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Comment ne pas humilier l'orgueil expansionniste sans limites d'une Russocratie en dérive d'encerclement parano-victimaire historique?

Comment ne pas humilier l'orgueil expansionniste sans limites d'une Russocratie en dérive d'encerclement parano-victimaire historique?

 

Qui ,du sujet ou de son reflet dans le miroir mental, est l'humiliant et l'humilié?
Qui ,du sujet ou de son reflet dans le miroir mental, est l'humiliant et l'humilié?

 C'est pas moi M'sieur, c'est l'Autre le méchant qui fait rien que vouloir m'attaquer et m'humilier. 

 

 

Nul besoin d’être fou individuellement pour fonctionner ainsi comme un fou dans le piège omnipotent narcissiquement séducteur et irréaliste d'une logique collective totalitaire folle, purement imaginaire. Les projections orgueilleuses de haine et de domination déniées c'est toujours ce qui fait retour en miroir comme menace et humiliation.

 

 

Humilier ou pas ? C'est selon !  Car c’est aussi comment le ressent et comment le présente l'"humilié", selon la structure de sa personnalité. Selon son rapport à l'Autre inconscient et à sa propre division ou non division intérieure. Et donc, dès lors, selon la prise en compte ou le rejet projectif déculpabilisant sur l’extérieur de ses propres turpitudes intérieures inavouées…

 

Le mot, mis en dérive, est devenu à la mode dans un contexte spéculaire prévalent de rapports étatiques de domination où tend de manière quelque peu inquiétante à se brouiller l'ordre symbolique dans son rapport au réel, et donc le sens des discours, mais aussi, dès lors, la "boussole" structurante des esprits et celle du monde...

 

Là où, de fait, telle la fable du loup et de l’agneau, l’attaquant envahisseur, par un curieux retournement projectif qui en dit long sur la logique suprémaciste mégalo perverse narcissique ou paranoïaque de son mode de gouverner et sur ses intentions intérieures projetées, mais qui ne trompe presque personne, prétend d'une place de victime persécutée que c’est la faute de l’attaqué parce qu'il lui est prêté imaginairement qu’il serait hostile et menaçant. Il le fait en perte inquiétante de réalité s'il en est lui-même totalement persuadé, en simple altération pas plus rassurante du discernement s'il y "croit" aussi, dans le contexte de l'existence irresponsable insensée d'une soi-disant stratégie nucléaire russe de "riposte préventive" prêtant le flanc à tout dérapage imaginaire ou bien alors en prétexte politique mal stratégiquement calculé de conquête discréditant mondialement à coup sûr alors sa parole qui le dénie et par là donc aussi l'honneur et la place mondiale de son pays.  C'est dans ce camp, qu'à cet effet pervers diabolisé, il évacue sa culpabilité. Il le fait pour tenter de justifier l'envahissement guerrier et la destruction criminelle d'un Etat indépendant voisin et donner ainsi corps à l'illusion groupale (1) d'un système totalitaire fondé - on le sait bien en psychanalyse - sur la mise propagandiste en partage imaginaire idéalisé d'un commun (mauvais) objet de haine et d'un commun (bon) objet d'amour qui cimente le groupe en renforçant les narcissismes et en exaltant le Moi Idéal imaginaire collectif. Et donc, par ces temps incertains et dangereux du risque sans cesse brandit en gonflant les muscles de déclenchement mondial d’une apocalypse nucléaire que la folle dérive imaginaire d'un ancien petit voyou des rues de St-Pétersbourg ferait courir à la planète par orgueil personnel et besoin mégalo de maintenir un pouvoir dictatorial, assumer d'être ou non celui qui dit une vérité dont l'effet désidéalisant « humilie », c’est même une question essentielle sur laquelle il vaudrait mieux ne pas se tromper... longtemps. Se donner certes le temps de voir et puis passer à celui de conclure et d'agir.

 

Car, dans le contexte de cette logique psychopathique tordue de renversement projectif systématique en miroir, où il semble bien que ce soit l’extrême narcissisme dictatorial de l’exercice pervers d’un pouvoir totalitaire à structurellement toujours plus accroître dans la dérive d’un enfermement imaginaire séducteur (1) et contagieux de toute puissance mégalomaniaque où se crée l'illusion d'une réalité collective parallèle rassembleuse, séduisante et narcissisante, la question revient dès lors aussi à celle de l’utilité ou de la contre productivité de faire ou de paraître faire « profil bas ».

 

Et, comme on dit de s’écraser, ou pas.

 

Pour ne pas soi-disant "humilier" un attaquant ainsi victimisé. C’est-à-dire en l'espèce « casser », par la présentation redressée d'une autre réalité, le jouet de l’inflation sans fin d'un imaginaire mégalo en dérive.

 

Mais, en effet, qu’est-ce qui peut "humilier" celui qui, illusoirement bardé de l'aubaine de la certitude de son bon droit, en une totalité narcissique auto-suffisante et renforcée par le « faire corps » "comme UN" suscité autour de lui, ne peut vraiment intégrer en lui aucune division et conflictualité en rejetant dès lors chez l’autre tout cet Autre mauvais conflictualisé ou dénié en lui ?

 

Précisément toute position ou opinion différente. C'est à dire en fait, tout ce qui ne reste pas au moins dans le rapport en miroir dominant-dominé tendant de façon asymptotique extrême à maintenir l'illusion toute puissante de l'UN par la disparition ou l'asservissement de l'Autre... 

 

En l’espèce s’écraser serait envoyer le message complaisant, pris pour faiblesse et encouragement, qu’il peut continuer de s’autoriser par tous les prétextes victimaires ou de mépris en forme de renversements invoqués à écraser l’Autre pour se gonfler lui et le grand Tout exalté qui fait collectivement corps sous sa tête enflée.

 

Or, il ne faudrait pas perdre de vue du point de vue psychanalytique que dans un contexte groupal jouissif de totalitarisme dictatorial, l’Autre, précisément par sa nature et sa position « Autre », structurellement diabolisée, est toujours celui qui par la présentification de son existence même, est celui qui humilie et menace. Il menace d'un écornage "castrateur" insupportable qui rendrait au grand Tout illusoire son caractère ordinaire et "pas Tout".

 

La raison de celui qui veut toujours se croire le plus fort, comme dans la fable "Le loup et l'agneau" de La Fontaine,  se soutient du tort persécutoire systématique mais illusoire prêté à l’autre. C’est bien connu et ... maladif ! Mais on n'est pas tenu à soutenir voire renforcer cette illusion...mégalo collective de peur de décevoir ou d'humilier...

 

Car dès lors cet Autre, tant qu’il le reste en voyant et renvoyant la réalité du manège narcissique d'agression criminelle dans la responsabilité retournée duquel il ne se laisse pas prendre,  est ressenti humiliant et menaçant par le risque qu’il présentifie de faire retour à la division de la toute-puissance unitaire du moi collectif idéal que vient représenter le dictateur-Guru.  Et du coup, pour le "Gourou"- dictateur lui-même et ses « fidèles » ayant avec Lui un lien identificatoire d'ordre hypnotique, la menace c’est le risque, présentifié par cet Autre, de se retrouver confronté à la douloureuse division, pourtant humanisante, par la brisure du miroir déformant d’un imaginaire totalisant quasi « déifié ». Et donc de devoir re-vivre, ce qui a été contourné dans l'imaginaire, à savoir le retour du vécu ordinaire de la limitation (« castration ») de tout un chacun, voué douloureusement à la division conflictuelle interne et donc à la culpabilité et au manque symbolique d’un objet perdu. C’est ordinairement ce qui fait trou mais aussi mobilité dynamique (cause) du désir dans le psychisme d’un sujet par le truchement opératoire de la fonction paternelle. Celle qui (par le signifiant dit du Nom-du-Père) fait pont (symbolique) au-dessus d'une béance.

 

On sait depuis Freud que dans l’illusion groupale "comme" « Unautaire », à la racine structurelle de tout totalitarisme, c’est le moi idéal imaginaire et illusoirement tout puissant à titre régressif à une étape normalement dépassée de l’enfance qui prévaut sur l’idéal du moi symbolique. Ce dernier, ordinairement, en une position subjective plus évoluée, sous l'effet de l'intégration d'une fonction paternelle castratrice mais aussi émancipatrice, promeut des idéaux à atteindre à partir de la symbolisation d’un manque, non dénié ni rejeté, comme dans la position narcissique toute puissante précédente.  Dans l’illusion groupale, par l’union imaginaire autour d’un leader et de l’idéologie qui le porte visant le partage d'un comme UN objet d'amour et le rejet partagé d'un "comme Un" objet de haine, les membres peuvent se sentir pouvoir faire retour à une certaine forme de toute puissance douloureusement perdue. Ils le font en identifiant leur moi au moi idéal valeureux et tout puissant porté par le leader. C’est pourquoi, malgré les inconvénients certains, malgré les dangers et les souffrances que le totalitarisme groupal entraine, il séduit et « prend ». Il menace de séduire tout groupe humain.

 

Le problème est donc que ce qui « humilie » la toute-puissance narcissique d’un pouvoir dictatorial totalitaire et du groupe par lequel il s’est constitué et tient, c’est, comme pour un pervers narcissique au niveau individuel particulier, par structure infantile de ce totalitarisme même, tout ce qui ne lui contrevient pas en ne renforçant pas son narcissisme et son sentiment imaginaire tout puissant d’avoir surmonté sa culpabilité, ses sentiments d’infériorité, son "humiliation victimaire" et sa division intérieure pour refaire de l’UN en lui ainsi replié sur lui même. Un grand Moi idéal en dérive imaginaire "phallique" de toute puissance qui fait lien hypnotique aliénant au sein de la "foule" que constitue le peuple des "fidèles".

 

Nul besoin d’être fou pour fonctionner ainsi dans le piège narcissiquement séducteur de cette logique groupale totalitaire folle.

 

Car c’est cette logique groupale totalitaire en dérive imaginaire collective paranoïaque qui, structurellement folle ou perverse et, viscéralement haineuse de l’Autre, déshumanisée et déshumanisante, se comporte, comme on l’a constaté mainte et mainte fois dans l’Histoire, collectivement comme telle en se victimisant de ne cesser d’être « humiliée » par l’existence même de tout Autre - reflet projeté d'un Autre rejeté … dès lors à éliminer haineusement.

 

C'est pourquoi le "ciment" mobilisateur de l'inflation de la puissance de tout groupe est sa lutte commune autour d'un pouvoir fort qui l'incarne en tant que Moi Idéal vers le retour d'une (toute) puissance ressentie et présentée comme perdue en vue d'atteindre la fierté voire l'orgueil contra-humiliant espérés. Le ressort, à grand renfort de propagande manipulatrice, en est souvent l'instrumentalisation victimologique d'une insuffisance d'être ressentie, le lien renforcé autour de la nécessaire création projetée d'un ennemi persécuteur responsable et la promesse incarnée de la conquête vengeresse triomphante de son  dépassement.... C'est ce que Poutine ne cesse d'utiliser abondamment en Russie en guise de pseudo justification de ses visées et conquêtes expansionnistes. Et ça prend. Et son pouvoir se maintient ainsi par le renforcement des "fidèles" convertis qui restent en proportion toujours plus grande après la condamnation, l'élimination ou le départ vers plus de libertés des non dupes opposants. 

 

Il n'y a donc rien à négocier, à ménager ou à céder face au représentant-dictateur d'une logique totalitaire criminelle, structurellement illimitée, à laquelle tout écornage est insupportable à son narcissisme pathologique. Donc, de fait, pour lui humiliant. Rien à négocier, sauf l'exigence du respect élémentaire du droit de l'Autre, en tant qu'Autre différent du Tout rêvé,  de le rester! Précisément c'est bien ce qui est "follement" refusé et ressenti comme de l'humiliation par toute Totalité dictatoriale! L'agresseur, celui qui doit rendre réellement tout ce qu'il a indument pris par la guerre depuis qu'il est au pouvoir et celui qui doit être forcé à renoncer à tout ce qu'il voudrait ou voudra continuer sans fin de prendre en violant la souveraineté d'Etats indépendants, en déstabilisant la paix et l'ordre du monde (4) et celui qui doit être condamné à payer les dégâts humains et matériels occasionnés : c'est bien lui. Et lui seul ! Celui qui transgresse la frontière, annexe de force des territoires, déplace des populations et dépasse les bornes donc l'interdit : c'est lui. Faire des compromis territoriaux, accepter de limiter la souveraineté, serait encourager le désordre mondial de la loi sauvage du plus fort et le risque du  retour gagnant sans fin du fait accompli conquérant.

 

Pas l'Autre, son reflet déplaisant rejeté comme mauvais déchu ... et de ce fait pourtant accusé ... à sa place ! Les vessies le restent, elles ne seront jamais des lanternes, mais elles peuvent attirer de façon hypnotique un temps !  Et c'est ce qui est à lui renvoyer clairement et fermement, selon cette dure et sans doute déplaisante mais juste réalité. Celle qu'il a dangereusement perdue de vue derrière les fables imaginaires complaisantes qu'il raconte, se raconte sans doute aussi et fait réciter religieusement par des cohortes unitaires converties de fidèles, soldats de sa propagande totalitaire expansionniste et de l'inflation des Ego dans l’alignement escompté parfait du sien. 

 

Celle, sans doute miroir de ses projections, selon laquelle tout Autre (l'Occident démocratique en fait) est une menace pour la Russie ... qu'il conviendrait d'anticiper en le frappant le premier, nucléairement au besoin s'il le fallait. Auto-justification classique des méfaits agressifs de voyous psychopathes des bas-quartiers ! Ben voyons ! Un peu grosse, la ficelle non ?

 

Que l'Autre existe, menace en effet le rêve paranoïaque de l'Un! Mais c'est aussi sa chance potentielle à saisir de pouvoir enfin lâcher prise de cette dangereuse illusion irréelle d'omnipotence "folle" inentamée pour pouvoir consentir, par le soutien opératoire de la fonction paternelle, à "faire sujet" du malheur névrotique ordinaire et banal, mais réhumanisant, de la prise en compte opératoire de la transmission de la "castration". 

 

 

 

 

Michel Berlin – 30 octobre 2022

 

 

(1L'illusion totalitaire : une passion pour l'instrumentalité - in site de michel berlin - Michel Berlin 

 

 Sur le mécanisme psychologique qui séduit en renforçant individuellement par le groupe le sentiment idéalisé de puissance dans le totalitarisme on pourrait aussi consulter :                                                                                                          

                      - Michel Berlin (2) (Où et qui sont les commanditaires du totalitarisme islamiste barbare et conquérant ?)

 

      - Michel Berlin  (3)  (L'islamisme fréro-salafiste : une dangereuse idéologie totalitaire conquérante qui menace nos démocraties)

 

 (4Le nouvel observateur - La Russie doit perdre cette guerre - par Jonathan Little (https://www.nouvelobs.com/opinions/20220707.OBS60622/la-russie-doit-perdre-cette-guerre-par-jonathan-littell.html) 

 

 

 


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