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Meurtre sur prescription de la profession de psychologue : le coup bas d'un détournement médical dommageable.

OPA médicale inféodante sur la profession de psychologue.

https://psychologues.org/wp-content/uploads/2021/10/la-psychothérapie-ne-se-prescrit-pas.pdf
https://psychologues.org/wp-content/uploads/2021/10/la-psychothérapie-ne-se-prescrit-pas.pdf

 

 

  Depuis plusieurs mois voire années les organisations représentatives de la profession de psychologue le constatent vainement dans leurs communiqués.

 

Un dialogue de sourd s'est instauré (1) entre une administration suffisante, corsetée dans des certitudes de l’idéologie néolibérale mondialiste dérégulée d’un « management » d’entreprise pourtant de fait improductif, mais néanmoins en extension inappropriée à tous les secteurs d'une part, un pouvoir politique démagogue, sans projet attractif d’envergure, mais au fond toujours perçu hautain et méprisant malgré le dangereux feu  désabusé qui couve d'une montée en flèche protestataire du parti bientôt majoritaire de l'abstention sous lequel j'ai décidé de me ranger désormais jusqu'à nouvel ordre - d'autre part, et une profession de psychologue injustement toujours mal reconnue, précarisée, détournée, paupérisée et maltraitée enfin.

 

Ce qui concerne les psychologues, pourtant plus que jamais utiles et attendus vue l'importance croissante de souffrances psychiques, pas forcément médicalement psychiatrisées ni "psychiatrisables" en « maladies mentales », accentuées par les effets de la pandémie, se discutait dans l’entre-soi du pouvoir et se décidait curieusement par d’autres - administratifs ou médicaux - que les psychologues eux-mêmes, non consultés. D'autres, qui voudraient (pour qui et pourquoi ?) faire prévaloir, parfois à titre d'instrumentalisation dont les patients seraient les objets, une autre idée de la psychologie, de sa place, de ses conditions et modalités d’exercice que celle des psychologues eux-mêmes, ainsi déniés dans leur haute formation psychologique et leur valeur autonome d’"experts" en "leur" matière. Curieux, tordu et suffisant, non ? Pour quel effet ?

 

Ces autres-là, depuis leur position dominante, étaient donc encore à la manœuvre en arrière-plan, sans les intéressés directs ainsi commodément écartés. Sans doute par suffisance d’un travers enarchiste administratif bardé imaginairement de fausses certitudes inculquées pour les uns et par habitude d’emprise corporatiste médicale toute puissante pour les autres, il s’agissait bien au final de ne toujours pas laisser leur place et toute leur logique professionnelle "autre" aux psychologues et surtout, à travers eux et par symptôme-même, à ce qu’ils représentent et mobilisent d'intériorité subjective pourtant vivifiante, mais « trouée », sensible et dérangeante, à refouler et à mettre « scientifiquement » .. de côté. Pourtant, qu’on le veuille et le reconnaisse ou non, le psychologue prend place et fonction, au fond plus ou moins « insu » de l’esprit de chacun de support d’un « manque » (l’objet perdu cause du désir à mettre au travail évolutif et résolutif de symbolisation), d’un « pas tout » (phallique) opératif et dynamogène qui écorne quelque peu l’illusion ou le rêve d’un narcissisme toujours merveilleux et triomphant. Et c’est, précisément, « CE » que les énormes progrès en cours de la médecine scientifique a conduit à mettre de côté comme d’importance technique secondaire, voire à rejeter et exclure, c’est-à-dire le sujet désirant, sa parole et sa demande, dimension humaine psychologique dont s’occupe exclusivement le psychologue. Peut-être, peut-on alors être fondé à voir dans le mépris médical asservissant et dévalorisé de celui-ci, un mépris surplombant qui prétend pouvoir "prescrire le désir" comme on prescrirait ... un laxatif ou de la rééducation, la simple conséquence et le prolongement logique de l’exclusion de celui-là ?   



  Il s'agissait encore de détourner les psychologues (et leur psychologie, celle des facultés de sciences humaines) de leur place indépendante et de leur pas singulier. Et c'est pour mieux maîtriser, contrôler et vassaliser la responsabilité autonome de l’usage professionnel de leurs pourtant légitimes compétences en psychologie et en psychothérapies psychologiques. Celles qui sont attestées par la loi de 2004 et qui sont à à rétablir vers un troisième cycle doctoral professionnalisé dans le cadre de la réforme LMD, comme ils le demandent depuis longtemps.

 

 

Car, faut-il ici le préciser ou le rappeler, si la loi du 25 juillet 85 ne prend en compte que la formation universitaire à bac plus 5 du psychologue pour l'autoriser à exercer sous ce titre professionnel, les échelles de rémunération de celui-ci pour pratiquer le suivi psychologique ou la psychothérapie méconnaissent la nécessité d'une formation supplémentaire de l'ordre de 3 ans en psychothérapie dont ne s'occupe pas la loi. Le psychologue-psychothérapeute, comme le reconnaissent désormais bien des autres pays a donc, en France aussi, une formation de l'ordre de bac + 8. Ce qui ne saurait évidemment en faire un simple technicien paramédical subordonné au médecin "prescripteur", qui plus est non psychologue lui-même.

 

Et voilà qu’à l’occasion des assises de la psychiatrie le 28 septembre dernier (2) – psychiatrie dont, faut-il encore le rappeler, la psychologie et les psychothérapies psychologiques malgré les réels effets de soins méritant d'être totalement remboursés par la sécurité sociale comme ceux de la médecinene sont ni une branche ni à fortiori une sous-branche paramédicalisée et paramédicalisable sous « ordonnance » – le Président Macron, en campagne, de brandir sans sourciller un effet d’affiche dont il s’est souvent révélé très friand.

 

La totale pour révéler ce qui n’a pas pu être entendu !

 

Les consultations psychologiques seraient désormais remboursées par la sécurité sociale, mais sous "prescription" médicale et ... partiellement, pour un nombre de séances limité (décidé unilatéralement par qui ? selon quel critère psychologique d'inflexion intéressée des pratiques et des orientations théoriques ?)  Elles le seraient de plus à hauteur misérable de la moitié du tarif moyen habituellement pratiqué. (Là encore décidé et évalué par qui ? Et pourquoi ?) Et seulement pour des psychologues, "choisis" par l'administration de l'assurance maladie, qui auraient accepté de baisser la tête pour rentrer, ainsi « conventionnés » dans ce moule professionnellement "meurtrier" d'une activité sous "prescription" médicale d'un médecin généraliste. Meurtrier parce que divisant et asservissant toute une profession.

 

Belle manœuvre de financier triomphant, jouant l'effet "gagnant" du mépris et du moindre coût obtenu. On sent bien, dans ses dire, que le président prend plaisir à se jouer, par le coup bas de la carotte de l'argent, de la division opérée dans l'unité et l’autonomie encore mal assurée de toute une profession réglementée.    Pour quel message à faire passer et quelle fausse vérité à établir, d'ailleurs reprise aussitôt en chœur par toute la presse ? Celui, manifestement du coup, clairement visé par la manœuvre, de les inscrire socialement et mentalement  comme praticiens au rabais dans le cadre paramédicalisé nécessaire, d'une "prescription" devenue par la suite par euphémisme "adressage" du généraliste, mais à valeur symbolique inchangée de prescription médicale (1 bis) subordonnante « autorisant » en quelque sorte de façon surplombante l’intervention à effet thérapeutique du psychologue. Un psychologue du coup infantilisé et vassalisé.

 

Le mal diffusé est fait par l'annonce même du président. Pas de dépassement d'honoraires possible (Pourquoi seulement pour les psychologues ?) qui aurait permis aux patients de bénéficier librement, eux aussi grâce au complément de leur mutuelle, des psychologues de leur choix parmi les mieux formés et les plus expérimentés, dès lors non systématiquement rejetés de la mesure. 

 

S'agirait-il ainsi de faire enfin rentrer les psychologues dans le rang aseptisé d'une pensée et activité médicale DSMiste qui en est venue à s’occuper, certes scientifiquement, plus de maladie et de symptômes, comme le dit Jean-Pierre LEBRUN (2 bis), que du malade et de l’écoute du sujet souffrant (Le DSM est un instrument orienté à l'américaine de diagnostic objectivant psychiatrique et non pas psychologique, listant catégorisant et classant des symptômes), de surcroit obsessionnellement protocolisée.

 

Seulement quelques séances de "mise en bouche en quelque sorte" et surtout beaucoup de juteuse poudre aux yeux politicienne. Après : circulez ! Votre jambe est toujours cassée ? Débrouillez-vous, c'est mieux que rien ! Vous n'avez droit qu'à trois jours de plâtre remboursés ! Pas de dépassement autorisé ! C'est la loi, la "notre", pensée pour votre bien par ceux qui (se) croient savoir, mieux que vous ....ou qui ont d'autres objectifs. 

 

De la psychologie de "pauvres" sous "ordonnance" et inflexion non psychologique qui plus est ! (1 ter)

 

Bref, un comble ! Ça marche sur la tête !

 

 

  Or, les psychologues, qui plus est libéraux, ne sont pas et ne se considèrent pas comme des paramédicaux travaillant et pouvant travailler sous ordonnance et contrôle médical au sens franco-français de subordonnés d'un médecin généraliste "prescripteur" dont ils seraient les simples techniciens exécutants. Ils entendent bien ne pas réduire et déformer leur exercice au gabarit des projections d'une pensée médicale non vraiment longuement formée spécifiquement à la psychologie clinique, pour continuer à s'auto-indiquer, en toute indépendance et forts de la légitimité de leurs compétences universitaires et personnelles dans leur discipline et les diagnostics qui en découlent, leur propre activité psychologique, dans le cadre nécessaire d’une demande des consultants. Ces derniers devraient pouvoir être remboursés des effets de soin de ces consultations psychologiques particulières (Arrêt Dornier de la CJCE du 6 novembre 2003) (3 bis) tout en restant libres de s'adresser directement au psychologue de leur choix pour y faire, le temps qu'il faut au psychisme pour se modifier sous l'effet de la parole et se dégager de ses souffrances, le travail intime et strictement confidentiel dont ils sont amenés à être les sujets et les acteurs. 

 

Pourtant (1bis), déjà, le 6 décembre 2016, l'assemblée nationale, sur proposition du président de la République d'alors et suite à un rapport établi notamment par le Dr Marie-Rose Moro préconisant une nécessité d'inscription "sous prescription médicale" pour tout remboursement à l'essai, avait clairement rejeté l'illégitimité de ce préalable paramédicalisant, pour adopter le principe expérimental du remboursement de quelques consultations psychologiques libérales. Et déjà, l'administration de la Santé à grande dominance médicale, d'un autre avis, n'en avait fait qu'à sa tête. Ignorant de sa superbe le rejet du législateur, elle tenta d'imposer quand même la prescription médicale "autorisant" ces consultations, sous ce "contrôle" hautement significatif et signifiant. Bis repetita! Le coup du non au référendum européen appliqué à la psychologie... Et après on se demandera pourquoi les gens ne votent plus...

 

 

 

Mais pourquoi aussi faut-il sans cesse, au fil des ans qui passent, faire rappeler par l’administration centrale à certains directeurs hospitaliers, médecins, directeurs de soins, cadres supérieurs ou même pas supérieurs de santé en mal d'étendre les limites de leur pouvoir, qui décidément ne peuvent se le mettre en tête parce qu'ils se sentent soutenus à y rechigner, que les psychologues ne sont pas des auxiliaires médicaux ? Et si c’était par manque de volonté politique claire et par refus politiques et administratifs réitérés de toute chaine hiérarchique visible propre ?

 

Qu’en serait-il alors dans le cadre inadéquat de la "chicane" d'une prescription médicale préalable, de la liberté des consultants de pouvoir venir directement et confidentiellement adresser leur demande et leur souffrance au psychologue de leur choix ?  Car on sait que le passage obligé par l'autorisation (selon la légitimité de quelle compétence particulière en psychologie ?) d'un généraliste, ni psychologue ni psychothérapeute, outre qu'il constitue un frein de plus à une démarche déjà très difficile, et qu'il signifie de façon dommageable la dévaluation et la délégitimation symbolique du psychologue dans l’esprit même du consultant et in-fine donc de ses patients, introduira nécessairement l'obstacle préjudiciable supplémentaire du prisme déformant de la personnalité du médecin dans le choix plus ou moins médico-centré de l’orientation vers tel ou tel psychologue.  Serait-ce un des buts de la manœuvre ?

 

Car on sait bien de plus que chacun - qui n'aurait pas fait, comme les psychologues cliniciens-psychothérapeutes dans leur nécessaire formation personnelle complémentaire toujours injustement  non officiellement comptabilisée dans leur niveau de qualification et de rémunération en France d'ailleurs, un long travail psychologique d'ordre psychothérapique ou psychanalytique sur lui pour s'en dégager - a tendance à rêver d’une psychologie à son image ou à sa botte pour flatter son narcissisme et sa maîtrise d’une part. Et que le rapport insu de chacun au psychologue clinicien est transférentiel qu’on le veuille ou non. Il n’est que le reflet symptomatisé du rapport plus ou moins ouvert ou fermé de chacun à son propre inconscient, à ses "faiblesses" sensibles intérieures, à son « manque » fondateur, et donc au risque plus ou moins pressenti comme effroyable d'une jouissance de l’état de sa pulsionnalité intérieure. Une pulsionnalité "primitive" "sauvage" d'autant plus souterrainement (ré)agissante de façon anxiogène qu'elle reste à mieux symboliser, "canaliser" et libérer des symptômes intimes révélateurs au cours d'un travail psychologique ad hoc, générant, on le sait, quelque angoisse de ce qu'ils révèlent en le cachant et une inhibition à vivre certaine.  

 

Il ressort de la loi de 2004 réservant l'usage du titre de psychothérapeute, qu'elle conduit clairement à placer les médecins psychiatres et les psychologues cliniciens à parité aux côtés les uns des autres, par la formation requise, pour autoriser l'usage du titre de psychothérapeute, et par les dispenses totales de formation complémentaire qu'elle délivre à ces deux catégories de professionnels ainsi juridiquement non subordonnées l'une à l'autre.

 

Que le corps médical rêve de consolider la toute-puissance écornée de son monopole par l'annexion d'une psychologie mieux formatée à la médecine et à la pensée médicale par l'assujettissement des psychologues est une chose persistante... Que l'Etat s'y rallie en soutien, lui qui cherche à orienter les pratiques psychologiques vers le comportementalisme sans doute plus « scientifiquement » adapté à la "nouvelle" médecine de maintenant, à l'idéologie dominante du libéralisme affairiste et marchand et à celle de sa culture gestionnaire d'entreprise étendue  jusqu'aux services publics de santé et d'éducation et donc à les orienter vers le plus petit nombre de séances requis par la « loi du marché » et  aussi vers le maintien de sujets assujettis devant être juste rétablis pour pouvoir retourner sur le front de la "croissance", produire plus, moins coûter et aussi moins  penser, est une autre chose. Et que dès lors, dans ce contexte d'idées "gestionnaires" prévalentes, les « hauts » administrateurs voient dans cet assujettissement et cette orientation comportementaliste « scientiste » qui se dessine depuis des lustres ce qui facilite l'évaluation extérieure et se met plus facilement en protocoles comptables rassurants mieux compréhensibles et contrôlables à qui, de sa place surplombante, ne veut pas s'impliquer dans l'angoissant et complexe "désordre" potentiel plus profond de la subjectivité, en est une autre encore.

 

Il n'empêche que la loi de 84 dit ce qu'elle dit et établit. A savoir que les psychologues sont placés à parité avec les médecins psychiatres pour la psychothérapie. Ils entendent donc rester responsables de leurs pratiques psychologiques et libres du choix de leurs références théoriques.

 

Ces références sont supérieures au bon vouloir narcissique ou idéologique de la chaine hiérarchique qui prétend les "administrer", car elles sont du domaine de la science et de la connaissance universelles. Elles y sont là, depuis toujours, en tension et débat évolutif intérieur permanent. Sur ce débat indispensable à l’avancée de la science, ni l'Etat, ni la Sécu en tant que tels, ni à fortiori tel ou tel "petit chefaillon" ministériel, n'ont en principe officiellement à prendre parti en Démocratie. Sauf idéologie totalisante et bureaucratique au pouvoir !

 

De plus, en l'espèce, quel effet de sens dépréciatif pour le travail d'un patient en psychothérapie prendrait une différentiation, hiérarchisée par une "prescription", entre une psychothérapie « médicale » pratiquée par un médecin psychiatre et une psychothérapie « psychologique » dès lors considérée comme "sous-psychothérapie" "paramédicalisée" pratiquée par un psychologue-psychothérapeute détourné symboliquement en position d'auxiliaire médical, dès lors non autonome dans sa pratique ? (3)

 

Effet d’aubaine de la mesure médico-centrée annoncée pour vassaliser et paramédicaliser une profession réglementée de haut niveau universitaire jusque-là autonome et pour introduire la double dichotomie professionnelle inégalitaire et formative d’une psychologie et de psychologues à deux vitesses ?

 

Les, "bons", expérimentés et très longuement formés de façon complémentaire à la psychothérapie pour les riches et les très riches seulement qui, interdits de dépassement d'honoraires par rivalité concurrentielle mesquine, pourront rester autonomes hors convention, sans aucun remboursement, d’une part.

 

Les jeunes, débutants, juste et seulement diplômés de l’université à bac+5, en recherche de constitution de clientèle pour vivre et « se faire la main », sous ordonnance et contrôle, avec un tarif sous-qualifiant au rabais, encore sans longue formation complémentaire personnelle d’ordre analytique ou psychothérapique, pour les pauvres de l’autre. 

 

Deux poids, deux mesures !

 

Belle mentalité administrativo-politicienne de clivage affaiblissant mortifère d'une profession indépendante et de gouvernement aveugle et sourd à coups dilatoires répétés prévalents d’effets de manche et de poudre aux yeux. Pour ménager quels symptômes et quels privilèges ?

 

Cette mise à mort programmée sur ordonnance de l’indépendance de toute une profession résulterait-elle d'une stratégie ?

 

J’espère bien que les psychologues concernés qui, désormais la tête hors du sable, sont décillés sur leur réelle maltraitance structurelle et, en colère (4), ont décidé de boycotter massivement cette mesure inique, de rompre toute pseudo-négociation et d’ouvrir des états généraux de la psychologie, leurs familles et leurs patients non dupes ainsi que quelques autres par la circonstance avertis en tireront aussi les conséquences électorales que ce mauvais coup méprisant (5) nécessite. Mais ce n'est pas suffisant ! Ce serait illusoire et naïf de le croire.

 

Demain, on ne rasera toujours pas gratis, même pour les plus zélés et les plus "soumis" ! Quel que soit le résultat des élections.



 J'espère aussi que les psychologues, ni médicaux, ni paramédicaux,  vont vraiment ouvrir les yeux sur ce qui leur est ainsi préparé. Et que forts de la valeur de leur identité professionnelle, libre et  assumée dans sa différence, ils vont se servir du maintien de la force féconde de leur "colère" collective indignée, pour mieux la symboliser en s'organisant professionnellement très rapidement de façon unitaire en un combat politique et social soutenu et franchement décidé à se faire reconnaître et respecter en prenant et se faisant donner toute leur place aux côtés des médecins et paramédicaux pour ne plus se laisser maltraiter comme "serpillères de la santé mentale" (H. Romano) (7).



J'espère que les psychologues vont enfin s'entendre, au-delà de tel ou tel petit pouvoir narcissique et "séparatiste" persistant à résister ici ou là, pour mettre en place, sans plus tarder, une seule instance collégiale officielle. Une instance collégiale ou ordinale, qui puisse représenter efficacement l'organisation de leur profession et faire enfin entendre clairement et avec force leur parole d'une seule voix. Pour faire reconnaître et inscrire réellement l'indépendance de leur discipline, de leur profession et de ses "actes psychologiques" remboursés, ni littéraires, ni médicaux, ni paramédicaux, para-éducatifs ou sociaux.

 

Il s'agit bien de prendre et faire marquer dans la loi de la République toute leur véritable place singulière au service du psychisme et de sa souffrance. Et à travers leur place de faire reconnaître et marquer dans nos sociétés de rentabilité et de consommation, une place pour l'intimité psychique et sa souffrance, c'est à dire LA place essentielle à laquelle a droit ce qu'il y a de plus humain en l'Homme. 

 

Il n'y a pas de père Noël qui le fera pour eux. Trop, c’est trop et ça suffit (6)!

 

 

 

                                                                         

 

                                                                         Michel Berlin

                                                                         Octobre 2021 

 

(1)  https://psychologues.org/actualites-single/manifestons-le-28-septembre-2021/

 

(1bishttps://michelberlin13.jimdofree.com/2016/12/03/un-plan-pour-le-mal-être-des-jeunes/

 

Le 6 décembre 2016 l'assemblée nationale, sur proposition de  F. Hollande président de la République et suite à un rapport établi notamment par la professeur Marie Rose Moro préconisant la nécessité d'une prescription médicale préalable, avait rejeté la prescription médicale comme préalable obligatoire, pour adopter le principe expérimental du remboursement des consultations psy libérales. En effet l'article 68 - 40 de cette adoption du 6 dec. 2016 stipulait en son paragraphe 1:   " Article 68 40

 I. – Des expérimentations peuvent être menées, à partir du 1er janvier 2017 et pour une durée n’excédant pas quatre ans, afin d’améliorer la prise en charge et le suivi de jeunes de six à vingt et un ans chez lesquels un médecin, notamment médecin généraliste, médecin scolaire, pédiatre ou psychologue scolaire, a évalué une souffrance psychique."

En introduisant le psychologue scolaire, dans la liste des professionnels susceptibles d'évaluer préalablement pour adresser à son confrère libéral, la prescription d'un contrôle médical préalable, à sens et effet bel et bien paramédicalisant, malgré tous les dénis sur la question,  était évacuée. Mais le pouvoir médico-administratif, ainsi contrarié, n'a jamais voulu en tenir compte et a détourné impunément l'esprit et la lettre de cette autorisation qu'il aurait donc fallu attaquer en Conseil d'Etat. 

 

(1 ter) (Le "diagnostic" médical préalable exigé par l'assurance maladie  serait-il aussi celui de la phase expérimentale, plus que léger et simpliste, sorti pour la circonstance de son contexte relatif à l'évaluation par questionnaire protocolisé des effets de sevrage médical du tabagisme "recommandé" par la HAS,  et étendu à mesurer l'anxiété et les troubles dépressifs réactionnaires de façon générale et hors de ce contexte de sevrage- https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-11/outil__echelle_had.pdf -. Il suffit de lire pour percevoir les places imaginaires qu'y occupent l'évaluateur et l'évalué dans l'esprit du constructeur de l'échelle d'une part dans un questionnaire où les questions induisant les réponses du sujet sont congruentes au diagnostic visé d’autre part.  A ne pas faire confiance à la prise en compte pour analyse de la subjectivité du patient invité simplement à s'exprimer au plus près de ce qu'il ressent au cours d'un entretien précisément psychologique, on court, côté évaluateur, à risquer de reproduire la séquence de l'arroseur arrosé...

 

                

(2)https://psychologues.org/actualites-single/defendre-une-reponse-de-qualite-a-la-souffrance-psychique-les-assises-de-la-psychiatrie-une-mascarade/

 

 (2 bis) Jean-Pierre LEBRUN – Du malade à la maladie – Erés – Toulouse – 2017

(https://www.cairn.info/de-la-maladie-au-malade--9782749256443.htm)

« Nous savons depuis toujours que la médecine ne s’adresse pas au seul organisme. Et ce n’est pas parce que l’univers médical se réduit souvent aujourd’hui à la technicité et à la seule connaissance scientifique, que cela empêche les patients d’attendre autre chose de leur « docteur » et de lui adresser des demandes d’un autre registre.

 Au cours de ces dernières années, le fossé entre une médecine du malade et une médecine de la maladie s’est incontestablement encore creusé ; nous pouvons à coup sûr y voir la raison majeure pour laquelle certains patients se détournent de cette médecine et espèrent des cieux plus cléments du côté des médecines dites « douces » ou « parallèles ». Nous pouvons aussi penser que ce hiatus ne compte pas pour rien dans l’inflation coûteuse de notre science de guérir : à force d’entendre dans le registre du besoin ce qui relève des champs de la demande et du désir, l’organisation de la santé ne peut que s’emballer, et les budgets n’en être que de plus en plus conséquents.

[…] La médecine d’aujourd’hui nous apparaît comme le lieu d’une aporie propre à notre temps : l’ampleur du changement survenu en médecine peut être considérée comme le prix à payer pour sa mise au pas par la science, mais la logique de la rationalité scientifique, avec sa prétention légitime à l’universalité, risque de ne plus laisser sa place à la dimension du sujet singulier. »

On voit dès lors ce que donnerait l’inclusion de la psychologie clinique à la médecine par la subordination médicale du psychologue lui qui s’occupe exclusivement du sujet, dans le registre du désir et non pas des besoins.

 

     (3) https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-remboursement-des-consultations-chez-le-psy-oui-mais-pas-dans-ces-conditions-blog_fr_6154223be4b075408bd078f6

 

   (3 bishttps://michelberlin13.jimdofree.com/textes-officiels-et-droit/eléments-de-droit/arrêt-dornier/

 

    ( 4) https://www.marianne.net/societe/sante/remboursement-de-leurs-consultations-pourquoi-les-psychologues-sont-en-colere

 

    Voir aussi pour le contexte actuel de tentatives réitérées méprisantes de contrôle et de paramédicalisation

 

 (5) https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-les-psychologues-manifestent-ce-10juin-car-ils-ont-le-sentiment-de-ne-pas-etre-respectes_4656851.html 

 

(6) https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/arrete-sur-lexpertise-des-psychologues-il-y-a-une-volonte-de-lassujet

(7) Les psychologues traités comme les serpillères de la santé mentale - Hélène Romano in Médiapart

 

 

 

 

 

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