre elle peut et doit tenir discours réflexif et critique sur toutes les religions. Sur tout effet de groupe aussi, nationaliste, partisan et sectaire compris.  Mais parce qu'elle est laïque, républicaine et confessionnellement neutre elle ne doit pas tenir discours religieux, s’en soutenir, s’y référer ou le propager ! Comprendre cette subtilité supposerait le recul tolérant universaliste d'une certaine ouverture d'esprit que par stratégie des uns et endoctrinement passionnel hypnotique des autres ils n'ont pas.

 

  

               Cette revendication haineuse de fracture sociétale, y compris par le sens implicite donné et reçu par la libre exhibition prosélyte d’«emblèmes» vestimentaires affichés, est et se veut néanmoins d'effet propagandiste et militant hostile contra-républicain. Pourrait-elle, comme certains l'avancent, être considérée par notre droit, dans son sens de menace sectaire à l'ordre public, dès lors à mieux encadrer ? Car cette exhibition religieuse prosélyte se révèle, consciemment ou non, de fait politisée et d’effet hostile contra culturel, en un fond rassembleur d'endoctrinement intégriste islamiste à visée séparatiste conquérante.

 

            Car tout prosélytisme d’endoctrinement islamiste se fait le support incitateur politique complice, et donc coupable, de sauvageries inacceptables commises au nom radicalisé d’un "divin" et d’un "sacré" « bricolés » à cet effet. Toute neutralité aveugle ou compassionnelle à son égard au nom d'une liberté de conscience naïve s’en fait le complice insu passif.

 

 

    

             En décapitant sauvagement un enseignant qui les représente et les transmet, ce sont évidemment les valeurs de liberté, d’égalité et de laïcité de l’esprit des Lumières de notre République que l’on veut décapiter et donc notre République que l'on cherche à détruire. Et ce sont tous les bons musulmans pacifistes que l'on trahit et offense.

 

  

         C’est grave et profondément inadmissible.

 

 

      Au-delà des nécessaires dénonciations et manifestations symboliques de protestation, il est de notre devoir citoyen d'agir collectivement sur ce réel guerrier pour tenter de mieux le stopper.

 

  

       Il s’agit d’en infléchir l'escalade et de stopper dans l’œuf, déjà bien trop mûr, la contagion « virale » de cette nouvelle folie totalitaire obscurantiste ennemie pilotée de l'extérieur. Nous devons le faire parce qu'elle s'infiltre, nous gangrène et nous mène une guérilla meurtrière incessante.

 

  

   Au-delà du nécessaire de la lutte et de la fermeté par le droit, le renseignement et la défense nationale, la solution est civilisationnelle et millénaire. 

 

 

        Il nous appartient donc aussi, par ailleurs et en amont, comme arme mentale rendant obsolète et ringarde la séduction "folle" de leur passion régressive obscurantiste, de retrouver, développer et pouvoir redonner vie à des idéaux sociétaux, politiques et philosophiques, autre que la quête d’un objet de consommation, qui nous portent, constituent les fondements constitutionnels de notre identité nationale et européenne et sur lesquels pourrait mieux s'appuyer, se développer et s’exalter la jeunesse. Des idéaux qui nous rassembleraient et nous élèveraient collectivement et individuellement encore mieux. Il s'agit d'opposer une pensée humaniste et des Lumières renouvelée à la séduction régressive de l’obscurantisme. Il s’agit peut-être aussi de revaloriser le travail de pensée au regard de celui de l’argent (3). L’enrichissement humain au regard de l’enrichissement tout court. L'être au-delà du paraître.  Il nous appartient donc de restaurer la valeur humaine et d’offrir des idéaux sociétaux rassembleurs et civilisés contre l'idéologie clivante et barbare. Une voie symbolique à la vie et au désir offrant des perspectives plutôt qu'un repli jouissif immature dans le giron communautarisé d'un imaginaire infantile en recherche de toute puissance ou d'élévation.

 

 

 

    Il s’agit donc, sans pour autant promouvoir une culture sectaire menant à des risques d'affrontements nationalistes, que notre société puisse de nouveau offrir ou redonner des repères, de l’espoir, une fierté d'Homme et le sentiment d'une identité nationale aux jeunes en carence éducative ou en manque d'idéaux et d’espoirs et en dérive tribale contra culturelle dans les « territoires perdus de la République ».

 

 

 Des idéaux "e-ducatifs", sociétaux, philosophiques et culturels rassembleurs, qui conduisent à mieux s'épanouir et s'élever. Des idéaux et valeurs historiques consensuels faisant lien social et identitaire que la nation entière incarne, porte et soutient et que l’école transmet... Une école de la République de nouveau susceptible d'opérer, dans sa fonction métaphorique paternelle promotionnante, comme école qui « décolle » (4), parce qu’elle a charge symbolique de transmettre pour grandir, s’épanouir, intégrer et s’approprier la civilisation dont on hérite.  Et non pas une école organisée, présentée, ressentie comme un supermarché maternant nourricier, qui fournit à la carte, sous management intendant d’entreprise commerciale, comme du savoir "low cost" inutile à biberonner émanent d’enseignants prolétarisés déconsidérés eux-mêmes payés et donc considérés par la République de façon « low-cost », avec des traitements minables "smicardisés" qui situent la France aux derniers rangs des pays de la communauté européenne. Autant de pertes de valeurs attractives qui découragent de plus en plus nos jeunes à se porter candidats aux concours de recrutement des profs.

Michel Berlin

 

17 octobre 2020

 

 

 

(1)   Quand ça découle de la peur et du rejet de l’autre et du différent et quand ça engendre le repli sur soi communautariste avec sentiment imaginaire projectif de stigmatisation, d’humiliation ou de persécution. 

 

(2)  L’illusion totalitaire une passion d’obéir – Michel Berlin –  https://michelberlin13.jimdofree.com/ecrits-de-psychanalyse/l-illusion-totalitaire/

 

(3)  Le psychologue clinicien, le psychothérapeute, le psychanalyste ont une pratique d'écoute qui vise et suscite un travail de pensée. L’enseignant et l’éducateur aussi. L’actionnaire, le trader, eux, font travailler l’argent. Que valorise le plus notre société ?

 

(4) Michel Berlin – site de Michel Berlin – Blog : Crise identitaire et école : https://michelberlin13.jimdofree.com/2020/09/21/crise-identitaire-et-école/

 

 

 

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